L’usine du Sud est donc à l’arrêt depuis une semaine, suite à une nouvelle fuite d’acide qui a provoqué une pollution des creeks. Nous n’avons guère d’information sur ce qui se passe vraiment et l’inquiétude grandit. Ne se passerait-il pas quelque chose à l’usine du Sud ?
Depuis que l’industriel a fait savoir que la fuite était la conséquence d’une erreur humaine, c’est le flou le plus complet. Le SOENC-Nickel négocie avec Vale pour obtenir que le personnel ne soit pas contraint à des mesures de chômage technique ou qu’il lui soit demandé de se mettre en congés. Le MEDEF a relayé les appels des fournisseurs et des entreprises sous-traitantes en faveur d’une reprise rapide de l’activité. Quant aux populations du Sud, elles sont divisées entre celles qui, engagées dans le projet, ne sont pas opposées à la reprise et d’autres, comme les habitants de l’île Ouen, qui réclame la fermeture définitive du site. Voilà la situation, mais quid du reste ? Des questions demeurent : maintenant que la fuite est colmatée et que l’on en connaît les causes et les conséquences, pourquoi les choses traînent-elles ?
Des questions en suspend
D’abord, si l’enquête interne est close, la justice, via le procureur de la République, a ouvert elle aussi une enquête. Est-ce la procédure habituelle dans un tel cas de figure où y a-t-il autre chose derrière ? Et tout le monde fait le lien avec ce que l’on a beaucoup entendu parler ces derniers jours, à savoir d’un « sabotage ». Ensuite, tout le monde a remarqué que la fermeture du site avait entraîné une forte hausse des cours du nickel qui profite donc à tous les producteurs. Ont-ils intérêt à ce que la fermeture se poursuive un peu ? Toujours est-il que le fait qu’aucune réponse ne soit apportée alimente les rumeurs les plus folles, et ne contribue pas à apaiser le climat ni l’inquiétude légitime des salariés.