Frogier veut faire du sénat une base de résistance !

Pierre Frogier entend faire du sénat un pôle de résistance au pouvoir socialiste sur le dossier calédonien. Proposition reprise par les responsables du Rump, dont Grégoire Bernut, qui en font la nouvelle idée du mouvement. Toutefois, ce sera plus délicat que ne le pense la droite locale.

Après le changement de majorité à la Haute Assemblée, Pierre Frogier a lancé cette idée d’un sénat de combat. Il faisait référence à l’attitude du sénat pendant les Evènements et aux belles heures des discours de Dick Ukeiwé,. La stratégie du sénateur Frogier reposait avant tout sur l’idée d’un sénat sarkozyste ou tout du moins engagé à fond dans le soutien à l’ancien président dans sa conquête de l’UMP puis dans sa lutte, face à Juppé et Fillon, lors des primaires destinés à désigner le candidat du parti à l’élection présidentielle de 2017. Or, dès l’élection du président du sénat, cette stratégie a connu un premier couac.

Larcher, un filloniste

On attendait Raffarin et ce fût Larcher. L’élection à la présidence de Jean-Pierre Raffarin, soutien de Nicolas Sarkozy, semblait acquise, mais c’est Gérard Larcher, soutien de François Fillon, qui s’est très largement imposé lors des primaires UMP au sénat avec 24 voix d’avance. Sur la chaine de télévision Public Sénat, le sénateur Christophe Béchu évoque très clairement le positionnement sarkozyste de Jean-Pierre Raffarin pour expliquer cette déroute, « C’est à se demander s’il n’y a pas eu, par rapport aux pronostics serrés, un élément nouveau, dit-il. Évidemment, on pense au rapprochement avec Nicolas Sarkozy ». À cela s’ajoute le fait que c’est encore un filloniste, en l’occurrence Bruno Retailleau qui a été élu chef du groupe UMP au sénat, au détriment du sarkozyste, Roger Karouchi !

La Nouvelle-Calédonie, priorité du sénat ?

Pierre Frogier entend mobiliser ses collègues sénateurs autour du dossier calédonien, face à cet « état socialiste » dont il assure que la volonté est de nous conduire à l’indépendance. Reste à savoir si le sénat de 2014 a l’intention de faire de la Nouvelle-Calédonie sa priorité et ce n’est pas certain. C’est ainsi que Gérard Larcher a une idée très précise de ce qu’il veut faire du Sénat, « un sénat d’opposition, mais aussi de convergence » a-t-il déclaré au Grand Rendez-vous I-télé, or sur la défense, tout du moins sur la bonne application de l’accord de Nouméa, l’heure est à la convergence entre droite et gauche. Ensuite le sénat va avoir des dossiers plus urgents à prendre en compte comme le budget ou le redécoupage territorial des régions. Par ailleurs, et pour ce qui est de l’UMP au sénat, les sénateurs n’auront peut-être pas le temps de s’occuper de la Calédonie. Ils vont être très sollicités par l’élection du président du parti puis par celle du candidat du mouvement à la présidentielle. Sans oublier deux points importants : Frogier n’est pas très présent dans l’hémicycle de la haute assemblée et ses collègues sénateurs le savent, ensuite sa stratégie du drapeau indépendantiste n’a pas reçu beaucoup d’écho favorable parmi les sénateurs…