Squats : “Opération Koutio”

Finalement le vrai évènement politique de la semaine prochaine ce n’est pas trop la démission de Pierre Frogier de la Présidence de la Province Sud. Tout le monde sait bien qu’il sera réélu haut la main ce mercredi. C’est bien normal car il a la majorité. Non, cette séance de l’assemblée de province va surtout être le moment où les élus vont se préoccuper du dossier de l’habitat et de la restructuration des squats. Dans le reportage du JT de jeudi on nous a expliqué que les réhabilitations voulu par la Province Sud avaient l’appui de l’Etat et qu’une opération pilote allait bientôt être lancée à Koutio. On a bien compris lors de sa conférence de presse que le RUMP avait à cœur de s’investir dans ce dossier pour, comme le dit Cynthia Ligeard « humaniser ces quartiers. » Comme le sujet est sensible et comme d’habitude Calédonie Ensemble a essayé de leur couper l’herbe sous le pied le même jour en s’opposant à ce que Philippe Michel appelle la « régularisation des squats. » Pour ma part comme Franck le disais ici, je trouve que l’idée de rendre les squats plus habitable est noble et surtout très humaine. On peut ne pas toujours être d’accord avec Pierre Frogier mais il faut bien reconnaitre qu’il est indécent de laisser plus de 7000 personnes vivre dans des cabanes insalubres ou des zones quasi-marécageuses. Tout le monde a le droit d’avoir au moins le minimum, la Calédonie est un pays riche je vous le rappelle. Tout ça pour dire que j’aimerai bien avoir votre avis au travers de commentaires. Comment vous voyez cette idée de commencer par une opération sur le quartier de Koutio et crise oblige l’Etat tiendra-t-il sa promesse de financer au-delà de 2012 ? Comme toujours, vous avez le droit d’être contre mais au moins expliquez-moi pourquoi car si c’est uniquement s’opposer pour s’opposer…. Je vous joint ci-dessous la retranscription du reportage de NC 1ère.

Retranscription TNC 03/11 : LES SQUATS

Journaliste : La province Sud s’intéressera, mercredi prochain, au dossier de l’habitat, aide à l’accession à la propriété pour les classes moyennes et surtout restructuration des squats. Ce projet ne fait pas toujours l’unanimité, certains craignent que cet habitat, dit spontané, ne perdure.

Journaliste : Un nouveau regard sur l’habitat en province Sud, le film a été projeté mi-octobre à Tours, au congrès des entreprises publiques locales. Un nouveau regard, entendez par là le projet de réhabilitation des squats où vivent quelque deux mille familles. Annoncée le 27 janvier par Pierre Frogier, l’idée a fait son chemin et obtenu l’appui de l’État. Mais la question de fond demeure : créer un réseau routier, sanitaire, amener l’eau, l’électricité, n’est-ce pas pérenniser cette forme d’habitat ?

CinthiaLigeard : Oui, ça va durer, parce que c’est pas quelque chose qui va être traité en l’espace de 4-5 ans, mais non, ça n’est pas du définitif. L’idée, c’est bien de créer l’occasion pour chacun d’entrer petit à petit dans la vie urbaine. On part du principe qu’on ne peut plus se satisfaire aujourd’hui de conditions dans lesquelles vivent les squatteurs. Donc, on humanise ces conditions de vie. Parallèlement, on poursuit la construction de logements et la création d’un véritable parcours résidentiel, et petit à petit, on va les reloger lorsqu’ils seront prêts, lorsqu’ils en auront les moyens, lorsqu’ils rempliront les critères et lorsque nous aurons des logements à leur proposer, ils vont déménager et entrer petit à petit dans des logements normés.

Journaliste : Une opération pilote doit être lancée dans quelques mois sur la presqu’île océanienne, à Koutio. Au total, 14 sites sont identifiés et pas question apparemment de se laisser déborder.

CinthiaLigeard : Ce sera vraiment des endroits précis, ciblés et choisis. Ceux qui construiront des cabanes à droite, à gauche, ils ne sont pas sûrs d’être pris en compte par ce système.

Journaliste : Depuis le début, Calédonie ensemble dit son opposition au projet, et les arguments ne manquent pas :

Philippe Michel : D’un côté, on arrête de construire des logements sociaux, et que de l’autre, on dit aux squatteurs : si vous êtes là depuis suffisamment longtemps, on va réaliser un certain nombre d’aménagements. Vous allez payer une redevance et vous pourrez rester là où vous êtes. Pour appeler les choses par leur nom, c’est réellement un projet de régularisation des squats.

Journaliste : Pas d’opposition en revanche au deuxième texte présenté mercredi prochain à l’assemblée de province : un nouveau dispositif d’accession à la propriété d’un logement neuf a été imaginé pour les classes moyennes.