Ils se sont réunis, ils ont signé, les régimes sociaux sont sauvés, le capital est sollicité, les classes moyennes écoutées, les salariés peu ou prou épargnés… Et pourtant… Et pourtant il flotte dans l’atmosphère un air désabusé qui laisse croire que l’on n’est pas sorti de l’ornière.
D’abord, cette conférence économique et sociale s’est achevée sans que l’on y comprenne grand-chose : qui allait payer ? Quoi ? Quand ? Combien ? Rien d’audible dans cette affaire et le moins qu’on puisse dire est que la communication autour de l’agenda partagé aura été sinon inexistante, et pour le moins incompréhensible et certainement mal maîtrisée. Je crains même qu’on n’y ait même pas songé ! Personne donc pour expliquer vraiment aux Calédoniens de quoi il en ressortait, c’est la raison pour laquelle, dans une très large et inquiétante majorité, ces mêmes Calédoniens ont le sentiment qu’il n’en est rien sorti de concret sinon la création de nouveaux impôts… Comme ils pouvaient s’y attendre et le craindre.
Ensuite, les signataires n’ont pas sombré dans l’euphorie comme s’il leur fallait surtout convaincre leurs troupes qu’ils n’avaient pas trop lâché de lest et qu’ils s’étaient battus jusqu’au bout et comme des lions pour préserver les intérêts des catégories qu’ils représentent. Du coup, l’encre des paraphes à peine séchée, les visages restaient graves et les sourires rares et crispés. Les couloirs de l’amphi de l’université n’ont pas résonné des cris de victoire ni même des soupirs de soulagement. On se demande même s’il y a dans cette affaire des gagnants et des perdants.
Et pourquoi donc ? Très certainement parce que l’on aurait pu aller plus loin dans la réforme, pour autant que les participants à la conférence en aient eu le désir et la volonté. Tout le monde semble avoir été sur le reculoir dans cette affaire et personne n’a encore osé poser les jalons d’une réforme profonde, les fondements de ce que Chaban appelait « la nouvelle société ». On peut le déplorer certes, mais peut-être que le contexte ne s’y prêtait pas. Je crois que l’on a pas une idée très précise de l’état de délabrement dans laquelle se trouve la Nouvelle-Calédonie et si l’on s’est focalisé avec raison sur la situation des régimes sociaux, le mal est plus profond et les lézardes plus grandes. Il s’agissait donc dans un premier temps de sauver ce qui pouvait l’être encore et sur ce point, la Conférence économique et sociale aura atteint ses objectifs.
Mais le mal me semble fait, et parce qu’elle estime avoir été tenue dans l’ignorance, la population n’adhère pas au projet. Et pour peu que les lobbys se mettent en branle et rognent ça et là quelques points du projet, je crains que cette conférence ne puisse aller au bout de ses ambitions. Quelques jours après la signature, c’est bien la défiance qui prévaut. Pas simple dans ces conditions d’emporter l’enthousiasme, ce qui explique pourquoi les Calédoniens, qui n’y ont compris goutte, attendent maintenant de savoir à quelle sauce ils seront mangés.
Caton
Ben ils ont voulu les transferts qui rapportaient 140 milliards par an provenant de la France, c’était bien, c’était 17% du PIB de la NC et maintenant qu’on veut jouer dans la cour des grands, on fait comment? Le nickel au mieux rapporterait 50 milliards d’impôts avec 3 usines en marche, le pognon on va le trouver où?
la dernière fois que des accords ont été signés, ils étaient irréalistes et n’ont pas aboutis. ici ils sont signés et …ils sont sensés simplement réparer les déséquilibres budgétaires constatés du pays, ce qui n’est pas un objectif très fédérateur ! et par ailleurs, l’impression générale reste la même : ces gens là ne sont pas en train de construire le pays ensemble, ou alors l’accouchement est tellement au forceps que l’on peut vraiment craindre pour la santé de “l’enfant” !! .. voila à peu près ce que l’opinion publique ressent…
Je ne crois pas que les calédoniens n’aient rien compris par manque de com’ ou parce qu’ils estimaient avoir été “tenus dans l’ignorance”. Je crois qu’ils ont très bien compris que tout cela n’avait aucun sens autre qu’éponger les débordements d’une période de guérilla politique qui est leur lot quotidien depuis des années maintenant.
Regardez la photo de la grande famille . Seule la présidente du Gouvernement et le Haut Commissaire s’intéresse à la signature .. Les autres regardent à droite ou à gauche !!
T’as mis ou tes yeux ???Regarde encore la photo et dis-nous qu’il ne sont que deux à s’intéresser ???
Encore une fois nous sommes les dindons de la farce! La classe moyenne va payer ! Rien sur les mines , rien sur les banques , rien sur la réduction des effectifs des fonctionnaires , le contrôle des marges ,la libre concurrence etc.