La Bière sauvera-t-elle les obèses ?

Il fait chaud et la glacière est souvent pleine

Quoi de plus rafraîchissant qu’une boisson très fraîche à peine sortie de la glacière en ces périodes de chaleurs intenses ? Quoi de plus rafraîchissant qu’une boisson fraîche et légèrement alcoolisée pour se désaltérer ? Probablement rien.

A en croire les chiffres officiels en Nouvelle-Calédonie, la bière occupe une place de rêve avec plus de 42 % de la consommation totale d’alcool. C’est l’équivalent de plus 770 000 litres de bières écoulés dans la seule année de 2010, un chiffre qui augmente d’année en année.

Les calédoniens et l’amour de la bière

C’est loin d’être un scoop, la bière fait partie de la vie de (presque) tous les calédoniens. Même les femmes enceintes n’y échappent pas selon une étude l’agence sanitaire et sociale, où près de 2 femmes enceintes sur 3 consomment de l’alcool, alors qu’1 sur 5 aurait pris une « cuite » pendant sa grossesse.

Si ces chiffres peuvent choquer, on ouvre pourtant une bière pour une bonne raison :

1. Partager un bon moment avec les amis
2. Faire la fête avec ses amis
3. Accompagner un repas
4. S’amuser, tout simplement

L’idée de départ semble bonne, mais les conséquences pour la santé des calédoniens le sont beaucoup moins. Avec environ 1 personne sur 3 qui boit en excès sur le territoire, on attribue 1/3 des tumeurs malignes des lèvres, de la cavité buccales et du pharynx à l’alcool.

1/3 des maladies chroniques et des cirrhoses du foie sont également imputables à la consommation d’alcool.

Le constat est grave, la situation proche du drame mais pourtant une étincelle d’espoir rayonne sur façade en aluminium des rafraîchissements alcoolisés…

La bière pour perdre… du poids !

Aussi étrange que cela puisse paraître, la bière peut vous aider à perdre du poids grâce à certains acides (dont l’isohumulones) qui sont responsables de l’amertume de la bière.

Si vous n’êtes pas familier avec les études scientifiques, qui régissent pourtant la totalité des allégations de santé présentes sur les produits en magasin (par exemple, « bon pour le transit » ; « bon pour le cœur » ; « participe à l’absorption du calcium »), je vais vous présenter 2 études qui ont démontré que la bière prévient la surcharge pondérale. Avons-nous enfin trouvé le remède miracle ?

Ces deux études ont été publiées par des japonais très bien intentionnés car ils sont tous embauchés par la société Kirin Holdings, oui, les célèbres brasseurs japonais de la bière du même nom.

Histoire d’être clair avec tout le monde, lorsque qu’un groupe de chercheurs, de scientifiques ou de techniciens prouvent un effet positif d’un produit X qu’ils vendent eux-mêmes, il y a de forte raison de penser que les résultats sont biaisés, très orientés et participent à améliorer les ventes de ce produit X.

Alors rassurez-vous, les producteurs locaux n’ont pas encore placardés sur toutes les canettes « bon pour la ligne », mais nous ne sommes absolument pas à l’abri de voir ce genre d’allégation aberrante apparaître du jour au lendemain à cause de publications, dites scientifiques.

« La bière ne fait pas grossir »

Une phrase relayée par la radio NRJ la semaine dernière. Les animateurs se basent sur un article pris je ne sais où sur internet, avec probablement des sources biaisées et fortement influencées.

Le fait est que la bière est une bombe à sucre avec plus de 90 % de sucres et un index glycémique explosif supérieur à 100 (je vous rappelle que la référence est le glucose à 100). Cet index glycémique est le poison des diabétiques, mais également celui des personnes qui en consomment en excès.

Cet excès de sucre aura pour conséquence d’épuiser la production d’insuline de votre organisme, de désensibiliser vos cellules à l’insuline et entraînera donc un stockage massif de ces sucres sous forme de gras.

On retrouve donc tout logiquement la prise de gras abdominal, ou le ventre à bière chez les gros buveurs, mais également du gras viscéral ou des cirrhoses du foie.

Si vous êtes tenté de faire une cure de pommes pendant 3 jours après vos cuites hebdomadaires, je vous conseille de changer de stratégie, et de réduire plutôt votre consommation d’alcool d’une manière générale. Sinon vous risquez fort bien de faire partie des 2/3 de la population en surcharge pondérale.

Un article de Jérémy, de Dur à Avaler.