Païta : le revirement d’Harold

Finalement, Harold Martin a décidé de faire appel de la décision du Tribunal administratif d’annuler les résultats des élections municipales du 30 mars dernier à Païta. Ce revirement va en stupéfier plus d’un, mais ceux qui connaissent bien Harold Martin en seront moins surpris.

Oui parce qu’ils vous diront qu’Harold Martin est capable de tout ! Souvenons-nous : il y a moins d’un mois sur RRB, Harold Martin annonçait vouloir redonner la parole au peuple de Païta à qui, selon lui, on avait volé sa victoire. Dans la foulée, et dénonçant un complot ourdi contre lui par le pouvoir socialiste, il appelait à manifester contre François Hollande lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie. Finalement, le peuple de Païta ne sera pas appelé aux urnes avant de nombreux mois. Trois éléments majeurs ont conduit Harold Martin à changer radicalement de position à ne plus se précipiter aux urnes.

Le vote indépendantiste

La 1ère raison qui conduit Harold Martin à faire appel devant le Conseil d’État, c’est l’annonce par les indépendantistes de la constitution d’une liste unique pour les prochaines municipales à Païta, liste conduite par un membre du Palika. Il faut se rappeler qu’en mars dernier, après avoir surfé sur l’affaire du drapeau, Harold Martin a été élu grâce au très bon report des voix indépendantistes sur sa candidature. Mais une liste FLNKS unique aux prochaines élections change la donne, car dans un tel cas de figure cette liste indépendantiste est assurée d’être présente au second tour. Or, dans l’hypothèse d’une triangulaire FLNKS-Calédonie Ensemble-FPU au second tour, Harold Martin serait inévitablement battu. L’ancien président du gouvernement est trop fin politique pour n’avoir pas fait les calculs électoraux qui conduisent à ce résultat qu’il ne serait pas réélu. Et l’on sait que pour Harold Martin, ces élections municipales à Païta sont le combat de sa survie politique.

L’effet Lazare

Deux autres raisons ont motivé la décision d’Harold Martin de faire finalement appel. D’abord, la mayonnaise ne semble pas prendre autour de sa manif « Restons Français », en dépit des campagnes de Pub menées sur RRB, dans les Nouvelles et DNC. Or, Harold a explicitement lié cette manifestation à la décision du tribunal administratif de le sanctionner. Par ailleurs, le fait qu’à Paris, le rapporteur public du Conseil d’État ait conclu au rejet des recours déposés contre l’élection d’Alain Lazare à Boulouparis, a peut-être donné des idées au maire de Païta ! Toujours est-il qu’Harold Martin a dressé le constat qu’à l’heure actuelle, les conditions de sa réélection n’étaient pas réunies et qu’il lui fallait prendre son temps, quitte à faire l’inverse de ce qu’il annonçait il y a à peine un mois.