Mais où cours-tu petit Simon ?

Simon s’agite et se dépense, il virevolte et papillonne, un coup ici, un coup là, une fois avec lui, ou bien avec tel autre, rejoignant celui-ci, accompagnant celui-là. Ce n’est plus une girouette, mais le vent. Un toton, un derviche tourneur.

Celui qui fut, avec Maurice Nénou et Dick Ukeiwé, la caution kanak de Jacques Lafleur, s’est toujours cru un destin. S’il en nourrissait l’ambition, il n’en est jamais resté qu’au stade de l’ébauche.

Bâtie sur le sable de ses convictions, sa carrière politique pourtant longue n’a guère laissé de trace. Qui se souvient en effet qu’il fut quinze ans durant président du congrès ? Quelle réalisation a-t-il laissée à la province des îles dont il fut vice-président ? En 19 ans de Sénat, quelle loi, quel amendement, quelle intervention ayant contribué à l’essor et au progrès de la Calédonie, a-t-il fait voter ou défendu ? On ne se rappelle que de son combat pugnace contre la parité homme/femme en politique, assurant que jamais les partis calédoniens ne trouveraient assez de femmes pour figurer sur leurs listes !
Simon se targue de trente années de vie politique pour la Calédonie Française, bien sûr que c’est vrai et je ne le nie pas, mais pour quel résultat ? Sa carrière politique se mesure à la durée, pas à la qualité, sinon cela se saurait et peut-être même serait-il demeuré sénateur ?

Le paradoxe est que personne n’a rien contre Simon Louéckhote, dont le petit côté Arnold séduit, de même que la faconde et la bonhommie. Mais ensuite, passé l’aspect cartoon, il nous faut entrer bien dans le dur et dès lors, la chute est rude.

La réalité politique actuelle de Simon Louéckhote, c’est ce nomadisme sans fin qui le fait aller ici et là, sans plus de conviction qu’une holothurie, à la recherche dont on sait quoi… sinon de postes sans doute, de quelques places… je m’étonne ainsi de cette candidature inutile à la présidence du congrès et dont l’unique objet est d’assurer en sous-main du Rump, le retour de Wamytan au perchoir. Louéckhote en serait donc rendu à cette extrémité ?

Il y a chez Simon une envie de durer sur la scène politique qui, s’il elle s’explique, n’en demeure pas moins pathétique parce qu’il est plus que temps à mon sens, de clore le chapitre. Cela n’empêche que l’an prochain, quelques âmes charitables lui octroieront peut-être un strapontin sur telle ou telle liste. Pour service rendu. Sera-ce bon pour le pays ? Ne me faites pas rire…

Captain Cap