La fin de la solution consensuelle du clan du Mont-Dore

Wamytan par ses déclarations a véritablement mis fin à cette mascarade qu’était depuis 2011 la coalition « contre-nature » entre le RUMP/AE et l’UC/PT. On n’a pu lire dans les colonnes des Nouvelles Calédoniennes de cette semaine, que l’actuel occupant du boulevard Vauban était visiblement contre la proposition de Pierre Frogier. Celui-ci se targuait pourtant devant les médias locaux que ce XIème comité des signataires a été très instructif et que tout le monde était d’accord avec lui, mais bon il faut bien faire passer devant la base que le chef est encore écouté et qu’il a encore un minimum d’aura politique.

Mais cette assurance venant de la permanence du RUMP, a été bien mise à mal par les propos du grand chef de Saint-Louis. Celui-ci voit bien qu’il perd la main et qu’une partie de sa base ne le comprend plus, qu’il faut absolument qu’il se positionne comme un acteur incontournable de l’UC. Il faut bien aussi dans la même mesure assurer sa place pour 2014 et ne pas perdre un si beau fauteuil qu’est la présidence du Congrès de la Nouvelle-Calédonie, si bien sûr les indépendantistes sont alors majoritaires au Congrès et que les loyalistes encore une fois sont divisés. On peut lire dans les déclarations de Wamytan, que celui-ci veut redéfinir les liens avec la France et l’Europe et qu’il veut se tourner comme il le dit vers les « autres ». Pour Wamytan cependant, c’est qui exactement les « autres » ? L’Australie ? La Chine ? Il faut faire attention à ce que l’on souhaite monsieur Wamytan, se faire payer notre liberté et fermer les yeux sur un pays qui malgré sa forte croissance économique reste tout de même une dictature qui bafoue les règles élémentaires de la démocratie. Espérons que Wamytan ne veut pas que notre belle île se transforme en une Fidji-bis. Wamytan se verrait-il déjà en commandeur, se veut-il le libérateur du « joug » français, il faut espérer que toutes ses déclarations ne sont que de vaines paroles même bien dites et qu’elles ne rentrent que dans le processus de la campagne électorale.

Les ténors du RUMP sont maintenant aux abois, il faut vite trouver une nouvelle solution, être dans le jeu politique, continuer dans la ligne directrice du RPCR, être de ceux qui proposent, qui font la paix. Dans la conférence de presse de Pierre Frogier on a bien vu que le sénateur n’était que l’ombre de lui-même, il ne croyait même plus à son propre discours. Frogier depuis 2011 est bel est bien en perte de vitesse, il essaie de mijoter des recettes politiques qui n’ont aucune chance d’aboutir, comme « l’ultime concession que ferait les indépendantistes en choisissant la France » Le sénateur ne sais plus où aller, il n’a plus de cap pour son parti à part éviter les dégâts aux prochaines élections. Mais est-ce encore possible ?

La plupart des candidats aux municipales de 2014 au RUMP se sont fait connaître, la maire de Farino ne vas pas se représenter certains commentateurs de la vie publique se demande quelles sont ses raisons, problèmes personnels ou divergences de points de vue de la présidente de la commission des finances du Congrès avec les instances du RUMP ? Plus au sud, le maire sortant du Mont-Dore Eric Gay va lui se représenter, il ne sera pas présent sur la liste provincial dans le sud du RUMP. Le pauvre, dire qu’il pensait qu’en quittant son siège de 1er vice-président de la Province Sud, et en se consacrant entièrement à sa candidature pour les législatives il serait élu. Mais on ne fait d’un âne un cheval de course. Depuis sa défaite cinglante, le pauvre Gay a peur de se présenter face aux électeurs, peut-être voit-il déjà une défaite en perspective. A Nouméa Lèques se fait désirer, ou plutôt on tente de le convaincre de rempiler pour un énième mandat. Frogier serait prêt à tout pour mettre des bâtons dans les roues de Yanno. Le consensus entre les loyalistes n’est vraiment plus à l’ordre du jour.

Le consensus non plus. Les indépendantistes et plus précisément l’UC ne veulent pas de cette solution préférant penser à l’après 2018. L’UC doit absolument ne pas laisser échapper le dossier et voir le parti de LKU reprendre la main dans la surenchère. En politique, quand on n’a rien à dire, il vaut mieux le dire plus fort que les autres pour occuper l’espace. L’UC se voit déjà à la tête de la Province Nord, mais bon ils ne veulent rien de plus que l’or vert et avoir la main mise sur la manne financière, la population ils s’en fichent un peu. D’ailleurs ils n’en parlent jamais.

La solution consensuelle du RUMP fut un projet sans grande teneur et qui ne fait aucun consensus autour. Le RUMP ne voit pas plus loin que le bout de son nez, un parti en déshérence qui cherche par tous les moyens à rester comme le parti qui va sauver le pays de l’indépendance. La blague. Un parti politique qui au lieu de s’occuper du quotidien des calédoniens ne fait que copinages et magouilles. Le RUMP pourrait toujours trouver un plan B, mais les ténors du RUMP n’auront bientôt qu’un seul mot d’ordre : sauver les meubles. Le consensus entre les loyalistes en fera indubitablement les frais.

Machiavel