Les autorités de Nouméa, les anciens combattants, les autorités consulaires et associations japonaises ont inauguré une stèle à la mémoire de sous-mariniers japonais. Une initiative controversée.
Au nom du devoir de mémoire, une stèle rappelant la mort dans les eaux calédoniennes de 97 sous-mariniers japonais le 19 aout 1943 a été érigée et inaugurée dans le carré japonais du cimetière du 4ème kilomètre. Il s’agit là du seul épisode guerrier s’étant déroulé en Nouvelle-Calédonie durant toute la Seconde Guerre mondiale. Mais au-delà du fait historique, dont on doit se souvenir bien évidemment, certains regrettent cette initiative au regard de ce qu’a pu être le Japon et les Japonais durant le second conflit mondial.
Une première
Ceux qui n’approuvent pas cette inauguration officielle ou qui s’interrogent soulignent d’une part que la Nouvelle-Calédonie est certainement le seul endroit d’Asie et du Pacifique qui officialise le souvenir de soldats japonais. Nulle part ailleurs, là où les Japonais ont envahi ou ont combattu, les anciens pays ennemis du Japon n’installent de telles stèles du souvenir. Les mêmes soulignent d’autre part qu’en France métropolitaine, il ne viendrait à l’idée de personne d’ériger des stèles pour se souvenir de la mort au combat de soldats ou de marins allemands. L’affaire n’a donc pas fini de faire couler beaucoup d’encre.
Discorde ? Controverse ?
Rien vu de tout cela au contraire, un geste de paix et de mémoire.
Si la stele amene des touristes, c’est tant mieux, vu l’etat de notre economie, tout ce qui pourra nous aider est bienvenu…
Il faut honorer les soldats morts au champ d’honneur et il faut savoir respecter ses adversaires. Là, il s’agit pas d’honorer des tortionnaires mais des sous-mariniers qui ont fait leur devoir. Moi je dis bravo car c’est comme cela qu’on réconcilie les peuples. Il faut savoir juger les criminels et rendre hommage aux soldats morts pour leur patrie. N’importe quel soldat comprendrait cela.
On est d’accord.
Oui mais en France métropolitaine, il n’y a pas eu cette présence japonaise, ancienne, nombreuse, et parfaitement intégrée dans le tissu économique et social calédonien. Ceux qui s’insurgent contre cette stèle souhaitent sans doute aussi qu’on passe sur les vols, spoliations, dénonciations et déportations dont furent victimes les japonais de Nouvelle-Calédonie, intégrés, métissés, totalement inoffensifs, pendant la dernière guerre.
Quelque chose de comparable au sort fait aux Juifs à cette époque, quelque chose de voulu par l’État et l’armée certes, mais auquel des Calédoniens ont ajouté un zèle intéressé et avide particulièrement odieux…