Gouaro Deva, la nouvelle absurdité économique de nos têtes pensantes politiques

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A l’occasion d’un article publié ce jour dans les Nouvelles Calédoniennes, laissez-moi vous dire tout le mal que je pense de ce projet hôtelier: j’ai toujours été contre, depuis le début. D’abord parce qu’il a porté atteinte à l’environnement (forêt sèche) et défiguré une zone naturelle vierge. Ensuite, je ne crois pas en sa fiabilité économique et sa pertinence dans le contexte d’un tourisme calédonien morose avec des taux de remplissage faibles et une clientèle haut de gamme qui ne s’est jamais intéressée à la NC malgré l’offre déjà existante d’hôtels 5 étoiles: on persiste donc dans l’erreur.

Isolé de tout, situé à côté d’un village laid et sans intérêt nommé Bourail –village qui n’a certainement pas les charmes touristiques (propre, ombragé, accueillant) d’une ville néo-zélandaise comme Hanmer Springs, par exemple– cet hôtel s’ajoutera à la liste de nos hôtels vides et déficitaires, fruit d’une folie des grandeurs de nos politiciens déconnectés du bon sens et des réalités, qui en Calédonie croient que faire de la politique leur donne de facto des talents d’hommes d’affaire et d’économiste…encore un grand mal bien calédonien.

Le décollage du tourisme calédonien ne se fera pas avec des hôtels 5 étoiles isolés dans lesquels on arrivera à mettre quelques riches qui ne reviendront pas. Un grand hôtel 5 étoiles au Sud de Nouméa est déjà paraît-il en dessous de la réputation de son nom quant à la qualité de certains services. Et quand on voit que la Province Sud, via son bras Promosud, a repris l’hôtel Kuendu Beach pour ensuite le laisser sombrer dans la décrépitude la plus totale (avec un personnel fonctionnarisé surmotivé connu pour aimer plus son salaire que son métier) on se rend compte qu’un des grands maux de l’économie (touristique) calédonienne, c’est de voir des institutions politiques faire main basse sur l’économie touristique et des entreprises hôtelières pour ensuite les gérer avec le résultat que l’on connait. Promosud n’a pas fait ses preuves, mais plutôt ses contre-preuves à travers l’exemple du Kuendu Beach. Persister dans l’erreur, voilà le talent qui fait resplendir la maison bleue. Un avant-goût amer d’un modèle économique néo-socialiste voué à l’échec mais qui s’implante lentement grâce à l’intelligence de nos politiciens…