Harold s’en va-t-en guerre

Il a beau déclarer qu’il s’en fout, Harold est en colère. On lui a piqué sa mairie, il va le faire payer. Sa réaction à l’invalidation de son élection semble irréelle tant elle est excessive, comme un super pétage de plomb. 30 ans de carrière politique pour en arriver là ! À quelques jours de ses 60 printemps ! Alors non, ça ne se passera pas comme ça…

Tout semble sans mesure chez cet homme rompu à l’exercice politique et ses pratiques et que la justice pour la première fois, vient de sanctionner. Il dénonce tous les avis du Tribunal administratif et les qualifie de faux, mais il ne fait pas appel ! Il dénonce le complot, l’orchestration, la machination, promet des révélations, et en appelle « au peuple de Païta », le fruit de son imagination. Enfin, cerise sur l’urne, Harold Martin veut prendre la tête d’un grand mouvement de protestation anti-indépendantiste destiné à manifester au Chef de l’État son désir de rester français… Quand l’arrière-petit-neveu de Paddon se prend pour du Guesclin !

Mais rien n’est drôle dans cette gesticulation, car à la vérité Harold est en fin de parcours et il ne s’y résout pas. Quelles sont en effet ses perspectives ? Son avenir politique ? Son but ? Sans parti politique et isolé, accompagné par quelques derniers fidèles dont la mairie de Païta assure le couvert, l’horizon se referme. Mais le gerfaut blessé hors du charnier natal, n’a pas l’intention de laisser faire et pour cause, si l’avenir politique est contraint, son destin judiciaire semble sortir du flou… Et il y a danger. Il lui faut rétorquer.

« Tout est perdu fors l’honneur », mais c’est peut-être l’honneur qui manque à notre histoire. On sent en effet dans les propos comme dans la gestuelle, une sorte d’envie de tout faire péter, une détermination jusqu’au boutiste déraisonnable et de mauvais aloi qui pourrait faire craindre le pire. Ses références à Mitterrand, aux évènements, à cette période cruelle de notre passé récent, ont quelque chose d’inquiétant… Voudrait-il que cela recommence ? Appeler à manifester contre Hollande quant on est dans la situation d’Harold, c’est faire diversion, c’est un leurre pour que l’on ne s’intéresse pas au fond des dossiers dont on dit donc, ici ou là, qu’ils pourraient ressurgir…

Il s’en fout donc, à lire les Nouvelles… Ben dites-moi, sacrée disproportion dans la réaction pour quelqu’un qui s’en fout ! Personne n’est dupe. On sait bien qu’Harold s’accroche à son mandat jusqu’au dernier lambeau, persuadé qu’il est qu’un peu de pouvoir constitue toujours un rempart, même mince, contre un destin qu’il entrevoit contraire. Le problème d’Harold, c’est que dans trajectoire n’interviennent pas que les politiques, les électeurs, les urnes, mais que les juges s’y sont invités. Et semble-t-il, ils seraient de plus en plus nombreux à vouloir prendre part au banquet.

Harold veut faire parler la poudre, comme dans un western… Le bon, la brute et le truand… Choisissez le personnage…

Captain Cap