Stratège des ressources naturelles et intervenant dans l’industrie, la finance et auprès de gouvernements, Didier Julienne est considéré comme LE spécialiste de l’industrie nickel et à ce titre anime de par le monde de nombreuses conférences. Pour Calédosphère, il a accepté de donner son analyse du projet Maï, mais également de revenir sur la stratégie nickel calédonienne. Interview…
Sur l’actualité du nickel calédonien
Journaliste : Un mineur calédonien, Maï Kouaoua Mines, vient d’annoncer un partenariat industriel avec une société chinoise nommée JinPei en vue de la construction d’une usine de 10 000 tonnes au Vanuatu. Qui est Jin Pei et comment ce mouvement peut-il s’inscrire dans la stratégie industrielle de cette société ?
Didier Julienne : Jin Pei Century Group (JPCG) est un holding privé actif dans le négoce et la production de minerai de fer, de métaux non ferreux, des produits de carrière, elle a également des intérêts dans l’énergie et l’agriculture. Aligné sur la politique nationale chinoise, il constatait sur son site internet en mai 2014 l’insuffisance de l’offre nationale de métaux et décidait une expansion internationale. Il annonce régulièrement des intentions en Turquie, au Brésil, en Colombie, en Australie et en Asie du Sud-Est.
Son intérêt pour la Nouvelle Calédonie répond à ce besoin de conquête de gisements outremer et comme toute stratégie expansionniste, en fonction des opportunités et des permissions accordées, elle se magnifie d’acquisitions de mines. La forme peut être une joint-venture telle que celle dont il est question avec MKM et ici plusieurs points me semblent importants.
Premièrement, MKM et JPCG sont deux groupes privés, de plus ils sont non cotés. C’est une différence avec d’autres entreprises à capitaux mixtes (ECM) calédoniennes dans lesquelles une société cotée, donc avec une transparence financière, accompagne les pouvoirs publics.
Deuxièmement, l’objectif de groupes privés reste et restera économique, c’est-à-dire que l’optimisation fiscale et le coût du travail au Vanuatu sont des paramètres importants, il ne faut donc pas s’en étonner.
Troisièmement, le Vanuatu a la réputation d’être un paradis fiscal, peut-on s’assurer qu’il n’est pas une base off-shore de paiement de commissions diverses ?
Quatrièmement, les actifs communs à MKM et JPCG sont très liquides puisque 1% est, d’après les informations, égal à environ 10 millions de dollars US. Par conséquent si aucune clause de non-dilution n’est prévue, il serait naturel que le capital de la joint-venture soit amené à évoluer et l’on peut notamment envisager deux cas de figures :
– Premièrement, si soudainement le partenaire chinois valorise toute ou partie de la part de son associé à des sommes plus élevées que celles des accords initiaux, un niveau bien supérieur à 1%=10MUS, le partenaire calédonien peut être attiré par cette offre et l’accepter.
– Deuxième cas, si l’alliance est soudainement en grande difficulté et que l’un des associés est financièrement incapable de participer à la recapitalisation de l’ECM, il est contraint d’accepter la dilution ou bien de vendre toute ou partie de ses actions à son partenaire, ce qui revient quasiment au même au regard de la majorité à l’assemblé générale des actionnaires. Financièrement, MKM est-il plus ou moins solide que JPCG ?
Dans les deux cas, si la majorité des parts revient à JPCG, l’entreprise peut changer soudainement de main, les règles changent et les fortunes également.
Il n’est pas inutile de rappeler que les actifs stratégiques d’une nation sont souvent convoités. Parfois ils disparaissent partiellement ou totalement: Pechiney, Metaleurop, Arcelor, CLAL, Alstom, voir les actifs miniers du BRGM. En Métropole, un décret de 2005 permet à l’Etat d’intervenir s’il craint le passage sous pavillon étranger de secteurs stratégiques relevant notamment de l’autorité publique. Au moment de l’affaire Alstom, le champ d’action du décret était étendu à la sécurité et au fonctionnement des installations et équipements, essentielle à la garantie des intérêts du pays en matière d’ordre public, de sécurité publique ou de défense nationale (énergie, eau, transports, communication électroniques et santé publique), mais également aux entreprises vitales au sens des articles L. 1332-1 et L. 1332-2 du code de la défense. Cela fait beaucoup d’entreprises.
Cette notion de patriotisme économique semble plus approfondie et parfois subtile dans son articulation chez d’autres nations qui protègent leur patrimoine industriel : USA, Russie, Canada, Royaume-Uni, Australie… ; ou bien en Chine qui interdit à une société minière étrangère d’être majoritaire d’une société chinoise. C’est le cas par exemple des sociétés chinoises de terres rares, du cuivre, du nickel… Mais il existe au moins en projet une exception dans le nickel chinois et les calédoniens la connaissent bien.
Enfin, imaginons que l’initiative MKM/JPCG fasse tache d’huile parmi d’autres mineurs et qu’une société étrangère s’empare de la majorité de ces titres miniers, les pouvoirs publics concluront-ils avec retard qu’ils ont manqué de vigilance sur l’essentiel, c’est-à-dire sécuriser la propriété des titres miniers qui reste le cœur de sa propre Doctrine Nickel ? Et l’on s’interroge. Le code minier calédonien est-il suffisamment vigilant au négoce des titres miniers dans un environnement international ? Autorise-t-il en toute connaissance de cause que les mines passent sous pavillon étranger? Les mines de nickel sont-elles des actifs stratégiques de la Nouvelle Calédonie ?
Il y a une réponse. Comme toute cession de titre minier en Nouvelle-Calédonie, l’éventuelle cession des 49% à JPCG obéirait à l’article Lp. 131-9 du code minier « la concession minière peut faire l’objet d’une amodiation, d’une cession, d’une fusion ou d’une division, après autorisation de l’assemblée de la province compétente ». Il reste à savoir si cette assemblée approuvera l’optimisation fiscale, approuvera la délocalisation au Vanuatu pour des raisons économiques et sociales, approuvera les conséquences géopolitiques d’une emprise chinoise et enfin en approuvera les conséquences politiques ?
Journaliste : Que pensez-vous du positionnement stratégique potentiel de cette usine au Vanuatu dans l’environnement mondial du nickel ?
Didier Julienne : D’après les informations, l’investisseur pragmatique serait attiré : pas d’impôts, un coût d’exploitation peu élevé et la perspective de traiter dans un premier temps 10 000 tonnes de minerais pauvres puis 30 000 tonnes plus tard. Mais l’intérêt se réduit : pas d’infrastructure portuaire, pas d’usine sauf déménagement d’une ancienne usine chinoise au procédé bien connu avec sa centrale électrique, pas d’énergie, pas de main d’œuvre qualifiée, pas d’autorisation locale, pas de mine de charbon sur place. De plus, il faudrait cinq ans pour installer un petit four de 10 000 tonnes, c’est un délai anormalement long. Cet aspect des choses altère dans l’instant l’objectif d’usine compétitive.
En outre, rien n’est plus changeant qu’une loi aussi fragile que l’absence d’impôt. L’histoire fiscale nous enseigne que sans industrie nul besoin d’imaginer des taxes, mais avec une usine quel gouvernement peut garantir que dans 5 ans les dividendes ne baisseront pas à la suite de la création d’un impôt « spécial usine » au Vanuatu ? Le gouvernement actuel ou le suivant ? Depuis cette année, une loi et son embargo bouleversent le marché du nickel, la fécondité juridique n’est pas une exclusivité indonésienne. Fonder un projet industriel sur une faille juridique restera une fragilité.
En résumé, une usine off-shore se justifie notamment par l’impossibilité technique ou économique du traitement local (par exemple les minerais pauvres, l’absence d’énergie,…), et donc la recherche d’une rentabilité à très long terme créer par la proximité des marchés clients, par les synergies engendrées avec son partenaire et/ou bien le tissu industriel de son implantation outremer, mais également par la sécurité juridique, les compétences locales, etc…
Au total, tel quel, il ne me semble pas que le projet soit captivant mais il peut y avoir un autre accord, non dévoilé, qui renforce son attrait pour l’une ou l’autre des parties. En effet, je le disais à l’instant nous sommes en présence de deux sociétés privées. Nous ne sommes pas dans le schéma d’un accord entre une société provinciale et une multinationale qui partageraient un gisement, une usine métallurgique que celle-ci soit locale ou outremer. En outre, JPCG est originaire d’un pays très centralisé où les jeux d’acteurs sont souvent coordonnés et c’est la stratégie maritime du collier de perles utilisée sur la route du pétrole du Moyen-Orient qui s’applique à la route du nickel du Pacifique.
À ce sujet, je vous invite sur ce sujet à lire l’interview « De Nouméa à Port Vila, la ruée vers le nickel de l’Empire du Milieu 1» publié sur NC1ère. Autre avantage, JPCG fait du négoce, cela est respectable et enviable, aussi, si un jour le NPI était produit au Vanuatu, envisageons également qu’il ne soit pas en permanence dirigé vers le marché chinois. Rien n’est impossible.
Néanmoins, la Chine tente de remplacer une chaîne logistique indonésienne qui s’est brisée au moment de sa fulgurante progression dans la production d’acier inoxydable. Rappelons que plus de la moitié de l’acier inoxydable est produit en Chine et que le plus gros aciériste d’inox y produit à lui seul 10% de la production mondiale. Si la Chine souhaite sans doute de nouveaux fournisseurs, elle ne veut pas répéter avec eux les mêmes conséquences de l’embargo indonésien. Elle recherche sans doute un schéma d’implantation juridiquement plus rassurant et économiquement plus captateur.
Toutefois, ces possibilités peuvent s’effacer devant l’hypothèse tout autant réelle que JPCG soit un élément perturbateur et déstabilisant envoyé par un acteur en situation d’échec.
Journaliste : Au fond, qu’est-ce qui est vraiment « stratégique » pour un pays minier ?
Didier Julienne : Sa Doctrine minière. Des pays en Afrique ou en Asie ont des gisements extraordinaires mais ils sont orphelins d’une Doctrine et bénéficient de retombées anormalement pauvres ; des pays au sous-sol ordinaire et mettant en œuvre une Doctrine efficace ont des résultats satisfaisants.
Journaliste : La Nouvelle- Calédonie peut-elle attirer un investisseur chinois sur son sol pour une nouvelle usine, de préférence hydrométallurgique, technologie qui fonctionne à Madagascar ?
Didier Julienne : La Nouvelle-Calédonie a tout pour réussir son hydrométallurgie, mais il faut avant tout des compétences spécifiques à la chimie et un management ad hoc. La Nouvelle-Calédonie pourrait-elle subvenir en hommes et en énergie à une quatrième usine sur son sol, chinoise ou pas chinoise ? Cessons de spéculer. La vision d’ensemble, la Doctrine Nickel, est absente et elle seule peut décider. Mais les bonnes compétences dans ce domaine ont-elles déjà été à la bonne place ?
Journaliste : Compte tenu de l’importance des réserves en Calédonie, le pays n’a-t-il pas un intérêt stratégique à rechercher à protéger ses mines en travaillant à leur compétitivité et capter une part supplémentaire de valeur ajoutée en affinant son propre minerai ?
Didier Julienne : Tout d’abord sans une exploitation raisonnée du nickel, c’est-à-dire sans une Doctrine Nickel, nous le constatons, la Nouvelle-Calédonie ne pèse rien dans cette économie. Lorsque la force politique n’est pas accompagnée d’une force économique, elle est inexistante, mais il ne faut pas sombrer dans l’excès inverse. Et sous ce dernier angle, l’accord MKM/JPCG avec en parallèle celui de Prony-Pernod prendraient sans doute de nouvelles dimensions s’ils étaient raisonnablement décryptés à l’aune du jeu politique calédonien.
Deuxièmement, patriotisme économique et domaine minier ne me semblent pas former un oxymore ; de même patriotisme économique et affiner le minerai calédonien dans les usines calédoniennes locales ou off-shore ne sont pas contradictoires, bien au contraire.
Troisièmement, affiner soi-même son propre métal a du sens si cela est rentable. J’avais basé ma conférence de 2012 à Nouméa sur les coûts des usines calédoniennes dans le panorama mondial. Preuve est faite que ma vision était la bonne. S’attacher aux notions de valeur ajoutée, c’est avoir une vision administrative partielle des choses : une très grande valeur ajoutée peut signifier une faillite ; une petite valeur ajoutée peut signifier une optimisation fiscale et une délocalisation au Vanuatu. La rentabilité ne se décrète pas, elle se gagne par l’adaptation.
À mon avis, le sujet d’actualité qui devrait être débattu est le suivant : Comment la Nouvelle Calédonie s’adaptera-t-elle à un coût de production mondial en baisse fin 2015 lorsque l’industrie chinoise, invitée à bâtir en Indonésie des zones industrielles dédiées à la production de ferro-nickel, des « NPI industrial Park », sera opérationnelle ? La Nouvelle-Calédonie aux forces dispersées aura-t-elle une chance face à l’invasion que subira l’Indonésie sous la forme d’usines sino-indonésiennes de NPI alimentées par des centrales électriques mutualisées construites elles aussi par des capitaux chinois, équipées de ports construits par la Chine et avec des clients situés en Chine, dans un premier temps, mais peut-être ailleurs plus tard ? À ce propos, et sur d’autres sujet notamment l’OPEP du nickel, je vous recommande la lecture de la Revue Juridique Politique et Economique de Nouvelle-Calédonie publiée cette semaine dans laquelle j’approfondis ces aspects.
Journaliste : Les coûts de production de la SLN sont très élevés et son usine électrique obsolète, Vale a du mal à maîtriser son processus de production et la centrale électrique de KNS ne fonctionne pas complètement. L’avenir de la métallurgie calédonienne est-il si prometteur que cela ?
Didier Julienne : Pas d’amalgame. Deux nouvelles usines aux procédés novateurs n’ont jamais été aussi proches de la réussite. Gwangyang fonctionne. SLN fonctionne mais un progrès, la centrale électrique, est en attente, entretemps elle fait face courageusement car entre 16 000$ et 18 000$ la partie se complique.
Journaliste : Quels sont les principaux freins à la compétitivité internationale de la Nouvelle-Calédonie ?
Didier Julienne : Au cours de cette même conférence de 2012 à Nouméa je répondais aux questions sur la dispersion des coûts de production des quatre usines calédoniennes. Aujourd’hui, la plus rentable est KNS, puis théoriquement vient Goro. La première est très bien placée sur l’échiquier des coûts mondiaux, la seconde le sera également, mais ces deux usines sont en phase de démarrage. La plus profitable est Gwangyang puisque son coût est bas et qu’elle produit déjà en vitesse de croisière sur sa première tranche. SLN produit, mais aux prix actuels, c’est-à-dire non spéculatifs, que j’avais prévus et annoncés à l’inverse de quelques banquiers entre 16 000$ et 18 000$, elle est en général en perte.
A partir d’un même territoire, certaines usines ont des charges (l’énergie en pyrométallurgie ou les consommables dans l’hydrométallurgie, la construction et l’entretien d’infrastructures, la logistique, le personnel,…), qui deviennent des avantages concurrentiels (au sens de Michael Porter) car ils brillent des apports du progrès techniques et des initiatives des personnels ; à l’inverse ils sont des désavantages ternis par l’opacité de l’anti-progrès : l’attrition subite et incontrôlée. Par exemple, en Nouvelle-Calédonie, le progrès c’est le convoyeur de 12 kilomètres, c’est l’hydrométallurgie avec de nouvelles méthodes de travail, c’est l’usine neuve de 30 000 tonnes construit en moins de 24 mois conception comprise en Corée… ; inversement l’anti-progrès ce sont l’indécision, les ajournements, les reports …
Améliorer la compétitivité c’est dans certain cas des usines off-shore, elles ont des avantages que n’auront jamais les usines locales calédoniennes. Par exemple, l’usine de Gwangyang serait moins rentable voir déficitaire et en faillite si elle avait été construite à Koné car en Corée elle bénéficie des synergies industrielles (infrastructures, énergie, logistique, management) et commerciales (exclusivité, intelligence économique) avec le groupe Posco. L’off-shore contribue dans l’abondance et s’éprouve dans la difficulté et il n’y a pas d’aciérie au Vanuatu.
Journaliste : Une redevance minière n’est-elle pas un instrument de détérioration de notre compétitivité ?
Didier Julienne : La redevance minière est autre chose. Elle sera acceptée s’il y a en face de cette recette fiscale une transparence politique de la dépense publique qu’elle financera. Elle peut compenser la baisse d’autres taxes ; elle peut croître avec une inflation contrôlée des dépenses publiques ; elle devient punitive si les dépenses publiques sont hors de contrôle ; elle peut également apparaître, d’une manière brutale, si des déficits fiscaux naissent à la suite d’optimisations récurrentes, fiscales ou autres, notamment si le minerai n’est ni traité localement ni dans l’off-shore calédonien mais ailleurs (Australie, Vanuatu, Chine, Japon). Voire pour toutes ces raisons et d’autres à la fois.
Journaliste : Dans le cadre d’une future redevance minière calédonienne, cela a-t-il un sens « stratégique » pour le pays de prévoir un taux de taxation plus élevé sur les exportations de minerais ?
Didier Julienne : Faut-il taxer les exportations de minerais? Patriotisme économique et intelligence économique animeront le débat. Toutefois, pour les exportations vers des usines off-shore qui n’appartiennent pas aux pouvoirs publics calédoniens le conseil peut être examiné; également pour les usines off-shore qui se justifient notamment par l’optimisation fiscale ; de même lorsque le mineur préfère diriger ses exportations vers une usine non-calédonienne alors qu’une usine off-shore calédonienne lui paye un revenu au moins égal.
Mais équilibrons l’ensemble, puisqu’il n’y a pas un mouvement général de diminution des redevances minières à travers le monde, bien au contraire, l’excès d’impôt tuera l’impôt. L’impôt-redevance est punitif si les budgets dérapent, lorsque la bonne gestion des dépenses publiques et la transparence ne sont pas au rendez-vous. Dans ce cas, la concurrence fiscale entre états est un contre-pouvoir qui ramènera à la raison une fiscalité envahissante et permettra un rééquilibrage des comptes de l’entreprise.
Journaliste : Beaucoup de décideurs locaux sont conscients que la Nouvelle Calédonie manque cruellement d’un pôle d’intelligence économique qui soit capable de tirer des enseignements profitables de la conjoncture mondiale du nickel. Comment sont organisés d’autres pays miniers sur ce sujet ?
Didier Julienne : Le renseignement économique a été créé par le négoce des matières premières. Les spéculateurs romains sur le blé égyptien, les importateurs vénitiens d’épices asiatiques, les hollandais de la Compagnie des Indes, les riziculteurs japonais de l’ère Tokugawa et son premier marché à terme mondial, les négociants français, les marchands anglais… et aujourd’hui les banques, les producteurs et sociétés de négoce de produits agricoles, de métaux, de minéraux et d’énergies.
Chaque étape, de la production à la vente, doit s’enrichir d’un recueil d’informations, d’indications privilégiées, d’intelligence économique sur les tendances émergentes, du renseignement humain.
Justement, imaginez un producteur sans recueil d’informations terrain, sans indications privilégiées, sans renseignement humain provenant de ses commerciaux, de ses correspondants, de son service de trading, des clients de ses clients. Comment ce producteur aveugle peut-il décider ou bien prévoir avant ses concurrents, comment peut-il anticiper les fondamentaux (offre, demande, stocks, coûts, spéculation…) qui aboutissent aux envolées ou aux effondrements des prix du nickel
Comment sont organisés d’autres pays ? Ils savent qu’ils sont dans la guerre économique et qu’elle se gagne en anticipant, c’est-à-dire en obtenant des informations stratégiques utiles, puis vient l’analyse et l’utilisation avant les concurrents ; le processus est itératif.
Ils savent que dans la guerre économique sidérurgique la Chine domine. Ils savent que les points d’adhérence qu’ils créent (usines off-shore, bureaux commerciaux, centres d’études, services d’IE dans les entreprises métallurgiques et minières, chambre des mines, implantations à l’étranger …) loin en amont et en aval de la chaine de valeur procurent cette intelligence économique.
L’intelligence économique m’est familière, il ne faut être ni paranoïaque ni naïf, ces personnels de la guerre économique sont à Nouméa et bénéficient de l’asymétrie provoquée par le déficit d’intelligence économique calédonien. Une contre-offensive serait opportune car certaines perturbations déstabilisatrices récentes dont vous êtes les témoins sont signées de cette marque de fabrique.
NDLR : Didier Julienne est stratège des ressources naturelles et intervient dans l’industrie, la finance et auprès de gouvernements. Antérieurement, il travaillait au trading des métaux stratégiques du métallurgiste européen Comptoir Lyon Alemand Louyot, dans les directions du chimiste des métaux précieux américain Engelhard puis chez le mineur russe de métaux stratégiques, Norilsk Nickel. Longuement administrateur indépendant d’entreprises, il préside différentes sociétés.
Il participe à de nombreuses conférences et à différents rapports gouvernementaux notamment sur le secret des affaires, la constitution de stocks stratégiques, les métaux critiques, ….
Il est diplômé de l’Université d’Aix-Marseille, d’HEC, auditeur de l’INHES, de l’IHEDN, du CHEDE.
Une chose est sûre dans cette affaire, le projet est défendu par Seleone donc c’est de la merde.
C’est rigolo comme Seleone trouve des solutions quand c’est ses copains qui “font du Nickel” Quand ce sont les autres: il dit tout l’inverse…En fait, les copains de Séléone, quand ils chient, ça sent bon… Séléone est au pays magique…
Comme pour les licornes qui n’existent pas, c’est de la magie.
Sauf que le Japon n’exporte pas de charbon. Pour l’Australie, ils n’importent pas de cendres, ils en ont assez chez eux, trop même.
Le Japon entre autres ou d’autres sociétés qui à des usines dans tous le bassin Asie Pacifique, c’est à WM de chercher le meilleur compromis,
Produire du ciment ok, mais qui va l’acheter ce ciment?
Ils vont faire leurs trottoirs, et leurs murs avec quoi ? du ciment de Fidji ?et puis c’est un pays du Common wealth et d’ “OCEANIA 21..” ;), tu penses qu’ils vont monter une usine sans commerciaux et sans clients ? juste pour le plaisir de produire à perte, Samael, que se passe t”il chez toi, serais tu entrain de te gratter le nez en fixant les yeux dessus ?
Pas de ciment au Vanuatu, le ciment est fabriqué en PNG.
Je suis pas certain qu’il existe une usine de ciment au Vanuatu.
“le projet Vale/Holcim avait capoté pour des raisons « commerciales » il me semble” Non mais tu te fous de nous? Rappelles-moi un truc, c’est pas le syndicat de Loulou qui noyaute Holcim?
Qu’est-ce que je viens faire là-dedans, moi ? je ne t’ai pas adressé la parole dans ce post que je sache ! Tu mélanges les intervenants ? c’est l’alcool qui te monte encore à la tête ? Prend un peu de repos, tu en as besoin et surtout çà nous fera des vacances !
Fibres inférieures au 5 micromètres gros risques de cancer des poumons, c’est le cas pour la scorie. D’ailleurs, il y a eu une thése de doctorat d’un patron d’industrie très connu en Calédonie sur le sujet des scories. A lire.
A Santo les chinois vont faire quoi avec les cendres de combustion de leur centrale à charbon? cancérigènes et hyper polluantes, ces cendres ne peuvent pas être recyclées sur place.
Il existe des sociétés ( japonaises et australiennes) qui revalorisent les cendres puisqu’ils rentrent dans la fabrication de certains ciments.
Les cendres doivent être conformes à la norme EN 450 ce qui n’est pas le cas en Calédonie, cela risque de ne pas être le cas au Vanuatu. Et la fibre écologique n’est pas la plus grande qualité du gouvernement actuel.
Santo (la seule île au monde) qui va exporter des navires entiers de cendres vers le Japon et l’Australie? N’importe quoi.
Actuellement cette zone du pacifique c’est Mare Nostrum US/france…. alors chinois? vous rigolez…. Dang avec son projet chinois, d’autre part, vient de flinguer les projets politiques métros pour l’île.Il est parti trop tôt-:)Il est vrai qu’il n’est plus tout jeune ….alors sans dout , il a voulu accélérer….
les chiens aboient … la caravane maï … passe tranquillou !pendant ce temps là le titanic loyaliste pernod-prony … se la coule amère.tontion aux hémorroïdes …
Personnellement je préfère me fier à l’analyse de cet expert plutôt que les autres guignols qui, on l’aura compris, cherchent le profit à tout prix. Maintenant reste à savoir si ses mises en garde seront écoutées…
Je suis stupéfaite du hold up fait sur le Vanuatu par Mr MAI. Il vend du nickel à un chinois, l’usine de traitement sera installée au Vanuatu et les autorités ni vanuatus ne sont même pas au courant. Qu’est ce que c’est que ces méthodes ? Nautile
Floyd et Calédonie Ensemble lorsque le projet MKM sera finalisé et en marche industrielle
Tiens j’avais l’impression que c’était un de tes enfants quand les flics t’embarqueront à l’issue de ton procès. Les pôôvres, ils n’ont pas mérité un père comme toi.
Je confirme Tema, tu es une grosse M….. !! de parler ainsi sans connaitre la personne … et quel respect peut-on avoir envers toi qui ose parler des enfants de Séléone … pas d’autres arguments à faire valoir ?? alors regardes toi juste un peu dans une glace, tu fais vraiment pitié !!!
D’accord avec Ferme là, le ” commun des mortel ” serait déjà derrière les barreaux…
Tu as fait le choix de continuer à donner des leçons sur les réseaux sociaux alors que la décence aurait voulu que tu te fasses oublier. Assumes tes choix.
“ni un meurtrier”
Si c’est pour dire que Mr Tamaï est mort tout seul, c’est une perte de temps inutile.
Par contre si ça signifie qu’il a été tué par un autre, merci de développer, Seleone.
Le c.. qui m’a traité de “bougnoul” il y a quelques jours recomence a insulter……c’est l’approche de ton proces qui te rends nerveux et agressif ?