Le prix du renoncement ?

Wamytan, Chauchat, Ronald Frère, pour ne citer qu’eux chez les indépendantistes, se seront mis donc en évidence ces dernières semaines dans des déclarations à l’emporte-pièce qui marquent leur entrée en campagne.

Qu’il s’agisse du corps électoral, d’économie ou du devenir institutionnel, les indépendantistes de l’UC font ce que l’UMP fait en Métropole avec le FN, à savoir d’aller rôder sur des terrains de chasse aux limites imprécises et aux contours flous et sur lesquels beaucoup craignent de s’aventurer. Et cela dans le seul but d’aller chercher les électeurs les plus indécis, les plus radicaux ou les deux. Parce qu’elle est bien là la réalité politique du moment, et les jours passant elle ne va que se confirmer et s’affirmer davantage : dans la campagne les indépendantistes vont jouer à qui sera le plus radical. En la matière, les indépendantistes savent faire et pratiquent la surenchère d’autant plus volontiers, qu’ils savent que chacun de leur claquement de talon provoque chez le peuple non indépendantiste frayeurs et affolement, d’où les appels répétés et larmoyants à notre fameuse, mais inutile, Union.

Alors aujourd’hui le Rump a beau jeu de dénoncer ses propos, de condamner l’attitude des indépendantistes et de pourfendre les uns et les autres. Quelle hypocrisie ! Car tout ceci n’est toujours que le résultat de ce que certains dénoncent avec force et vigueur depuis février 2011. Voilà où nous ont conduits les concessions, les renoncements, les abandons de Frogier sur le drapeau, Wamyan au congrès et tout le reste.

Le drapeau ne devait-il pas régler tous les problèmes ?

Le fait de reconnaître l’emblème indépendantiste comme drapeau du pays, ne devait-il pas faire taire les revendications et les outrances ?

Voilà donc où nous a conduit la capitulation de Frogier et du Rump : comme il était prévisible, ils se sont fait avoir, et les Calédoniens avec eux, par la minorité indépendantiste qui a pris, qui a pris, qui a pris et qui n’a rien rendu en échange ! Parce que c’est comme ça que pour eux, ça doit fonctionner. Il est quand même désespérant de constater que se révèlent exactes les pires prévisions énoncées par ceux qui toujours ont affirmé que le drapeau sans contrepartie était une fondamentale erreur.

L’esprit munichois du Rump et de son président, que les jeunes coqs du MPC ont à l’époque avalisé, soutenu et glorifié, il faut aussi le leur rappeler, doit être éradiqué. Car cette soupe politique innommable qu’ils nous servent depuis deux ans est toujours à la carte du Rump en plat de résistance. Renvoyons là en cuisine et les cuistots avec.

Caton