Frogier jette l’éponge

Désabusé par les résultats de son parti aux provinciales, critiqués de toute part y compris dans son propre camp, Pierre Frogier a décidé de tirer les enseignements de la situation. Il se retire du jeu politique.

Le sénateur s’en est ouvert à sa famille et à quelques-uns de ses proches hier, alors que s’entamaient sans lui les discussions visant à mettre en œuvre une majorité loyaliste au congrès. Il faut dire que le faible résultat obtenu dimanche par le FPU marque la fin d’une époque et l’aboutissement de l’érosion électorale du Rump entamé depuis 2005, date à laquelle Frogier avait pris la présidence du mouvement. Le fait que désormais, y compris dans les rangs de son propre parti, on lui impute les raisons de cet échec a été le coup de grâce. Ayant perdu la confiance des siens, Pierre Frogier semble avoir décidé de passer la main. Il compte l’annoncer lors d’une grande réunion du FPU dans un discours dont il a entamé la préparation.

3ème accord ?

Reste à savoir quelle sera son attitude quant aux discussions sur l’avenir. Peu porté sur la gestion des institutions, Pierre Frogier a toujours déclaré ne vouloir se consacrer qu’à la recherche d’un consensus et vouloir tenir un rôle dans les discussions à venir avec les indépendantistes. La retraite politique qu’il envisage concerne-t-elle également cet aspect des choses ? Il ne fait mystère à personne que nombre de responsables politiques comme Philippe Gomès, mais également Harold Martin ou Sonia Backès, jugent que la défaite du FPU le disqualifie. Le fait que Pierre Frogier n’ait pas assumé son rôle de leader en s’engageant dans ses provinciales, ce que les Calédoniens n’ont ni accepté ni compris, lui complique également les choses. Il est donc tout à fait possible en effet que pour Pierre Frogier, l’heure de la retraite ait sonné.