Dans leur édition du 4 janvier, les Nouvelles-Calédoniennes ont consacré un article, et la Une, à ce que gagnent nos élus. L’article a déclenché de nombreux commentaires et a vite été retiré de la page d’accueil de la version Web du journal.
L’article du quotidien ne faisait aucune révélation puisque le salaire des élus n’est pas caché, mais de notoriété publique, puisqu’il suffit de se conférer au Journal Officiel ou aux textes des délibérations du congrès, des provinces ou des communes pour s’en informer. Inévitablement, cet article a suscité des commentaires critiques et acerbes de la part des internautes soit pour reprocher aux politiques de trop gagner soit en assimilant les élus, à des feignants, des fraudeurs ou des escrocs. L’effet de cet article est déplorable, car il contribue à faire croire à l’opinion que les élus gagnent indument des mille et des cent.
Et la démocratie ?
Que les élus touchent une rémunération, il n’y a rien de plus normal, car la plupart vont cesser toute activité professionnelle durant leur mandat et beaucoup vont gagner moins en tant qu’élu. Ensuite, les émoluments des élus ne situent encore dans des bases raisonnables, car la plupart gagnent moins qu’un directeur de service, que bien des chefs d’entreprise et de cadres et que de nombreux emplois de l’administration (un proviseur de lycée est mieux payé qu’un membre du gouvernement). Par ailleurs, pointer du doigt les élus, désignés à ce statut par le suffrage universel, parce qu’ils touchent une rémunération légale et contrôlée par l’État affaibli la démocratie.
