Frogier, porte-parole de l’UC ?

Apparu bien seul durant le comité des signataires, Pierre Frogier s’y est rendu avant de le quitter, seul, à la mi-journée. Le président du RUMP a regretté la perte d’influence des signataires, au premier rang desquels l’UC et lui-même. Départ.

Devant les partenaires du 12ème comité des signataires, le sénateur Frogier a publiquement tenu a marqué son mécontentement. Pour lui, ce comité ne servirait à rien en premier lieu parce que l’Union Calédonienne n’a pas souhaité s’y rendre :

Pour la première fois depuis plus de 10 ans et alors que le contexte actuelle est autrement plus grave qu’à l’époque, l’Union Calédonienne ne participe pas à nos débats (Pierre Frogier)

Se transformant pour un temps en porte-parole du mouvement indépendantiste, l’élu du R-UMP a expliqué que l’UC avait refusé de participer car « le Gouvernement les aurait “trahis” ». Une position que Pierre Frogier avait lui aussi défendu le 15 septembre dernier à propos du corps électoral et de la mission Christnacht-Merle programmée par l’Etat :

Nous avons été trahis et il n’est pas question pour nous de discuter avec ceux qui ont participé à cette affaire (Pierre Frogier)

A nouveau, Pierre Frogier a déclaré ce vendredi devant le Premier ministre « nous avons été trahis », s’agissant du corps électoral. Raison pour laquelle il aurait décidé de quitter la discussion. Du côté des autres partenaires de l’accord, on s’interroge sur ce soudain sentiment de trahison partagé par l’UC et le R-UMP dont on précise « qu’il n’existait pas avant les élections provinciales ». Les résultats des urnes auraient-ils été trop difficiles à accepter? Voire.

Pour Pierre Frogier, les élections de 2014 ont mis fin à un cercle vertueux

« Ce comité n’a plus de signataires que le nom » C’est l’analyse du président du R-UMP qui fustige le fait que désormais « les signataires y sont minoritaires » par rapport aux élus représentants les mouvements sortis vainqueurs des dernières élections. En effet, mise à part Cynthia Ligeard, invitée en tant que présidente du gouvernement, plus aucun élu de l’ex-RPCR ne dirige d’institution ce qui a réduit d’autant le nombre de membres du R-UMP présents autour de la table. Pierre Frogier y voit la fin d’une époque :

J’ai la conviction que nous sommes arrivés au bout d’un cycle. Et que les élections provinciales de mai 2014 ont mis un terme au cercle vertueux ouvert en 1988 (Pierre Frogier)

Revenant sur le climat qui aurait, selon lui, dû être mis en place pour préparer les discussions de sortie de l’accord de Nouméa, Pierre Frogier a rappelé ses propositions passées : la montée du drapeau du FLNKS et l’élection de Roch Wamytan à la tête du congrès :

C’est dans cet esprit que j’ai proposé, en 2010, de faire flotter, ensemble, le drapeau tricolore et le drapeau identitaire kanak. C’est, aussi, pour favoriser une confiance réciproque, que j’ai proposé, alors même qu’ils étaient minoritaires, qu’un indépendantiste soit élu à la présidence du Congrès (Pierre Frogier)

Contre un référendum mais pour celui prévu par l’accord

Le sénateur a ensuite critiqué l’idée d’opposer les Calédoniens dans le cadre d’un référendum d’autodétermination, arguant qu’il augmenterait les clivages au sein de la population :

Ne mesure-t-on pas les risques que l’on prend à demander aux calédoniens, trente ans après Matignon, vingt ans après Nouméa, s’ils sont pour ou contre la France ? Ne voit-on pas le danger de rouvrir de vieilles blessures qui ont eu tant de peine à cicatriser ? (Pierre Frogier)

Quand bien même, si celui-ci devait bien se tenir durant la mandature, Pierre Frogier souhaite que les questions posées soient telles qu’elles ont été définies en 1998 :

S’il faut nous imposer un referendum d’autodétermination, je refuse que l’on s’éloigne des termes retenus par l’Accord de Nouméa (Pierre Frogier)

Reste à savoir désormais quelle sera l’attitude des élus de son mouvement lors d’un hypothétique vote au congrès. Le président du mouvement étant opposé à un référendum mais tout de même favorable à celui prévu dans la Loi Organique… D’autant plus que les autres membres du R-UMP sont, eux, restés tout au long du comité des signataires.