La justice peut attendre

La presse officielle nous annonce que le procès des « années Lafleur » est à nouveau reporté. Il faut dire aussi que cela fait 12 ans que cela dure. La justice parfois n’est pas raisonnable.

De sa voix de stentor, le bâtonnier Jean-Yves Le Borgne a obtenu gain de cause, c’est-à-dire un xième report du procès de Jean-Pierre Guillemard, Jean-Louis Dutéis et Christian Kalinowski. Si tout va bien, ce n’est qu’en décembre que l’on reverra les trois hommes dans le prétoire. Il faut dire aussi que la justice ne s’est guère montrée empressée d’en finir puisque les faits reprochés aux trois prévenus, remontent à la fin des années 90. On peut penser que dans ces conditions, la justice décidera qu’il est définitivement trop tard pour juger cette vieille affaire.

Injustice ?

Si cela devait être le cas, la question ne se poserait même pas en terme de justice ou d’injustice et finalement qu’importe en effet qu’elle soit ou non jugée. Elle aura permis, de manière périodique, à ce que l’on reparle publiquement de ces années où la Nouvelle-Calédonie vivait sous un système politico-économique contestée. En 2013, parler du « système Lafleur », dont on croise donc parfois certains acteurs dans les couloirs du palais de justice quand la justice veut bien les juger, veut bien dire ce que cela veut dire, un haussement de sourcils suffit à faire comprendre que l’on sait de quoi l’on parle. Reste à savoir maintenant si les méthodes décriées, sont bien terminées ou s’il n’en reste pas des réminiscences.