Votez !

Dans deux semaines maintenant, nous serons conviés à prendre part au premier tour des élections municipales. J’espère une forte mobilisation. En France, si le vote est droit, il n’est pas obligatoire et l’on peut convenir que l’abstention soit aussi une attitude politique. Mais quand même ! Le vote est une affaire tellement sensible en Nouvelle-Calédonie depuis que l’on en a restreint l’usage, qu’il me parait capital de ne pas la traiter à la légère et de s’impliquer en effet.

Voter de manière importante à Poum, Thio, Farino ou Nouméa dès ce premier tour est également une façon, s’il en était besoin, de montrer le bon fonctionnement de la démocratie à toutes les délégations onusiennes du monde. Je crois de la même manière, qu’un fort taux de participation à un premier tour de municipale, constituerait une réponse, certes un peu symbolique, mais néanmoins claire et ferme à tous ceux qui s’évertuent au congrès ou à l’UNC, à radier, raboter, limiter notre droit de vote…

Sur le plan politique maintenant, une bonne participation aurait surtout une autre portée. Il n’y a pas de changement sans mobilisation, c’est une règle électorale de base. En clair, une participation basse ou moyenne ne profite qu’aux équipes en place. Cela donne donc une nouvelle responsabilité à tous ceux qui ici ou là, réclament du changement ou espèrent la venue d’autres équipes pour diriger leur commune. Et de cela, il faut être convaincu dès le 1er tour.

Jamais sans doute, élections municipales n’auront semblé aussi importantes. D’abord parce qu’elles ne précèdent les provinciales que de 45 jours seulement, ce qui présuppose que ceux qui sortiront leur épingle du jeu de ces municipales seront bien placés pour le scrutin du 11 mai. Ensuite parce que les équipes en place, souvent depuis très longtemps, paraissent maintenant bien fragiles et qu’une volonté de changement semble s’exprimer un peu partout. Il y a donc moyen pour une fois de modifier les choses. Dans ces conditions, le rendez-vous du 23 mars prend une autre ampleur.

Dans l’esprit de l’électeur, le premier tour a pour but d’organiser un peu les choses, mettre de l’ordre entre les listes, établir un classement, qualifier les uns et éliminer les autres. Du coup, nombreux sont ceux qui font l’impasse, déclarant se « réserver » pour le second tour puisque c’est là selon eux que se fera la décision. On peut en effet agir ainsi, mais quel risque pour la Calédonie ! Moi qui suis un chaud partisan du coup de balai et qui aspire à un changement radical de politique dès l’échelon municipal, j’en appelle au sens de la responsabilité de chacun. Car il ne faut pas se leurrer. N’allons pas écouter ceux qui veulent faire croire au caractère particulier des municipales pour éviter d’avoir à rendre des comptes sur la calamiteuse politique-pays qu’ils ont conduits depuis 2011 ! Le drapeau, Wamytan la coalition et tout le toutim vont se payer aussi dans les urnes de Mairie 2, Les Lys ou la Coulée… D’où l’importance, chacun l’aura compris, de ce 23 mars, puisqu’à mon sens le changement doit se manifester dès ce 1er tour, premier échelon en effet d’un long processus électoral qui va dessiner, je le souhaite, un nouveau visage politique à la Nouvelle-Calédonie.

Caton