SCOOP : Harold perd la mairie de Païta

Le tribunal administratif a rendu ce jeudi 9 octobre son jugement relatif aux recours en annulation de l’élection à la mairie de Paita du 30 mars dernier. Il a donné raison à Frédéric de Greslan, l’élection d’Harold Martin est annulée.

C’est un véritable coup de théâtre qui secoue aujourd’hui le monde politique calédonien. Dans son jugement et contrairement aux conclusions du commissaire du Gouvernement, fait rarissime dans les annales de la justice administrative, le tribunal administratif a confirmé le bien-fondé des recours déposés par la tête de liste Calédonie ensemble à Paita. Sur quoi portaient les recours ? Le premier demandait que soit annulée la délibération du conseil municipal validant l’élection du maire, Harold Martin. En effet, celui-ci avait choisi d’organiser la première réunion du conseil municipal à l’Arène du Sud et non pas à l’hôtel de ville. Le second portait sur l’annulation pure et simple de l’élection au motif que plusieurs inaugurations d’infrastructures communales avaient été organisées par les services municipaux durant l’élection, constituant, selon Frédéric de Greslan, une illégalité manifeste ayant vicié le scrutin.

Le rapporteur désavoué

Au vue des conclusions du commissaire du gouvernement, tout portait à croire qu’Harold Martin obtiendrait gain de cause, ce que nous soulignions dans un précédent article. En effet, le rapporteur expliquait le 2 octobre dernier : « Contrairement à ce qui existe en Métropole, aucune disposition réglementaire du code des communes de Nouvelle-Calédonie n’oblige le conseil à se tenir en mairie. » et, concernant le second recours et la distribution de documents de campagne par les services municipaux : « La brochure distribuée par les partisans d’Harold Martin quelques jours avant le premier tour, n’est pas irrégulière (car) les deux candidats ont été sollicités pour un débat le 29 mars sur Radio Rythme Bleu (…) Monsieur De Greslan ne peut donc sérieusement soutenir avoir été privé de réponse aux éléments de la brochure. » Le tribunal a donc ce matin donné tort à l’ensemble des conclusions du rapporteur et jugé de la pertinence des recours.

Séisme politique

Force est de constater que personne au sein du milieu politico-médiatique calédonien ne s’attendait à un tel coup de théâtre : la situation d’Harold Martin se fragilise encore davantage. Après dix années passées à la tête de différentes institutions du territoire, la mairie de Paita représentait pour l’ancien leader de l’Avenir Ensemble son ultime fief. Nous reviendrons plus tard sur cette information qui ne manquera pas d’avoir d’importantes répercussions.