Sonia et les médias : la grosse manip !

24h00 après la publication sur Calédosphère de l’article révélant l’intention de Sonia Lagarde de ne pas démissionner de son mandat de député, le maire de Nouméa était l’invité de « C’est à dire » sur NC 1ère radio. L’occasion de savoir si elle allait enfin tenir parole, nous en avons été pour nos frais. Décryptage.

Préparée depuis le début de la semaine, l’émission devait tourner à l’opération de Com sur l’action de la députée-maire à la tête de la ville depuis cinq mois. Pour éviter d’être mise en difficulté, Sonia Lagarde avait soumis sa participation à l’émission à la condition qu’aucune question sur son éventuelle démission ne lui soit posée par Angélique Souche, ce qui a été accepté. La publication la veille dans nos colonnes de l’article sur la non-démission de la députée-maire aurait pu gripper la machine, si Sonia Lagarde n’avait pas monté une manip destinée à déminer le terrain. Le principe de l’émission étant que les auditeurs ont la possibilité de poser des questions à l’invité, Sonia Lagarde a fait intervenir en direct l’un de ses proches, non pas pour l’interroger sur ses intentions, mais pour l’encourager à ne pas démissionner ! Le conseiller municipal (puisque ç’en était un !) s’est exprimé sous le pseudo de Robert :

Lors de votre campagne, vous avez dit vouloir démissionner de votre poste de députée. Moi qui suis habitant de Nouméa, je pense qu’il faut conserver votre poste, parce qu’il y a des dossiers lourds à la mairie de Nouméa, et que par votre statut de députée, vous pouvez défendre ces problématiques

Si la manoeuvre était un peu grosse et trop visible, elle a laissé tout loisir à Sonia Lagarde d’enclencher la machine et d’opérer un beau triple salto arrière

J’ai toujours dit que j’allais le faire. Je n’ai jamais donné de calendrier précis. Je vois, ici, ou là, des gens qui me reprochent, oui, elle devait partir en juin, elle devait démissionner, mais, qui a dit ça ? Moi ? Jamais

Une fois cet intermède passé, Angélique Souche a vite tourné la page sans chercher à en savoir davantage. En matière de communication, l’opération montée par Sonia et son équipe lui a permis de sortir indemne de ce rendez-vous médiatique, sans pour autant que l’opinion ait été convaincue.

Sonia et les médias

Sonia Lagarde le nie aujourd’hui, mais pendant la campagne électorale et jusqu’aux provinciales, elle n’a pas fait mystère de ses intentions de démissionner rapidement de l’Assemblée à des proches ou des connaissances, dont des journalistes. C’est donc aujourd’hui un problème de crédibilité et de sincérité pour la députée-maire, dont la seule crainte est d’être harcelée par les questions des journalistes sur sa non-démission. Elle a choisi de contourner la difficulté en limitant ses sorties médiatiques à des médias dont elle est proche comme Océane FM ou avec lesquels elle a dealé de n’aborder la question qu’en surface comme l’émission Transparence sur RRB dont elle était l’invitée 48h00 après l’obtention par la radio du Rump d’une subvention de 20 millions !

Sonia Lagarde sait aussi jouer avec une presse sourde ou pusillanime qui considère le fait qu’elle ne tienne pas les engagements pris « les yeux dans les yeux » comme un non-événement, ou comme un fait acquis sur lequel il n’est nul besoin de revenir. Pourtant, c’est bien à ces mêmes médias que pendant la campagne, la toujours députée-maire ne cessait d’assurer qu’elle était « une femme de parole et de conviction ».

Et une fois encore, ce sont les réseaux sociaux avec leur liberté, leur réalisme et leur brutalité qui font le travail…