Affaire Tamai : Lecren parle de «manipulations»

Mis en cause pour sa participation à la soirée dont la conclusion aura couté la vie à Guy Tamaï, le membre du gouvernement Anthony Lecren déplore des « manipulations d’informations » selon lui à visée politique.

Suite à l’annonce officielle de son implication dans les évènements de la journée du 5 juin, l’élu de l’Union Calédonienne a diffusé un communiqué dans lequel il dénonce l’attitude des journalistes.

Certains journalistes s’activent à exploiter une affaire dramatique à des fins politiques

Si Anthony Lecren ne cite pas de nom en particulier, c’est bien l’ensemble des médias qui sont concernés par ce qui tend à ressembler à un « coup de gueule » du responsable politique. En effet, si l’information selon laquelle Anthony Lecren faisait bien partie des protagonistes réunis autour de Guy Tamai la nuit de son décès n’avait été d’abord communiquée que par Calédosphère, l’ensemble des médias du pays l’ont ensuite reprise après la conférence de presse du 12 juin de la Procureure de la République. En annonçant la mise en examen de Seleone Tuulaki, Claire Lanet avait relaté une partie du déroulé de la soirée et le fait que le membre du gouvernement avait, en état d’ébriété avancé, raccompagné l’auteur présumé des coups dans sa voiture de fonction.

Lecren ne veut pas démissionner

Si le membre du gouvernement ne confirme ni ne dénie son implication ou les propos de la procureure, l’ancien directeur de campagne de la liste indépendantiste dans le sud déclare d’ores et déjà qu’il n’entend pas tenir compte de cette affaire et n’en tire aucune conséquence politique.

Fort de mes convictions, ces basses manœuvres ne me déroutent pas de mes missions et de mon engagement politique 

Manière de rappeler à l’opinion publique qu’il ne souhaite pas abandonner son poste et que rien ne l’oblige à démissionner du gouvernement. Il faudrait pour l’y contraindre que celui-ci tombe, or on imagine mal l’un des cinq groupes politiques du congrès le faire. Reste la possibilité à la présidente Cynthia Ligeard de démissionner elle-même pour permettre un changement de l’exécutif, l’affaire commençant sérieusement à entacher l’image de son équipe empêtrée dans la répartition des portefeuilles et l’absence de vice-présidence.

Quelques oublis ?

Déclarant vouloir « plus de discernement », l’élu n’évoque en revanche pas celle dont un responsable politique doit faire preuve face aux abus d’alcool et à la conduite en état d’ivresse. Demandant enfin « plus de compassion » dans cette affaire, Anthony Lecren n’a toujours pas expliqué pourquoi il avait raccompagné l’auteur présumé des coups mortels au congrès et non au commissariat. Seleone Tuulaki ayant, selon des sources policières, passé quatre heures au congrès avant de se rendre au poste de police.

Avec qui était-il ? Et que s’y est-il passé ? Sans nul doute, fort de son discernement, le membre du gouvernement pourra un jour l’expliquer à la famille du défunt. Ce serait là une belle preuve de compassion.