Un raz de marée orange a déferlé sur la Polynésie Française. Le parti de Gaston Flosse, le Tahoera’a huiraatira, a en effet remporté haut la main le 1er tour des élections territoriales, marquant le retour aux affaires d’un des hommes politiques les plus controversés de la République. La métropole s’interroge…
Ces dernières semaines, tous les grands médias nationaux se sont fait l’écho de la publication chez Stock par deux journalistes du monde (Gérard Davet et Fabrice Lhomme) d’un livre sur Gaston Flosse et intitulé, parodiant Rudyard Kipling : « l’homme qui voulut être roi ». Un portrait au vitriol de celui qui fut président de la Polynésie de 1991 à 2004 sans interruption. Ces mêmes médias, comme l’opinion publique française d’ailleurs qui pensaient sans doute que Gaston Flosse était politiquement « fini », ont dû être bien surpris du résultat de ce premier tour d’élection. En effet, à 81 ans, condamné à plusieurs reprises par la justice française à des peines de prison ferme et d’inéligibilité, Gaston Flosse et son parti le Tahoera’a huiraatira, ont obtenu 40,16% des suffrages dimanche dernier à Papeete. Ils devancent très largement Tavini Huiraatira d’Oscar Témaru, arrivé deuxième avec 24,09% des voix. Une 3ème formation, le A Ti’a Porinetia de Téva Rohfritsch, obtient 19,92% et peut se maintenir pour le second tour prévu le 5 mai prochain.
Le rendez-vous du 5 mai
Avec cette victoire sans contestation, Gaston Flosse fait donc un retour fracassant sur le devant de la scène politique. Mais si elle peut paraître surprenante à certains, cette victoire s’explique par deux raisons essentielles : les ennuis judiciaires de Gaston Flosse ont été jugés par les Polynésiens comme émanant de la métropole, certains parlent même de justice popa’a (l’équivalent polynésien de blanche ou de zoreille), et ne sont donc pas pris en compte par les électeurs polynésiens. La seconde raison de la victoire de Flosse tient à l’échec de la gestion UPLD (indépendantistes) du pays. La politique économique et sociale d’Oscar Témaru est un échec et a été durement sanctionnée par les électeurs. Signalons que la participation à ce premier tour a été conséquente puisque 70% des électeurs se sont déplacés. Le 5 mai prochain, les Polynésiens éliront donc les 57 élus de l’Assemblée Territoriale.
