Les loyalistes en mal d’unité

Les ennemis d’hier continuent leur avancée dans leur « union sacrée », après la formation d’une plate-forme politique au congrès de la Nouvelle-Calédonie du nom de « Engagement pour une Calédonie dans la France », les différentes formations politiques qui formaient cette union ont décidé après des mois d’intense réflexion de se rebaptiser en « Front pour l’unité ».

Nouveau nom, nouvelle équipe. Enfin pas vraiment pour la nouvelle équipe puisqu’on prend les mêmes et on recommence un petit tour, le RUMP avec ces amis moribonds de l’Avenir Ensemble, du LMD, du Modem de Didier Leroux et du Nouveau Centre de Pascal Vittori, toutes ces personnalités ont décidé de rester groupées en vue des élections de 2014, car ils savent que s’ils partent chacun de leur côté, c’est le coup de massue électorale pour eux.

La permanence du Rassemblement est devenue pour le temps des futures échéances électorales à venir, le QG de campagne du Front pour l’unité. Plus tôt dans la matinée le MPC montrait à qui voulait bien la lire la lettre officielle du président de l’UMP, qui faisait de Gael Yanno le candidat officiel de l’UMP à Nouméa. Celui-ci, en bon vainqueur, a tout de suite téléphoné à son collègue adjoint pour lui dire qu’il venait de perdre le sondage. Cet adjoint qui se veut le véritable héritier du maire sortant, lequel l’a adoubé au congrès du RUMP à Paita. L’UMP Nouméen risque donc comme dans les autres villes de France de subir de fortes secousses.

Avec d’un côté un Front pour l’unité et de l’autre une Union pour la Calédonie dans la France, ces deux plates-formes affichent dans leur nom l’unité, mais va t’elle perdurer dans l’avenir ? Il est difficile dans une formation politique de faire cohabiter plusieurs sensibilités politiques et surtout différentes personnalités. Pour exemple l’UMP ou encore le PS qui regroupent chacun diverses sensibilités politiques, pour tenir le bateau il leur faut un vrai chef, une personnalité qui impose, qui a de l’autorité et du charisme, et dans ces deux plates-formes politiques, je ne vois pas un Mitterrand ou un Sarkozy sortir du lot. On célèbre le troisième anniversaire de la mort de Jacques Lafleur, une des choses qu’on pouvait relever en la personne du fondateur du RPCR, c’était qu’il savait commander ses troupes et contenir les personnalités et les caractères qui composaient son parti.

Pendant que ces deux plates-formes cherchent leur marque dans le paysage politique calédonien, Calédonie Ensemble reste spectateur, renfermé dans ses positions, préférant partir seul pour 2014. Le Parti de Philippe Gomès qui se targue d’être le premier mouvement politique calédonien met sur la table ses “conditions”, avec notamment dans le Nord Gérard Poadja d’une province pour tous, comme tête de liste. Une proposition qui semble partager par le Front pour l’unité, qui soutiendra l’ancien président du Congrès.

Simon Louechkote après avoir abandonné les iles loyautés en 2009, pour s’assurer une place en province Sud, revient maintenant aux iles comme tête de liste du front. Les loyaltiens pourront ils accorder leur confiance à un homme politique qui préfère une place plutôt que de se préoccuper de leur quotidien ? Mais les anti-indépendantistes peuvent, si ils vont en rang serrés aux iles, obtenir 1 ou 2 sièges, car comme dans le Nord, les indépendantistes partiront en ordre dispersés. Il est dommageable que dans le Sud les loyalistes partent dispersés, car à contrario de 2009, le FLNKS partira lui bien uni et pourra grappiller des sièges supplémentaires.

L’unité chez les loyalistes depuis 2004 reste encore un simple outil de communication politique, les hommes ne sont pas prêts à mettre de côté leurs égos. Dans les deux camps aucun chef ne sort des rangs. L’homme providentiel du côté loyaliste se fait encore attendre, un parti de type UMP ne semble pas se profiler à l’horizon et la dernière mandature de l’Accord de Nouméa va se dérouler, pour les loyalistes, dans la plus totale désunion.

Machiavel