Ça n’est plus une hécatombe, c’est un véritable massacre et l’année 2014 va rester comme une des plus tragiques en terme de nombre de victimes de la route. Aujourd’hui la situation échappe à tout contrôle et les pouvoirs publics semblent bien embarrassés.

Cette situation est d’autant plus incompréhensible que les causes de ces accidents sont connues depuis longtemps. Alcool au volant et vitesse excessive interviennent dans une large part dans les accidents qui endeuillent le pays. On connaît aussi parfaitement la typologie de ces accidents qui en règle générale sont provoqués par des gens jeunes et ont lieu la plupart du temps durant les week-ends. Il s’avère également que les routes calédoniennes ont toujours été dangereuses et le fait que le taux d’accident en Calédonie soit bien plus important que partout ailleurs, n’est hélas pas nouveau. C’est même une dramatique constante.

De la prévention à la répression

Les autorités semblent particulièrement démunies face à cette situation. Et pour cause. L’épouvantable bilan de cette année 2014 marque de façon définitive les limites des actions de prévention qui ont été menées depuis au moins quinze ans. Il serait donc temps de passer à la répression. Mais il ne faut pas se masquer la réalité : les pouvoirs publics n’en ont pas les moyens. Vouloir mettre tous les chauffards en prison est une vue de l’esprit, car il n’y a pas assez de place au Camp Est pour ce type de délinquant. Augmenter le montant des amendes ou supprimer le permis de conduire n’a pas d’impact sur cette catégorie de chauffards qui n’est pas solvable ou qui n’a pas le permis ! Il est envisagé également la saisie des véhicules en cas d’infractions graves au Code de la route, mais pour l’heure la Nouvelle-Calédonie ne dispose pas du service de fourrière en mesure d’appliquer cette éventuellement réglementation.

Se donner les moyens

Les pouvoirs publics sont au pied du mur, car les solutions étant connues, il faut maintenant se donner les moyens de les appliquer. Et cette fois le débat se déplace peut-être sur le terrain politique et si tout le monde semble d’accord pour agir, il n’est pas certain qu’un accord puisse être trouvé sur les moyens de parvenir aux objectifs. On se rend compte alors du chemin qui reste à parcourir à la fois pour changer les comportements des Calédoniens et espérer que les autorités auront le courage de prendre les mesures qui s’imposent.

(Crédit photo : Krys-Boarao Léon Jr Apokaliptik)

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Ancien journaliste, aujourd’hui à la retraite, JNC a été l’un des tous premiers contributeurs officiels du média. Curieux, travailleur, attentif aux soubresauts de l’actualité, il sait conserver une certaine distance vis-à-vis de ses sujets. Volontiers pédagogue, jamais caricatural, souvent indigné, il conserve intact sa capacité à remettre en question la société calédonienne qu’il connait et décrit au jour le jour. Son crédo : « c’est l’actualité qui décide, pas nous »