COURRIER DE JEAN-FRANÇOIS C. À PHILIPPE GOMES

Un certain Jean-François C. , président d’un grand parti droitier en métropole, aurait adressé un courrier suppliant au Président Philippe Gomes.

Cher Philippe,

comment ça va ? J’ai vu que votre congrès s’est très bien passé et je vous félicite pour cette belle réussite. Mais venons-en au fait. Vous n’êtes pas sans savoir que ma permanence à Paris est assiégée par les clowns du RUMP et du MPC de Nouméa. Savez-vous que l’un me suit partout, jusque dans les toilettes et dans les taxis, veut se faire prendre en photo partout collé à moi, il empeste l’Eau de Cologne, et que l’autre a planté sa tente sur le trottoir rue de Vaugirard devant notre siège, entreprenant une grève de la faim. L’un me filoche dans tous les couloirs en me déclamant les trois livres pour enfants qu’il a commis, l’autre se planque sous les tables dans toutes les salles où j’ai des réunions en essayant de me piéger avec son smartphone, comme il l’a fait avec tous, même avec des ministres.

Ils me harcèlent au téléphone, sonnent à ma porte et je n’en dors plus la nuit. Ils veulent l’investiture de notre parti historique pour briguer la mairie de Nouméa ! Vous vous rendez compte ! Autant investir Jean-Claude Van Damme ou Nabila !!! J’ai cru m’en débarrasser en leur demandant de se départager par un sondage. Qu’est-ce j’ai pas fait là ?! J’avais dit à l’IFOP de ne pas se presser et de faire trainer le truc jusqu’en 2015. Ils ont quand même saisi la manipe et veulent qu’on sonde tout de suite. Ils ont l’air d’aimer ça. Ils sont retombés d’accord pour dire qu’ils connaissent bien, « nous on connait tahi » qu’ils me répètent, et qu’ils se sont bien entrainés en 2012 pour les primaires de notre parti en Calédonie. Tu parles ! La permanence de Nouméa nous a foutus dans la merde avec ses tonnes de fraudes, ça a bousillé notre vote et on a été la risée du COCOE et de toute la France. Là-dessus le sénateur pleurnichard m’envoie une lettre encore toute mouillée d’énurésie lacrymale en me menaçant de quitter nos rangs si je ne mettais dans les starting-blocks de la mairie son poulain préféré « Fleur de Double-drapeau », casaque kanaky, toque tricolore.

Par ces lignes, vous imaginez bien, cher Philippe, l’enfer que ces lascars me font vivre. Je sais que Nicolas n’a pas été très sympa avec vous, il voulait votre peau, oui, bon… mais il appartient désormais aux images du passé, entre Pépin le Bref et Passe-Partout. Je vous conjure donc de tourner la page et d’accepter notre proposition d’investir votre candidate pour Nouméa aux couleurs de notre grand mouvement. Par son intelligence, son courage et sa détermination, je vous déclare sans hésitation qu’elle est parfaitement digne, elle, de porter haut les valeurs de notre parti.

Je vous implore, si vous saviez, je n’en peux plus, je n’ai plus de répit avec eux, là je vous écris des cabinets sur mon Ipad, même là ils clenchent à ma porte, tapent dedans, glissent des mots en dessous ! Pitié Philippe !

Dans l’espoir d’une réponse favorable de votre part, je vous prie d’agréer cher Président l’expression de mon profond respect et de ma haute considération.

(Toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que pure coïncidence et homonymie fortuite.)