L’image du jour: le RUMP en mode « La Cène »

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C’est surement l’image du jour ou plutôt de la semaine en provenance du Rassemblement UMP ou il se passe enfin des choses à quelques jours des élections Législatives qui approchent à grands pas. Avant que je vous retranscrive la déclaration de Pierre Frogier qui lance son appel à l’union de la droite calédonienne, je ne pouvais pas passer à coté de cette photo qui fait penser à La Cène comme le dit si bien Tardy sur son profil Facebook.

Mândieu ! On dirait la Cène ! Le visage de Jean, Pater-Mater Dolorosa, le pathétique incarné, le long chemin de croix, fuyant le regard de Judas… Mon dieu Jean ! Il n’est jamais trop tard ! Qu’on ait 20 ans, 50 ans ou 80. Jamais trop tard pour dénoncer les Judas, pour écrire à ton tour l’Apocalypse annoncé, ton corpus johannique, comme Jean l’évangéliste…

Bon maintenant et comme promis, passons aux choses sérieuse avec cet appel à l’union de la droite calédonienne selon Pierre Frogier: Déclaration du sénateur Pierre FROGIER Président du Rassemblement-UMPJeudi 10 mai 2012

L’élection de François HOLLANDE à la présidence de la République est un fait démocratique, un fait républicain, qui s’impose. Je constate que ce n’était pas le choix de la majorité des Calédoniens qui ont, très largement, porté leurs suffrages sur Nicolas SARKOZY, au premier comme au second tour du scrutin. En votant pour lui, le 6 mai, plus de 63% de nos compatriotes ont clairement exprimé leur volonté d’inscrire l’avenir de la Calédonie au sein de la République française tout en manifestant leur attachement aux valeurs de partage, d’égalité, de liberté, de solidarité qui marquent le processus exemplaire et pacifique mis en place depuis les accords de Matignon-Oudinot.

En tant que mandataire de Nicolas SARKOZY, je leur exprime mes remerciements et ma reconnaissance.

Je comprends et partage leur déception mais je veux leur dire que nous pouvons être fiers du soutien que nous lui avons apporté.Victime d’une succession de crises sans précédent, qui ont ébranlé le monde pendant cinq ans, Nicolas SARKOZY a mis toute son énergie au service de notre pays et il a su protéger la France et les Français. En Nouvelle-Calédonie, nous lui devons notamment le retour de l’autorité de l’Etat, la relance de l’Accord de Nouméa. C’est aussi, grâce à lui, que nous avons été préservés des tourmentes économiques.

Je veux, enfin, saluer la grande dignité dont il a fait preuve depuis l’annonce de la défaite.

Le 6 mai, une page s’est tournée et c’est désormais François HOLLANDE qui est à la tête de l’Etat. C’est lui qui représentera le troisième partenaire de l’Accord de Nouméa, dans cette période décisive qui va s’ouvrir pour la Nouvelle-Calédonie. J’ai conscience que le choix exprimé par la grande majorité des calédoniens nous engage et qu’il est de notre responsabilité d’être leurs interprètes auprès des nouvelles autorités de l’Etat.

Mais j’ai aussi la conviction que, face à cette alternance, les initiatives politiques que nous avons prises sont les garants de notre légitimité. Les deux drapeaux et l’élection, à la tête du Congrès, d’un responsable politique représentant une autre sensibilité que celle du Président du Gouvernement, font de nous des interlocuteurs incontournables. Reconnaissance mutuelle des deux légitimités, meilleur partage des responsabilités qui fondent durablement les voies de l’apaisement, de la réconciliation et du consensus.

Dans ce contexte, nous attendons du nouveau Président de la République que – comme son prédécesseur – il porte une attention particulière à la Nouvelle-Calédonie. Nous attendons de lui qu’il prenne les initiatives nécessaires pour assurer le maintien de la prospérité économique dont bénéficie notre territoire. Nous attendons, enfin, qu’il assure la mise en œuvre, pleine et entière de l’Accord de Nouméa et, surtout, qu’il nous aide à préparer, au mieux, sa sortie. Ce qui nous intéresse aujourd’hui et ce qui nous préoccupe, c’est l’après Accord de Nouméa.

Notre devoir sera de convaincre le nouveau Chef de l’Etat que nous ne pouvons pas attendre passivement la date de 2014 qui ouvrira la période au cours de laquelle pourra être organisée la consultation sur le transfert des compétences régaliennes.

J’ai la conviction que si rien n’est fait nous nous dirigeons dans une impasse du fait que le résultat est connu d’avance : il n’y a pas de majorité pour l’indépendance. C’est la raison pour laquelle j’ai proposé une alternative, qui consiste à rechercher, entre signataires, une solution institutionnelle, qui puisse être acceptée par le plus grand nombre, pour construire notre vivre ensemble et aller ainsi au-delà de l’Accord de Nouméa. Une solution qui reste à inventer puisque rien n’est encore négocié. Une solution qui ne pourra s’établir que dans la France puisque c’est la volonté sans cesse réaffirmée de la grande majorité de la population, qui vient encore de s’exprimer sans ambiguïté. Et je veux affirmer, solennellement, que rien ne se fera sans que les calédoniens soient consultés et qu’ils aient donné leur accord.

Ma conviction, au lendemain de l’élection présidentielle, c’est que celles et ceux qui se sont exprimés quelque soit leur camp nous demandent, au plus tôt, d’ouvrir les discussions et de consacrer toutes nos forces, toute notre énergie à préparer la sortie de l’Accord. Nous devons, sans plus attendre, regarder au-delà de l’Accord de Nouméa. Le temps presse

Le temps presse parce que la génération qui a été capable de concessions réciproques après tant d’affrontements va disparaître.

Faire les gestes nécessaires pour créer et accepter les conditions d’un dialogue apaisé, imaginer ensemble une solution inédite pour notre pays, ne relève pas de l’évidence. Il appartient, en effet, à notre génération d’achever le processus exemplaire engagé en 1988, car celles et ceux qui n’ont pas connu la violence ne peuvent pas être ; comme nous le sommes, imprégnés de l’esprit de consensus et du dialogue.

C’est ce message que nous allons transmettre au nouveau Président de la République. Mais pour rassembler toutes les conditions à la préparation de notre avenir je veux prendre aujourd’hui un engagement.

Pour favoriser la paix et la réconciliation, je confirme notre attachement au partage des responsabilités et à la majorité de gestion que nous avons constituée avec nos partenaires indépendantistes. Et exprimer un souhait pour garantir le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France, j’appelle à un regroupement de la droite.

Un appel qui s’adresse à tous ceux qui, comme nous ou avec nous, ont soutenu la candidature de Nicolas SARKOZY. Plus que jamais, face à la nouvelle donne politique qui s’impose à nous, j’ai la conviction que nous devons nous regrouper. C’est ce qui nous permettra de nous faire entendre et de promouvoir notre idée du vivre ensemble dans une Calédonie rassurée sur son avenir.

Pierre FROGIER
Président du Rassemblement-UMP

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Créateur le 18 octobre 2006 du blog Calédosphère, Franck Thériaux est papa à temps plein d'une petite fille née le 1er Juin 2012. Selon son entourage, il passe beaucoup trop de temps sur internet… Membre émérite de la rédaction, il vit aujourd'hui en métropole après 23 belles années passées sur le Caillou. Il est en contact quotidien avec l’équipe et continue à participer à la vie de son « bébé numérique »