C’est la période des votes des divers budgets des collectivités néo-calédoniennes et c’est celle de la chasse aux gaspillages. Dans le viseur : le C.E.S.E (conseil économique social et environnemental), une chambre consulaire méconnue du grand public qui, selon certains observateurs, ne servirait à rien et coûterait trop cher. Conseil Théodule ?

En France il y a déjà eu beaucoup de critiques sur le CES national, dont on se demande l’utilité et que quelques parlementaires, le député de la Drôme Hervé Mariton en tête, voulaient voir supprimer, purement et simplement. En Nouvelle-Calédonie, nos élus ne se sont pas encore posés la question : « le C.E.S.E est-il utile à quelque chose ? »

Faire des économies

On a beau chercher, cette institution n’a pour l’heure pas encore prouvé son utilité depuis sa création décrétée par l’accord de Matignon. Son pendant national a été créé en France après la première Guerre Mondiale et elle fut depuis intégré cahin-caha dans le fonctionnement des institutions. En Nouvelle-Calédonie elle est plus récente. C’est sous l’égide de Jacques Lafleur qu’un comité économique et social est institué en mars 1991, puis confirmé par la loi organique du 19 mars 1999 sous le nom de Conseil Economique et Social, prenant modèle sur le système métropolitain.

Le CESE (le « E » d’environnemental ayant été rajouté suite à une révision de la loi organique) coûte à la collectivité calédonienne près de 200 millions de francs CFP par an, pour 2014 son budget était de 193.150.000 millions CFP, un budget qui augmente continuellement et cela alors que les diverses collectivités néo-calédoniennes cherchent à faire des économies et effectuent des coupes en sacrifiant certains secteurs. Un conseiller du CESE touche lui « pour chaque jour de séance, une indemnité de vacation dont le montant est égal à 1/30e de 90% du traitement mensuel brut de chef d’administration principal de première classe, deuxième échelon » soit plus de 10.000 francs/jour de séance. A cela s’ajoute les « petits bonus » tels les frais de mission (repas ou encore déplacements remboursés par l’institution)

Chose surprenante, ce sont les frais de mission des conseillers qui voyagent hors du territoire. Ainsi, lorsqu’on analyse en détail le fonctionnement de cette chambre consultative, on apprend par exemple que le président du CESE voyage en première classe et que les membres voyagent eux en Business Class comme le confirme une délibération de la commission permanente du congrès…

Le conseil de l’entre soi ?

Connaissant le coût et la lourdeur d’une telle entité, certains en métropole proposent – pour répondre à un besoin précis ou à une question du gouvernement – de le supprimer et de mettre en place un conseil ad hoc de gens concernés par le sujet étudié, et ce dans une mission limitée dans le temps (telles les commissions Attali ou Gallois). Pour ses détracteurs, l’existence d’une institution permanente, constituée peu ou prou des mêmes personnes – interchangeables – freinerait l’action associative, militante ou syndicale des organismes représentés au sein du CESE où le lobbying s’exerce à plein régime.

De plus, le CESE reste le lieu stratégique pour recaser les amis politiques du pouvoir en place. Obligés à récompenser, orgueilleux à flatter, adversaires à contrôler, la liste est longue. D’autant plus qu’il ne s’agit pas forcément des plus compétents. En Calédonie, les présidents successifs de l’institution ont été placés à sa tête pour mieux le contrôler. Ainsi, le premier président du CESE n’était autre que le beau-fils de Jacques Lafleur, marie d’Isabelle Lafleur, Jacques Legueré. Puis ce fut Bernard Paul, l’ancien médecin personnel du député Lafleur (depuis quelques années, il est avec Marie-Claude Tjibaou un membre du CESE national) Le dernier président en date est le très fidèle Yves Tissandier, ancien directeur de cabinet de Pierre Frogier à la Province sud et qui fut placé à la tête du CESE lorsque Bernard Deladrière perdit sa place, suite à la chute du gouvernement.

En 1969, le Général de Gaulle avait proposé aux Français la suppression du CES et du Sénat. Pour le fondateur de la Vème République, les deux chambres devaient fusionner et se moderniser afin de mieux représenter les « forces vives du pays » et trouver leur place dans le fonctionnement des institutions. Les Français avaient refusé cette réforme et depuis le CESE se réunit… comme en Calédonie… pour ?

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Jeune internaute tout frais sorti d'un œuf de la discorde, Machiavel à la plume alerte des jeunes pousses. Techno-connecté, s'exprimant sur tous les réseaux sociaux, Machiavel représente cette génération 2.0 qui occupe naturellement le Net. Marqué à droite, ses premiers écrits tranchent avec le politiquement correct habituel en Calédonie. A n'en pas douter, au fil du temps, le plus jeune de nos contributeurs saura prendre sa place parmi les "grands".
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Nestor

Le  gouvernement  , hier , a  installé  un  “comité   ”  de  24  pékins”  pour  la  culture , les  arts  , découpés   en  4  ou  5   branches , ils  veulent  organiser un vague  événement  local  et   en 2015  aller   au   festival à   GUAM  (si j’ ai bonne  mémoire ) le  tout   sous l’ aile   de DEWE   GORODEY  dont nous  connaissons  tous   la  grande  force  de travail  ! Encore   des millions  gaspillés   !!  DE  QUI  SE  MOQUE T  ‘ON ?

apox

Au fait quel est le coût réel du CES? L’argent ainsi économisé pourrait être reversé pour les aides aux personnes âgées!

apox

En cette période de crise et de “récession”, il serait très judicieux de faire des économies sérieuses, donc supprimons définitivement cet organisme qui ne sert absolument à rien au point de vue pays, mais qui permet de caser certains copains. Ce serait le début d’une série de réformes réalistes et pragmatiques visant à alléger les finances du pays.

yannickPrigent

Enfin un article courageux …. Oui, le CESE ne sert à rien.  Mais combien d’organismes dans ce cas ?

Glee

Effectivement, il était question de supprimer les CES de France et de Navarre (DOM-TOM-COM-POM…)… seulement voilà… les CES et localement le CESE est une bonne voie de garage pour ceux et celles qui ont bien apporté leur soutien (familiaux et amicaux) aux anciens et actuels dirigeants locaux… alors, pourquoi s’en priver ??? A moins de modifier le statut actuel, encore faut-il que les politiques le veuillent… les loups ne se mangent pas entre eux !!!

nam

Dénoncer le gaspillage et les abus permis et tolérés par ceux qui ont voté les textes, est une chose, dénoncer l’outil et son importance en est une autre.De toute façon pour ou contre, il faudra attendre le fin de l’ADN

chanourdie

le CESE est bien trop couteux pour ce qu’il apporte à la calédonie, les voyages des élus (et du personnel), les festivités,les colloques,etc ….que sortir de nécéssaire et positif de cet organisme que de GAULLE voulait fusionner avec le sénat en 1969 !!!, pour moins de 300 000 habitants ,nous avons:1 gouvernement, 1 congrès ,1 sénat coutumier ,3 provinces, des dizaines de communes, sans oublier le HAUSSARIAT et toute une série d’organismes publics ,ou para-publics, celà représente des milliers d’emplois indexés dont le rendement,bien en-dessous des machines thermiques!! ,n’est pas satisfaisant

gil

Pur gaspillage d’argent public en effet

Nautile
Yves T*********, l’actuel président s’en met plein les poches. En plus de sa confortable retraite de fonctionnaire, il touche un indemnité de 10.000 francs CFP chaque fois qu’il siège,voyage en 1ère classe, sans parler des frais de mission et autres joyeusetés.De qui se moque-t-on lorsque l’on nous dit qu’il n’y a plus d’argent ? Ca dépend pour qui : plus d’argent pour les personnes âgées, pas d’emplois pour les jeunes, la vie qui ne cesse d’augmenter etc… Le CESE ne sert à rien, ne fait que des propositions et n’a aucun pouvoir de décision. Supprimons le, nous ferons de substantielles… Read more »
Janloupe Pahune

Aucune utilité. Des gens payés pour rien. Escroquerie intellectuelle, là aussi. A supprimer sans attendre. Les locaux ? Cela tombe bien, on manque de logements…

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