Ils feront partie de la mission institutionnelle !

Alain Christnacht a tenu à l’annoncer lui-même : quatre personnalités de plusieurs tendances politiques ont accepté de rejoindre la mission Christnacht-Merle constituée à la demande du Premier ministre. Ouverture.

Concernant la Nouvelle-Calédonie, tous ont exercé les plus hautes responsabilités. Ils sont quatre et c’est Alain Christnacht qui, sur les réseaux sociaux, a fait connaitre leurs noms ce week-end. Comme ses détracteurs l’avaient demandé, la mission « d’écoute et de conseil » constituée afin d’établir les « modalités du dialogue sur l’avenir institutionnel » de la Nouvelle-Calédonie se voit donc élargie à d’autres sensibilités politiques, notamment de droite. En juillet dernier, de nombreuses voix s’étaient, en effet, faites entendre parmi les forces non-indépendantistes pour fustiger une mission qualifiée par certains de « trop partisane » ou de « trop socialiste ». Et si Alain Christnacht et Jean-François Merle n’ont eu de cesse de répéter depuis que c’était leurs rôles respectifs durant l’élaboration des accords de Matignon d’abord et de Nouméa ensuite qui avaient convaincu le Gouvernement de les choisir, les deux hommes ont pris acte des critiques et – dans l’intérêt de leur mission – accueillent avec bienveillance leurs nouveaux « collègues ».

Les quatre réglo-missionnaires

C’est ainsi qu’Yves Dassonville rejoindra la mission « d’écoute et de conseil » décidée par Manuel Valls. Celui-ci fut le directeur de cabinet de Christian Estrosi et un Haut-commissaire apprécié des Calédoniens pour avoir rétabli l’autorité de l’Etat lors des troubles sociaux des années 2008-2009. Il sera rejoint par l’ancien conseiller à la Présidence de la République, Benoit Lombrière. Agé de 34 ans, ce dernier fut le principal collaborateur d’Olivier Biancarelli, l’un des conseillers les plus appréciés de Nicolas Sarkozy de 2007 à 2012. Une « nomination » qui, n’en doutons-pas, devrait rassurer du côté des « Sarkozystes » du congrès. La mission s’élargit également à deux haut-fonctionnaires connaissant parfaitement le territoire et ses responsables : Régis Fraisse qui fut le président du tribunal administratif de Nouméa et a vécu de nombreuses années en Nouvelle-Calédonie et enfin François Garde, ancien secrétaire général du haut-commissariat puis du gouvernement. Ce dernier est désormais, il est vrai, davantage connu comme écrivain, puisqu’il a été récompensé par le prix Goncourt du 1^er roman en 2012…

De quoi, au demeurant, juger que si les conclusions du rapport final de la mission ne sont pas unanimement appréciées par la classe politique locale, du moins elles seront bien écrites.

Retrouvez ci-dessous le texte d’Alain Christnacht :

Contrairement à ce que Les Nouvelles calédoniennes, qui avaient reçu une information partielle, ont écrit, la mission institutionnelle comprendra quatre membres de plus et non deux et il y a aussi une mission sur le nickel, indépendante mais avec laquelle nous travaillerons.

1°) Pour la mission institutionnelle, ont accepté de travailler avec Jean-François Merle et moi :

– Yves Dassonville, ancien préfet de région, ancien haut-commissaire ;

– Régis Fraisse, conseiller d’Etat, ancien président du tribunal administratif de Nouméa, ancien secrétaire général adjoint du Conseil constitutionnel ;

– François Garde, vice-président du tribunal administratif de Grenoble, par ailleurs romancier de talent !

– Benoît Lombrière, directeur général adjoint d’Eurodom, ancien conseiller à la présidence de la République (adjoint de M. Biancarelli sous la présidence de N. Sarkozy).

De même que Jean-François Merle et moi n’avions pas été choisis selon un critère politique mais parce que nous avions été associés aux Accords de Matignon et à l’Accord de Nouméa, de même ces quatre personnes n’ont pas été choisies en fonction de critères politiques mais pour leur parfaite connaissance de la NC et les contacts confiants qu’elles ont noués avec la plupart de ses responsables. On n’a pas recherché un équilibre gauche/droite ou au sein de la droite entre ses divers composantes !

Il s’agit de rassembler des hommes (pas de femmes, malheureusement …) de bonne volonté, connaissant la NC? pour contribuer à l’émergence du dialogue entre les Calédoniens, pas pour imposer une solution mais pour aider à ce qu’elle apparaisse, comme le Président Hollande l’a rappelé. C’est d’ailleurs une tradition que ce rassemblement des compétences au-delà des fidélités ou des appartenances partisanes. Pour ce qui me concerne, j’avais eu de multiples contacts entre 2002 et 2012 avec les collaborateurs des ministres de l’outre-mer et ceux du Président Sarkozy, à leur demande.

Il a toujours été envisagé de compléter la mission, avant même la polémique artificielle qu’elle a suscitée. Simplement, il fallait trouver les modalités adéquates, avec des personnalités aux occupations diverses, pas toutes désireuses d’être en toute première ligne.

2°) Par ailleurs, M. Michel Colin a reçu une mission du Premier ministre sur le nickel. Michel Colin avait participé de près à la négociation de l’Accord de Bercy, préalable à l’Accord de Nouméa et à celui sur la constitution de la STCPI, en tant que conseiller de D. Strauss-Kahn et directeur de cabinet de M. Pierret, alors secrétaire d’Etat à l’industrie. Il vient de recevoir de nouvelles responsabilités dans le domaine financier et industriel en tant que président-directeur général de BPI Groupe. Cette mission est distincte de la mission institutionnelle mais nous nous concerterons.

ALAIN CHRISTNACHT