Libération de 4 otages. Enfin une bonne nouvelle

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1139 (Mille cent trente-neuf)… C’est le nombre de jours passés en captivité par 4 hommes: Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret et Thierry Dol. Ils étaient retenus par Aqmi au Sahel depuis le 16 septembre 2010 et sont aujourd’hui libérés.

« C’est une heureuse nouvelle qui démontre que tout est toujours possible à condition se l’on mène avec sérieux les démarches indispensables » selon François Hollande. Les quatre otages français seront de retour en France mercredi et seront accueillis par François Hollande. Laurent Fabius ainsi que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian viennent de les retrouver à l’aéroport. La santé des quatre ex-otages enlevés à Arlit au Niger le 16 septembre 2010, Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret est « correcte », selon l’entourage du président François Hollande. « J’avais dit, dès que j’ai pris mes fonctions, que j’utiliserais tous les contacts possibles, a déclaré le Président. La guerre au Mali a pu suspendre ces initiatives, elles ont été immédiatement reprises ».

Les mauvaises langues diront que cette libération arrive à point pour faire retomber la colère écotaxe et pour camoufler cette morosité qui nous colle à la peau en ce moment. Moi, j’préfère penser aux familles et à cette bonne nouvelle à l’orée des fêtes de fin d’année qui approchent. Puis quand bien même: Quatre personnes retenues en otage pendant trois ans, libérées un beau matin d’un jour comme un autre, par pure philanthropie, dans un élan de bonté… Et il y en a encore qui osent émettre des doutes !! Saluons simplement l’efficacité d’un long dialogue diplomatique, initié, tout comme l’écotaxe, par Sarkozy. Et quand bien même il aurait fallu payer ces trois années de détention au tarif « famille de Léonarda« , qu’est-ce que cela aurait de choquant ? A part, peut-être, que le déplacement publicitaire de Fabius au Niger va doubler l’addition. Mais enfin !!! Le prestige de la France mérite bien quelques sacrifices ! De la part de qui, les sacrifices ? Mais de tous les Français ! Enfin, presque tous…

Aussi, puisque je voulais aborder ce sujet, moi j’dis ca, j’dis rien mais pourquoi est-ce que les infos tragiques seraient considérées comme étant les plus importantes que les bonnes nouvelles ? J’me pose souvent cette question. Ne serais-ce pas pour faire du sensationnalisme qui « accroche » le téléspectateur en début de programme ? N’y a-t-il donc pas chaque jour, sur Terre, des infos heureuses importantes dignes de faire l’ouverture d’un JT ? Je suis persuadé que si. Ou alors, vivons-nous peut-être une espèce de névrose collective qui nous amènerait à constamment nous plaindre du pire pour ne jamais être déçu et attendre le meilleur ? J’sais pas c’est louche, remarquez, je ne m’applique pas à moi même cette règle de la bonne nouvelle sur Calédosphère, je le conçois…

Pour des auteurs américains, enseignant le journalisme aux USA comme Daniel E. Gorvey et William L. Rivers, le critère des choix s’opère selon une logique propre et certaines lois :

La proximité : Pour le public les événements qui surviennent dans son voisinage sont presque toujours plus intéressants que ceux qui se passent ailleurs.

L’importance : Nouvelles qui auront ou pourraient avoir des effets graves sur nous et sur d’autres personnes auxquelles nous nous intéressons.

La célébrité : Que cela se justifie ou non, la renommée des protagonistes est l’un des éléments qui attirent et fixent l’attention du public sur un événement.

L’insolite : La nouveauté est un facteur qui intéresse toujours les gens.

Le conflit : Toute lutte entre des individus, des groupes ou des notions, est susceptible d’éveiller l’attention

L’intérêt humain : Nous nous intéressons toujours à autrui, surtout si nous pouvons nous imaginer aux prises avec les mêmes difficultés que les gens dont il est question. Ceux qui souffrent, ceux qui surmontent l’adversité, ceux qui voient leur plus chers espoirs anéantis par un sort cruel – voilà d’excellents sujets pour l’actualité – s’il s’agit de personnes auxquelles le public peut s’identifier. Les gens aiment savoir ce qui arrive aux autres.

Le sexe : Quiconque dresse la liste des grands sujets susceptibles d’intéresser le public aurait tort de ne pas y inclure le sexe. C’est un fait, l’entreprise médiatique privilégie tous ces messages se référant au contexte et aux préoccupations de ses publics. Ces grands thèmes sont ancrés dans tout ce qui constitue et fait l’évolution de la vie d’un territoire. Ils contribuent à distordre le fait brut et le fait rapporté. En même temps, ils éloignent la production médiatique de la réalité et la rapprochent d’une mise en scène.

Tout cela laisse penseur n’est-ce pas ? En attendant, n’oubliez pas le thème principal de ce billet ou s’est greffé cette réflexion personnelle sur la manière qu’ont les médias de décliner l’information car il est bien question maintenant de se réjouir et de fêter comme il se doit cette quadruple libération. Il reste encore 7 otages français dans le monde, pensons aussi à eux !

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Créateur le 18 octobre 2006 du blog Calédosphère, Franck Thériaux est papa à temps plein d'une petite fille née le 1er Juin 2012. Selon son entourage, il passe beaucoup trop de temps sur internet… Membre émérite de la rédaction, il vit aujourd'hui en métropole après 23 belles années passées sur le Caillou. Il est en contact quotidien avec l’équipe et continue à participer à la vie de son « bébé numérique »