Le combat des chefs – Acte 2 – Le Congrès

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dsc_0165Les surprises et rebondissements ne pourront plus exister jusqu’au mois de septembre, Pacte Républicain et venue de Sarkozy oblige… C’est donc sans surprises qu’Harold Martin a été élu ce matin Président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie avec une large majorité sur les deux autres candidats en lice présentés respectivement par le FLNKS et le Parti Travailliste. Je continue a être pessimiste sur cette radicalisation des blocs et cette bi-polarisation claire et nette depuis ce “Pacte Républicain”. Comment trois visions de la sortie de l’accord diamétralement opposées pourraient du jour au lendemain fusionner. Rappelons qu’on nous a parler coté “loyaliste”: D’une petite Nation dans la Grande Nation, D’un référendum en 2014 et d’une solution consensuelle. Ca va faire du travail, vous ne trouvez pas ? On peut être certain qu’aucun sujet sensible tels les transferts et signes identitaires ne seront abordés avant le mois de septembre, là encore venue de Sarko oblige… Bref, je suis comme beaucoup, un peu dégouté de la politique et observe silencieusement tout ce qui se passe en ce moment. Nous n’aurons surement pas de surprise non plus la semaine prochaine avant l’intronisation de Philippe Gomès comme Président du Gouvernement. Ci-dessous, retrouvez le discours “assez musclé” d’Harold Martin ce matin, le dernier ayant été raillé sur la fin par une partie du fameux pacte, je vous laisse deviner laquelle…

Discours d’Harold Martin (22/05/2009)

Messieurs les Parlementaires, Messieurs les Présidents de Province, Mesdames et Messieurs les Elus du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, Mesdames et Messieurs les membres de l’administration, Mesdames et Messieurs,  Je salue également le public et les représentants de la presse,

Permettez-moi quelques mots ce matin, au moment de recevoir cette responsabilité de Président du Congrès de la Nouvelle-Calédonie. Une responsabilité que je mesure parfaitement puisque je l’ai assumée une première fois il y a de nombreuses années, en 1998, mais surtout, plus récemment, de juillet 2004 à juillet 2007. Je tiens immédiatement à remercier celles et ceux qui viennent de me témoigner leur confiance à l’occasion de ce vote. Sachez, que je saurai être à votre écoute. Vous pouvez compter sur toute ma détermination pour faire fonctionner le mieux possible, avec vous et avec tous, cette noble institution. Qu’il me soit aussi permis de saluer Rock WAMYTAN, candidat présenté par le FLNKS, qui recueille sur son nom, le plein des voix indépendantistes de cette institution. Rock WAMYTAN, que je connais depuis si longtemps, acteur de l’évolution de notre pays et signataire de l’Accord de Nouméa.

Ce vote d’aujourd’hui, au Congrès, s’inscrit dans le processus de renouvellement de nos institutions, consécutif aux élections provinciales du 10 mai, une semaine après les élections de présidents et vice-présidents de provinces, et quelques jours, avant celui qui déterminera la composition du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. Un renouvellement qui se déroule dans les conditions de stabilité institutionnelle, stabilité à laquelle j’avais solennellement appelé avant, et tout au long, de la campagne électorale. Je constate donc, le sens de la responsabilité politique, dont nous faisons collectivement preuve, depuis dix jours, toutes sensibilités confondues, indépendantistes et non-indépendantistes.

Un sens de la responsabilité qui répond à la volonté profonde des Calédoniens de voir l’ensemble de leurs élus travailler au service du pays et de l’intérêt général, une fois le temps passé de la division, qui affaiblit

Un sens de la responsabilité qui correspond, en réalité, à la définition même de l’action politique au sens noble, c’est -à-dire  la gestion apaisée des conflits, des alliances et des rapports de force, à l’échelle de toute une société.

En effet, la politique, et nous avons payé cher pour le savoir, ici, en Nouvelle-Calédonie, c’est bien le vivre ensemble, dans la paix, sur une même terre.Cela suppose des règles communes, une bonne volonté pour un destin commun.Cela suppose des institutions solides, et un exercice raisonné de ces institutions. Cela suppose des confrontations pour conquérir la légitimité d’exercer ces responsabilités, mais des confrontations que l’on sait concilier. Cela suppose aussi, des compromis, qui ne soient pas des compromissions ; des compromis qui respectent l’équité, cela suppose enfin, de savoir se mettre d’accord sur la façon de trancher les désaccords, ce qui est l’essence même du fonctionnement démocratique.

C’est ce chemin que nous ont montré les accords de Matignon il y a vingt ans. C’est ce que réclame constamment l’application, dans son esprit et dans sa lettre, de l’Accord de Nouméa, qui régit l’évolution de la Nouvelle-Calédonie et sa gestion au quotidien. C’est tout le sens de l’action politique dans laquelle je crois. Celle que nous avons mise en œuvre depuis 2004 à l’AVENIR ENSEMBLE, et que j’ai menée à la présidence du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie ces deux dernières années, à travers l’exercice de la pleine collégialité.

Je tiens d’ailleurs à saluer particulièrement, à cet instant, le parfait esprit et le travail, dont ont fait preuve mes collègues au gouvernement, ainsi que les membres indépendantistes de cette équipe gouvernementale, et à rendre un hommage particulier à l’action de la Vice-Présidente, Déwé GORODEY. Je tiens également à remercier le Haut Commissaire, Yves DASSONVILLE, pour son efficacité dans son action au quotidien, pour une Nouvelle-Calédonie, plus sereine et plus juste et son engagement en faveur de l’Accord de Nouméa, qui est notre feuille de route à nous tous.

Permettez-moi de remarquer une dernière chose, avant de conclure :

L’AVENIR ENSEMBLE concoure loyalement à la stabilité institutionnelle de notre pays, avec un sens aigu de la responsabilité, depuis le lendemain de l’élection. Cette stabilité est aujourd’hui possible parce que je l’ai déjà recherchée et obtenue en 2007, grâce à l’accord-cadre formalisé avec le Rassemblement UMP ; un accord qui visait au regroupement de la famille non-indépendantiste, un accord établi en toute transparence, sur une ligne politique claire, pour une Nouvelle-Calédonie, dans la France et dans la paix. Deux ans après, ce qui avait pu être mal compris par certains, avec la force de l’exemple et des progrès accomplis, les esprits -même les plus réfractaires et les plus critiques- ont intégré ce besoin d’ordre institutionnel en Nouvelle-Calédonie. Car, c’est bien cette sérénité, qui est le moteur du développement économique et de la paix civile, que nous avons connu ces dernières années.

C’est bien la confiance des Calédoniens, mais aussi celle des investisseurs et de l’Etat français, dans notre capacité à nous unir, pour l’intérêt supérieur de la Nouvelle-Calédonie, qui nous permet d’avancer et de faire face aux grands enjeux qui nous attendent. C’est une satisfaction pour moi, la satisfaction du précurseur, en quelques sortes, satisfaction, dont, bien sûr, je n’ai pas l’exclusive paternité… Je constate donc aujourd’hui que ce type d’accord-cadre a été renouvelé, entre le Rassemblement-UMP et Calédonie Ensemble, pour la province Sud.

Je continue d’appeler de mes vœux, avec la même détermination que ces dernières semaines, au regroupement complet, des quatre formations de notre famille, représentées ici, au Congrès, dans le cadre d’un projet politique, économique et social partagé. J’apprécie déjà que nous puissions faire liste commune pour les élections des vice-présidents. Un regroupement à l’image de ce que les partis indépendantistes savent faire, lorsque le besoin l’impose, à travers le FLNKS, dont j’ai bien noté la recomposition, lors de ces élections provinciales. Eviter l’éparpillement du camp indépendantiste, ne nous y trompons pas, concoure aussi à la stabilité institutionnelle de la Nouvelle-Calédonie.

Ainsi à terme, je le souhaite, nous pourrions être pleinement dans le schéma politique et dans l’esprit de l’Accord de Nouméa : signataires indépendantistes et signataires non-indépendantistes regroupés, dans leur légitimité respective, avec l’Etat, le  troisième partenaire de l’Accord. La tradition républicaine veut que l’on salue son prédécesseur, alors, mon cher PIERRE, je le fais de bon cœur et te souhaite bon courage dans tes nouvelles fonctions.

Le temps des discours est passé. Il faut nous mettre au travail : de nombreux défis nous attendent. Relevons-les ensemble.

Vive la Nouvelle-Calédonie.    Vive la France.

Ps: Rappel acte 1 ‘Les Provinces

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Liryc's
Seleone Ce n’est pas à la France de partir de NC mais bien à la population de lui demander de partir si elle le souhaite. Et lorsque je dis population, ce sont bien toutes les composantes ethniques de la société calédonienne qui doivent se prononcer (le corps électoral ayant déjà été établis). Cette question sera réglée a l’issue des referendums de sortie de l’ADN (comme les indépendantistes l’ont demandé) et il ne faut surtout pas imposer une décision quelle qu’elle soit. Personnellement je reste convaincu qu’une partie des kanak qui vote indépendantiste pendant les élection provinciales souhaiterons une large autonomie… Read more »
Seleone
Lyric’s, merci pour ton avis, il est défendable, néanmoins, le résultat sera toujours une mise en perfusion anhestésiante de la cause indépendantiste en NC et une aggravation des problèmes identitaires, J’aurai voulu croire à toutes ses bonnes intentions, vraiment, mais comment? De loin comme de près, voici ce que j’ai pu en tirer comme observation, ce sera toujours une continuité du napo-sarko-léon isme, plus exarcébé car loin de la patrie tenez, un pti cou d’eil, Comment la classe dirigeante et cette population a t’elle pu tolérer depuis des années une “américanisation” des mentalités? à les voir avec leur 4/4 on… Read more »
IKARIOS
La provincialisation, le partage des ressources n’ont pas été légués aux indépendantistes mais bel et bien aux Kanaks afin d’accentuter une discrimination à l’égard des autres ethnies la frontière qui sépare le regroupement NORD du centre de pouvoir concentré dans le SUD consolide une vision ethnique de la répartition des richesses favorisant un repliement identitaire,porte ouverte aux extrémismes dangereux qui discréditent la quête noble de l’indépendance Le mur de Berlin était idéologique Au début du XXIème siècle l’Etat français a fait mieux que son voisin allemand sur l’échelle de la Honte, en associant à l’idéologie indépendantiste à un facteur racial… Read more »
Liryc's
Je te rassure Seleone, mon discours est loin d’être enflammée et je ne faisais que te donner mon point de vue. Je pense sincèrement que l’indépendance pour ‘réparer’ l’époque coloniale est un discours rétrograde. Ensuite tu oublies un peu vite l’ADN : la reconnaissance du fait colonial y est inscrit, les transferts de compétences sont un lâcher prise de la part de l’états. Il y a eu aussi la provincialisation appuyée par le scrutin proportionnel et le gel du corps électoral (constitutionnalisé) pour permettre a toutes les tendances politiques et notamment les indépendantistes d’être représentées aux provinces, au congrès et… Read more »
Seleone
Liryc’s wrote mai 28th, 2009 at 8:39 “”.Lorsque l’on est un tout petit peu progressiste et attaché a ce bout de terre et a sa population, on ne peu se résoudre a la voir régresser pour quelques idéaux dépassés et rétrogrades.”” –> Pas fou du tout ce que tu dis, pas fou du tout, tout le monde en NC ou en dehors ( comme certains) sont effectivement attachés au caillou, mais peut être bien que les raisons de cet attachement sont différentes ce qui fait que certains lutte pour une cause, et défendent d’autres causes, chacun pensant détenir la Vérité… Read more »
Liryc's
Seleone 35 Depuis la fin des élections nous pouvons constater qu’il y a bien 2 blocs politiques, les indépendantistes d’un coté et les autonomistes de l’autre. (Ce terme étant beaucoup plus juste) La légitimité des uns entraîne par opposition la légitimité des autres, les kanaks autant que tous les citoyens. On nous parle de destin commun, encore faudrait il que l’on puisse choisir, en commun, ce fameux destin. Lorsqu’on regarde en Europe, des états préfèrent perdre un peu de pouvoir pour faire parti d’un groupe et etre plus fort face aux problemes mondiaux. Vouloir transférer a la NC le peu… Read more »
Seleone
Liryc’s mai 27th, 2009 at 9:09 Eramet serait plus tranquille dans un pays indépendant. –> Eramet ne dépend que de la demande et du L.M.E pour son évolution, sous entendu la soustraction du côut de sa production Je pense tout simplement que la France a beaucoup plus de valeurs –> A commencer par reconnaître la légitimité du peuple kanak à disposer de sa terre que l’on ne croit et qu’elle n’imposera pas l’indépendance à la NC sans le consentement de sa population. –> Elle n’impose rien la France, les loyalistes ne sont que l’application directe de sa politique de maintien… Read more »
Liryc's
Seleone 29 La NC a plus besoin de la France que le contraire. Alors tu te demande pourquoi la France reste t elle sur ce territoire ? Pour le Nickel ? Les mineurs locaux commercent avec qui ils veulent (l’usine du nord en Corée du sud…) et Eramet serait plus tranquille dans un pays indépendant. Pour une position stratégique ? Une base militaire sur un sol étranger et quelques ambassades influentes seraient beaucoup moins coûteuses. Je pense tout simplement que la France a beaucoup plus de valeurs que l’on ne croit et qu’elle n’imposera pas l’indépendance à la NC sans… Read more »
tfou kwa

Effectivement Franck étant hors du territoire pendant quelques jours je ne pouvais plus accèder à ton blog je ne sais pas ce qui s’est passé??? Est ce que mon branchement à l’hôtel ou je séjournais m’a causé ce problème de retour je fais un essais

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