Regardons le démembrement de l’empire colonial, comment s’est inscrite l’histoire calédonienne dans ce processus et quelle fut la perception locale des non canaques
1953 Dien Bien Phu
Plus qu’une défaite ,un symbole: le français, Le blanc, n’est plus invincible pourtant en calédonie rien ne trembla, pas même un glaçon dans le traditionnel verre de whisky bi quotidien ; cela ne nous regarde pas. D’autant qu’en mai 53 il fallait s’affairer sur les nombreuses festivités du centenaire de la prise de possession du 24 septembre à venir
1954 début de la guerre d’Algérie
Négation par l’Etat de la réalité politique. On parle de maintient de l’ordre; En calédonie on est bien d ’accord va falloir taper sec pour arrêter ces arabes à temps.
Et pourtant ces 2 tragédies conduiront au début du changement et de la fin des certitudes tranquilles du Pacifique : ce fut la lois Deferre, en 1956, créant les TOM s’appliquant à toute l’Afrique et à l’océanie
1958 l’Algérie fait tomber la 4eme République
De Gaulle arrive au pouvoir, porté par les partisans de l’Algérie française qu’il trahit immédiatement pour garder ses essais nucléaires et l’énergie
1960 l’Afrique noire membre de la communauté Française de la constitution de 1958 devient indépendante.
1959/60 lenormand fait voter le statu quo, la nelle calédonie restera un TOM dépendant de la Loi Deferre de 1956/La Calédonie a un exécutif local, des ministres et une assemblée territoriale à compétence élargie.
1963 reniement de la parole de l’Etat: la calédonie perd son exécutif local : il lui faudra 40 ans pour retrouver des compétences analogues dans le cadre des ADN. Pour faire passer la pilule, les conseillers de gouvernement gardent tous leurs avantages simplement ils peuvent seulement jouer aux billes
1968 Lois Billotte l’assemblée Territoriale perd ses pouvoirs ,notamment sur les mines
années 70 : mensonges permanents sur le développement de l’île, blocus sur les investissements étrangers au profit de la seule SLN
1975 création de l’homme canaque TJIBAOU par les francs maçons (zakzas)
1978 indépendance du Vanuatu dans des conditions très « Algérienne » Pendant que Paris encourage la sécession des loyalistes à Santo, Olivier Stirn négocie à Londres l’indépendance pure et simple des Hébrides abandonnant Jimmy Stevens à son triste sort de harki du pacifique et les loyalistes du coin ,au confort des tours de St Quentin
années 80
Arrivée des socialistes au pouvoir. C’est toute la représentation symbolique du calédonien moyen qui bascule. Refus du premier Haussaire de serrer les mains des corps constitués à son arrivée à Magenta. Celui là même qui, quelques années plus tard, en qualité de trésorier du PS sera pris la main dans le sac pour extorsion de fonds envers les grandes surfaces du sud ouest (tu veux construire ou agrandir tu payes…) il sera condamné pénalement pour cela mais sévit toujours
Pendant les évènements, Armées, au garde à vous ne répondant pas aux appels au secours de la brousse et attendant des ordres de Nouméa, attendant les ordres de Paris. Les calédoniens découvrent que la parole de l’Etat varie en fonction des partis au Pouvoir; l’Etat Mitterrand n’est pas l’Etat Chirac/alors qui sont les loyalistes ? Referendum sur l’indépendance gagné à 98% sans aucune valeur ou conséquence
1998 les ADN
Ayant fait confiance à leurs élus, ils s’aperçoivent plus tard que soit ils n’avaient pas lu ou compris le texte car les schéma indépendantiste y figurent complètement ou alors ils ont été une fois de plus bernés par l’Etat. Ce qui se vérifie, la dernière volonté du roi Chirac, même diminué, sera respectée le corps électoral ne sera pas flottant. Tant pis pour les crétins qui viendront s’installer après 1998. Le personnel politique local ne démissionnera même pas, démontrant, que, comme en 1963, la soupe ne s’abandonne pas
Les années 2000
Arrive le coup du double drapeau avec toute son ambigüité , il est traduit comme le coup du double langage et la trahison du sens des ADN enfin de celui que les non coutumiers croyaient avoir compris. Une perte de confiance généralisée envers le personnel politique national et local se répand
Avec ce rappel, est il étonnant que les habitants qui n’appartiennent pas à un corps d’Etat rapatriable ne croient plus en l’Etat ??????
L’Etat prouve s’il le fallait qu’ il est bien une pure fiction par laquelle chacun s’efforce de vivre aux dépens des autres et en premier lieu, fiction qui sert les intérêts de ses serviteurs arrivés au sommet du Pouvoir.
Mieux la réglementation électorale assure la reconduction du personnel puisque le financement des partis dépend du score des élections précédentes.. et sans argent pas d’élus ou si peu… donc rien ne change…
Les calédoniens non coutumiers voudraient rester Français à part entière sauf pour les impôts entièrement à part .le personnel politique national , lui , veut une bonne solution, c’est à dire dune solution indépendantiste ou pas mais qui ne nuise pas à leurs plans de carrière.
Enfin dernière considération et pas la moindre la position des canaques n’aide pas à la sérénité. Ils jouent sur tous les tableaux et les discours, selon les lieux
L’ONU, Paris ou Nouméa ne sont pas du tout les mêmes
Aucun leader n’a à ce jour respecté l’esprit des accords savoir la recherche EN COMMUN d’une solution d’avenir Nous sommes dans le fétichisme verbal le mot indépendance est censé régler tous les problèmes alors que c’est le début de problèmes….un vrai leader canaque quel qu’il soit se grandirait en exprimant sa vision du futur partagé avec les non coutumiers
En un mot comme en cent ou est le Nelson Mandela canaque ????
Tout ceci exposé explique parfaitement pourquoi les non coutumiers ne sont pas rassurés
L’Etat leur ment depuis toujours, ils en ont pris conscience et les coutumiers ne jouent pas cartes sur table. Il faudrait être inconscient pour être optimiste
A supposer qu’un Mandela finisse par surgir, la partie se jouant à 2 ou est le De Klerk local (pas celui qui a été assassiné)
Fredy Gosse janvier 2013
