A propos du séminaire intitulé « Vers l’école numérique », qui se tient à l’université de Nouvelle-Calédonie à Nouville, jusqu’à 12h00 aujourd’hui lundi 11 juillet et de 8h00 à 16h00 demain, mardi 12 juillet 2011, vous trouverez, ci-jointe, l’allocution de Sonia BACKES, prononcée à l’ouverture des travaux.
Monsieur le Membre du gouvernement,
Mesdames, Messieurs les élus,
Monsieur le Président de l’Université,
Monsieur le Vice-recteur,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
En premier lieu, je tiens à remercier Monsieur Jean-Marc BOYER, Président de l’Université de la Nouvelle-Calédonie, qui nous accueille sur le site de Nouville, dans un établissement d’enseignement supérieur symbolique à plus d’un titre.
Un lieu reconnu de savoir, de recherche, d’excellence pour nos professeurs et pour nos étudiants ;
un lieu d’avenir, en plein développement, qui assume depuis le 1er janvier dernier une autonomie de gestion étendue, et qui fait partie des 10 universités françaises à avoir formalisé une stratégie numérique, avec un plan numérique ambitieux pour les 5 années à venir, qui, du reste, nous sera présenté au cours de ce séminaire ;
un lieu ouvert, qui, nous nous en réjouissons tous, accueillera très bientôt des athlètes venus de tout le Pacifique, rassemblés par une même volonté d’effort, d’accomplissement et de dépassement de soi, bien sûr, mais aussi placés sous le double signe du partage et de la communication.
Et c’est bien de tout cela, au fond, qu’il va être question pendant les travaux de ce séminaire consacré à l’éducation numérique ou, plus justement peut-être, à la place du numérique dans l’éducation en Nouvelle-Calédonie.
Je ne pense pas qu’il soit utile de rappeler aux élus, aux responsables, aux éducateurs qui sont réunis pour ce séminaire combien les technologies de l’information et de la communication ont bouleversé notre vie quotidienne, notre vie professionnelle et nos relations sociales au cours des dernières années. Il s’agit d’un constat international, d’une évidence à laquelle nul n’échappe. Pour mesurer le chemin parcouru, il suffit à chacun d’entre nous de penser à sa propre enfance, aux objets technologiques ou informatiques d’alors : il s’est bel et bien produit une révolution numérique.
Notre manière de voir le monde et d’entrer en relation avec les autres, avec le savoir, avec l’information a été complètement bouleversée, en l’espace d’une génération. On dit des enfants et des adolescents d’aujourd’hui qu’ils sont des « digital natives », ou, en français, des « natifs du numérique ». Leur rapport au temps et à l’espace s’en trouve nécessairement influencé. Selon le rapport de la mission du député Jean-Michel FOURGOUS sur l’école numérique, remis en février 2010 au ministre de l’Education nationale, près de 68% des jeunes de 11 à 20 ans déclarent utiliser en même temps plusieurs médias. Ils sont devenus multitâches. Ils ont développé de nouvelles compétences.
Il suffit de comparer leur habilité devant écrans et claviers avec le petit pourcentage de quinquagénaires qui déclarent, dans la même étude, posséder un ordinateur à leur domicile : moins de 40%.
Cela modifie la manière d’apprendre des jeunes, leur façon de se concentrer et de réagir. Elèves et étudiants ont pris l’habitude de rechercher et d’obtenir des informations rapidement, grâce à Internet, de picorer ici et là les informations, au gré de leur navigation.
Et toujours vite, toujours plus vite.
Mais quelles informations ? Avec quelle grille de lecture critique ? Avec quels moyens d’évaluer les sources, de distinguer ce qui est juste de ce qui est faux, ce qui est vérifiable de ce qui n’est qu’écran de fumée ? En se soumettant à quelles influences, en s’exposant à quels risques aussi, comme on a pu le voir récemment dans la malheureuse affaire de triche aux épreuves de mathématiques du baccalauréat S en métropole ou encore avec la prolifération sur Internet des discours sectaires qui inquiètent les parents que nous sommes ?
Dans ce contexte, l’école, le système éducatif en général, doivent, et ils ont déjà commencé à le faire, comme les nombreux projets qui vont nous être présentés en témoignent, (ils doivent) prendre en compte cette évolution et développer des méthodes et des stratégies pédagogiques liées à cette dynamique et aux nouvelles attentes de la société. Notamment parce qu’il faut que les élèves acquièrent un usage raisonné, conscient, moral, des technologies de l’information et de la communication. Il faut qu’ils conservent leur liberté de choisir, qu’ils exercent leur libre arbitre. L’école doit les y former.
L’usage du numérique dans l’univers scolaire représente une opportunité dont il faut s’emparer pour de nombreuses raisons.
Avant tout, parce que chaque citoyen est aujourd’hui amené à fréquenter et à se servir, où qu’il vive, des outils informatiques, indispensables à son quotidien, en perpétuelle évolution. On peut parler d’une banalisation de leur usage, dans le monde entier : culture, industrie, loisirs, commerce, administration, économie, santé … la liste des domaines d’application est désormais si longue qu’elle paraît impossible à détailler. Même le Saint-Siège, (le Vatican !) ou encore le Dalaï Lama ont créé leur site interactif… Nous vivons au rythme des usages du numérique.
Mais, ainsi que je l’ai rappelé lors de mon intervention au moment de l’installation de l’Observatoire des usages du numérique, le 14 mars dernier, au-delà de la technicité, ce sont les modes d’appropriation de ces nouvelles technologies qui sont en jeu. La clé de la réussite passe avant tout par une bonne intégration de ces nouveaux outils en Nouvelle-Calédonie.
Nul ne doit rester en marge de la société numérique.
Chacun a le droit d’être formé non seulement à l’usage technique, mais aussi, et peut-être d’abord, à l’usage responsable, dans un cadre éthique, des technologies de l’information et de la communication.
Vous le savez, le droit d’accès égal pour tous à l’innovation et au progrès est l’une des priorités du gouvernement de la Nouvelle-Calédonie. À cet égard, dans le cadre du transfert de compétence de l’enseignement, l’égalité des chances devra constituer, j’y suis particulièrement attachée, le fondement du projet éducatif qui sera présenté au Congrès.
C’est au nom de ce principe que nous devons nous donner les moyens de piloter un projet de développement des usages du numérique à l’école.
Voilà un défi pour l’école, une urgence pour la Nouvelle-Calédonie et une chance pour tous, si nous savons mobiliser nos talents et mutualiser nos compétences.
Nous ne devons pas aborder cette problématique en ordre dispersé : c’est tout l’intérêt de construire une vision partagée qui prendra son sens dans un projet concret. C’est tout l’enjeu de ce séminaire.
Un projet cohérent, qui puisse unir les forces de tous les acteurs concernés et qui se donne des objectifs atteignables et évaluables à moyen terme. Un projet qui permette d’anticiper et de réduire la fracture numérique et les fossés qui ont été identifiés, fossés que nous connaissons bien, hélas :
un fossé générationnel ; éviter que les plus âgés ne se retrouvent en marge des nouvelles technologies,
un fossé géographique ; éviter que les plus éloignés ou les plus isolés géographiquement ne se sentent démunis ou sous-équipés,
un fossé économique ; éviter que les plus démunis ne soient privés des ressources nécessaires leur donnant accès à l’offre numérique,
un fossé culturel ; éviter que les moins instruits ne soient écartés de l’outil informatique.
Aujourd’hui, de nombreuses études scientifiques internationales nous montrent qu’un usage pertinent des technologies de l’information et de la communication dans le milieu scolaire améliore notablement les résultats des élèves, en tout premier lieu des plus faibles ou de ceux que l’on appelle les « décrocheurs ». Un contexte motivant va les aider à retrouver le goût de l’apprentissage, à réapprivoiser cet apprentissage, d’autant plus que celui-ci sera personnalisé.
Ces technologies constituent des outils souples, particulièrement adaptés à l’individualisation de la pédagogie. Cette relation entre l’élève et le professeur, si chère à juste titre à nos éducateurs, se trouve mise au centre de l’acte pédagogique grâce aux outils numériques. Ceux-ci contribuent à renforcer l’accompagnement personnalisé, à rendre plus facile l’approfondissement des connaissances et des méthodes, à gagner en autonomie.
Je suis convaincue que développer le numérique à l’école, c’est combattre l’échec scolaire, favoriser l’attention des jeunes, préparer l’intégration des futurs citoyens dans la société et dans le monde du travail.
L’usage du numérique peut faciliter la formation continue grâce à ce qu’on appelle le « e-learning », ouvrant l’accès à des formations diplômantes à distance, rendant plus proches et plus souples d’accès les sources de savoir, moins intimidant le retour à l’école.
Les exemples d’outils concrets ne manquent pas, et je n’en citerais que quelques-uns : les espaces numériques de travail, que l’on appelle souvent les E.N.T., facilitent les échanges entre tous les acteurs de la communauté éducative, élèves, enseignants, parents, partenaires de l’éducation. Leur déploiement devra se généraliser. Le cahier de textes numériques rend accessibles à tous le déroulement des enseignements, l’organisation du travail ou encore la planification des évaluations. La certification des compétences, vérifiées par le B2i à l’école, au collège puis au lycée enfin par le C2i dans l’enseignement supérieur, garantit dans les programmes le niveau de chaque élève, et je rappelle que le Socle de connaissances et de compétences se réfère très explicitement à la maîtrise responsable des technologies de l’information et de la communication.
Bien entendu, dans un contexte où les échanges sont désormais mondialisés, où se développent des réseaux qui ne connaissent plus de frontières matérielles, l’usage du numérique facilite la pratique et la connaissance des langues étrangères, l’ouverture sur l’autre et le dialogue en direct, donc le partage avec d’autres cultures. À l’heure actuelle, compte tenu des enjeux économiques et sociaux que nous connaissons, rompre l’isolement ou l’enclavement qu’une certaine insularité peut générer et préparer notre jeunesse à une appropriation responsable des usages numériques me paraissent des enjeux essentiels.
Mesdames, Messieurs, peut-être me suis-je un peu éloignée de ce qui n’aurait dû être qu’une introduction au programme de notre séminaire, mais j’ai tenu à vous faire partager les convictions qui sont les miennes, les valeurs qui animent mon action au gouvernement et mon engagement au service du projet éducatif que nous sommes en train d’élaborer ensemble. Il n’est certes pas facile de vouloir une société de l’information pour tous, mais il ne s’agit pas pour autant d’une utopie : c’est un véritable projet à construire en commun, et il doit se situer au cœur de notre vision de l’éducation.
Je vous souhaite un excellent séminaire et j’espère que les premiers éléments d’un projet de développement des usages du numérique à l’école pourront être présentés à l’issue de nos travaux.
Je vous remercie.
Sonia Backès
tiens “messaline” travaille, ca c’est nouveau, peut etre parce ses enfants n’en foutent pas une? donc elle cherche une soluce pour les faire reussir a tout prix? nan je plaisante, voyons, elle ne voit que l’interet de tous, pas de certains….. ptdr !!!!!
elle est ou en ce moment? hein? ah wi, a la sauterie du “nain” … a quel titre? bof on va dire “copine du prez du gouv……
mdrrrrrrrrr
Eh bien voyons, bien sûr, la solution miracle à tous les problèmes des élèves paresseux à l’absentéisme forcené, à tous ces écoliers incapables d’écrire correctement une phrase , à tous ces gosses qui ne maîtrisent même pas l’addition, la soustraction et la multiplication en CM2 : c’est le numérique ! Il fut un temps c’était le sport, maintenant ce sera pianoter sur son clavier. Vive l’école de l’Internet !
…
Pierre impossible de faire plus court en terme de commentaire 🙂
Sujet de Bac ES
Sachant qu’il y 2 700 personnes qui présentent le bac, après recherche
a) du taux de réussite
b) du taux d’internes
imaginer un scénario permettant d’expliquer comment peut on obtenir cette statistique :
“500 enfants par an abandonnent l’école en terminale sur leur premier échec au BAC” ?
Conseil : Les copies seront notées en fonction de la créativité dont vous ferez preuve
Nota : les données manquantes sont disponibles sur le site du VR 😉
Très bien la nouvelle présentation des billets !