Le gel : gelé ou pas ?

À l’occasion du 24 septembre, le sénateur Pierre Frogier dans une lettre ouverte aux Calédoniens réclame la réouverture du dossier du gel du corps électoral. Réalité ou effet d’annonce ?

Adopté à une très large majorité par le Parlement français, le gel du corps électoral avait été acté par le comité des signataires de Koné de juin 2003 entre Jacques Lafleur, Paul Néaoutyine, Jacques Chirac en présence de Brigitte Girardin, alors ministre de l’outre-mer. Le RPCR devenu Rump a toujours fait planer le flou sur son attitude dans ce dossier : était-il pour ou contre cette disposition ? Lui a-t-on imposé  ou a-t-il donné son aval ? Sur ce point Paul Néaoutyine a toujours était clair et confirmé que le Rassemblement par son président Jacques Lafleur, avait engagé sa parole. Cela n’a pas empêché les parlementaires, Lafleur, Frogier, Louéckhote, de ferrailler ensuite à l’Assemblée et au sénat pour faire en sorte que le gel du corps électoral ne soit pas adopté. En vain, car sous la pression de Nicolas Sarkozy, le RPR notamment ne va pas s’y opposer.

Un dossier emblématique

Aujourd’hui Pierre Frogier assure qu’il va réclamer au prochain Comité des signataires la réouverture de ce dossier. Peut-il être entendu ? Tout le monde en doute pour deux raisons essentielles : les indépendantistes sont totalement opposés à ce que l’on reparle du gel, un dossier aussi acté que celui de la clé de répartition, ensuite et surtout le gel du corps électoral a été constitutionnalisé. En effet en février 2007, les députés et sénateurs, réunis en congrès à Versailles, ont entériné par 724 voix contre 90 la révision constitutionnelle sur le gel du corps électoral. 75 parlementaires se sont abstenus et 84 députés et sénateurs UMP ont voté contre. Il semble dès lors difficile de détricoter ce qui a été tricoté. Les opposants à Pierre Frogier vont avoir beau jeu de souligner que sa marge de manœuvre est mince, pour ne pas dire quasi nulle, et que son opposition au gel n’est finalement qu’une posture.

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