Procès Henocque : la justice claque Anthony Lecren !

Le président de Convergence-Pays a gagné son procès contre le membre du gouvernement Anthony Lecren. Stéphane Henocque qui avait critiqué « l’escroquerie » et « l’illégalité » du dispositif “un arbre, un jour, une vie” a été totalement relaxé. Justice.

« Après ” un arbre, un jour, une vie “, on a eu ” Un ministre incompétent, un citoyen qui l’ouvre, une série de procès “. En voici l’épilogue » C’est par ces mots que l’ex-candidat à la députation commente le communiqué qu’il a fait diffuser hier soir suite à sa relaxe dans l’affaire judiciaire qui l’opposait à Anthony Lecren. Ce dernier n’avait pas supporté que Stéphane Henocque critique publiquement « ses opérations de communication coutant plusieurs millions de francs aux contribuables » et le fonctionnement de sa « fondation » dans un article intitulé « Anthony Lecren : escroc ou incompétent ? ». Notons que Calédosphère avait également reçu une mise en demeure du cabinet d’avocat du membre du gouvernement en charge de l’environnement pour avoir partagé cet article en avril 2013.

Le tribunal valide le discours de Convergence-Pays

Dans ses conclusions, le tribunal correctionnel soutient que ces échanges s’inscrivent dans le débat public, citant pour cela Beaumarchais : « Sans liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ». Une manière pour la cours de justice de rappeler les règles de la démocratie par lesquelles l’homme politique mis en cause « doit par nature répondre de ses actions », ce qu’Anthony Lecren n’avait pas voulu faire de façon publique, préférant plutôt porter plainte et se tourner vers les tribunaux…

Fort de son succès et malgré les frais occasionnés, Stéphane Henocque persiste et signe dans son « combat » contre ce qu’il qualifie de gaspillage d’argent public. Convergence-Pays s’adresse désormais directement à la présidente du gouvernement et lui demande « de publier le bilan financier et technique de cette mascarade » car « la comédie a assez duré et les citoyens ont le droit de savoir où vont leurs impôts ». De plus Stéphane Henocque souligne qu’en attribuant des fonds publics à une association, Anthony Lecren serait coupable de « prise illégale d’intérêt ». En effet, en charge du secteur de l’environnement au gouvernement, Anthony Lecren a créé une association, en aurait pris la présidence, puis l’aurait fait subventionner par l’exécutif calédonien. Une information que le tribunal correctionnel rappelle dans son jugement (Cf. copie ci-jointe du jugement)

Affaire Lecren-Henocque : le jugement du tribunal

Communiqué personnel de Stéphane HENOCQUE : Conclusion des procès que m’a intentés A. Lecren.

Bonsoir,

Les médias l’ont reporté il y a 4 semaines : A. Lecren a perdu le 2° procès qu’il m’a intenté pour ” diffamation “. Le 1er, il l’a perdu fin 2013 sur la forme, même pas fichu de respecter les procédures (quand on sait que son avocat VOUS coute (à vous contribuables) plusieurs centaines de KF à chaque fois). Je reçois ce soir les conclusions du procès en correctionnel rendues le 31 octobre (le temps que la Justice, dont j’ai déjà signalé le manque de moyen, les rédige).

Là, c’est plus intéressant car le Tribunal a examiné mes arguments sur le fond et a reconnu que la structure ” un arbre, un jour, une vie ” était louche. Il reprend même dans sa conclusion (ci-contre) l’argument le plus infaillible de ma défense : Un membre du Gouvernement n’a pas le droit de verser une subvention à une asso dont il est Président. Ce que je regrette (outre les 200 000 F qu’il m’a fait perdre en frais d’avocat), c’est que la Justice ne s’est pas auto-saisie pour le poursuivre pour cette illégalité. D’autant plus qu’outre le grave conflit d’intérêt(1) que je viens d’évoquer, j’avais aussi soulever les lièvres suivants que je n’avais pas voulu rendre public le temps des procès, mais que chacun peut désormais connaître :

– A. Lecren fait un usage illégal du terme de ” Fondation ” (c’est ainsi qu’il nomme son association), alors que ce terme est réservé à un type précis de structures, ayant eu l’agrément de Bercy et l’autorisation préalable du Conseil d’Etat (donnant lieu à une publication au Journal officiel).

– A. Lecren a insisté pour que des personnalités de l’environnement (notamment des représentants d’ONG) acceptent d’entrer au bureau, ce qui lui apportait une caution médiatique. Elles ont accepté, espérant insuffler des conseils techniques utiles à ce qui ressemblait au début comme une bonne idée, mais menée de manière brouillonne, sans vraiment trop savoir comment planter des arbres. Très grave : alors que les statuts déposé au Haut-Commissariat prévoit une réunion bimensuelle du bureau, celle-ci n’a jamais eu lieu pendant les 18 premiers mois (et sans doute depuis, mais je n’ai pas demandé après) et les membres du bureau qui demandaient de connaître l’état des comptes n’ont jamais reçu de réponse ! Quand on sait que le gouvernement (donc A. Lecren lui-même) et des entreprises ont donné des dizaines de millions (d’ailleurs, où est passé l’argent ?).

– Et le pire, dans tout ça, c’est que le Gouvernement n’a pas financé de plantations d’arbres. Ils ont bien essayé de s’approprier les plantations effectuées par les autres collectivités, les associations, … mais celles-ci ont vite compris que le triste sir se faisait mousser sur leur dos et ont fini par le leur interdire carrément de se référer à leurs travaux.

Je regrette également que les directeurs d’administration et les syndicalistes de la SLN qui m’ont contacté en privé pour me donner des informations édifiantes mais que je n’ai pas pu utiliser faute d’avoir les copies des documents n’aient pas eu le courage de les faire connaître à la Justice. Aujourd’hui, au nom de la transparence sur la gestion des fonds publiques, je demande à Mme la Présidente du Gouvernement de publier le bilan financier et technique de cette mascarade. La comédie a assez duré et les citoyens ont le droit de savoir où vont leurs impôts.

Stéphane Hénocque