La déclaration de Frogier après le 1er tour des Législatives

Déclaration du Président Pierre Frogier, ce mardi 13 juin à 10h à la permanence du Rassemblement-UMP.

Le Rassemblement-UMP a encaissé un dur revers lors du premier tour des élections législatives et j’en assume l’entière responsabilité.

Dans ces circonstances difficiles, je tiens néanmoins à remercier tous ceux qui ont porté leurs voix sur nos candidats Gaël YANNO et Eric GAY.

La politique est parfois cruelle, mais je suis convaincu qu’ils méritaient mieux que les résultats qu’ils ont obtenus lors de ce scrutin. Le score de Gaël n’est pas à la hauteur de son bilan remarquable et de ses qualités personnelles et je suis convaincu qu’il va le démontrer, dimanche, en conservant son mandat.

L’élimination d’Eric, dès le premier tour, est injuste et je reste persuadé qu’il aurait été un excellent député pour cette seconde circonscription que je connais bien, pour l’avoir représentée pendant plus de 15 ans.

Manifestement, nos deux candidats ont été sanctionnés pour avoir porté et défendu, avec conviction et loyauté, la politique que j’ai impulsée, depuis plus de deux ans, au Rassemblement-UMP.

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J’ai entendu le message fort qui m’a été adressé, dimanche, par un grand nombre d’électeurs.

Je comprends leurs interrogations et leurs inquiétudes mais je veux leur réaffirmer que la vocation du Rassemblement et sa raison d’être, c’est le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France. Nous n’avons pas changé. Notre combat reste le même.

Nous voulons installer durablement la Nouvelle-Calédonie dans la France, dans une large autonomie et dans le respect de son identité propre et de sa personnalité. Et nous voulons le faire avec l’adhésion du plus grand nombre.

C’est dans cette perspective que j’ai voulu ouvrir de nouvelles voies pour créer les meilleures conditions possibles à la préparation de notre avenir et à la sortie de l’Accord de Nouméa. J’ai en effet la conviction que l’immobilisme nous conduirait dans le mur et que toute autre solution, que celle du dialogue avec nos partenaires indépendantistes, nous ramènerait trente ans en arrière.

C’est la raison pour laquelle j’ai proposé, aux calédoniens, un projet généreux et novateur, pour construire notre avenir dans la France et dans la paix. J’ai pris, pour cela, plusieurs initiatives qui, malheureusement, n’ont pas été comprises par une partie de nos compatriotes, attachés comme nous, au maintien de la Calédonie dans la France.

Je mesurais parfaitement les risques que je prenais en faisant ces propositions. J’aurais du consacrer davantage de temps à les expliquer et à les faire partager.

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Je constate, aussi, que ces propositions se sont heurtées à un pilonnage insensé, de la part de nos opposants, au sein de notre propre famille politique, avec des visées purement électorales. La campagne de mensonge et de désinformation, menée avec une incroyable mauvaise foi par Philippe GOMES et Calédonie ensemble, a porté ses fruits. Ils ont menti, sciemment et délibérément, et ils ont joué sur la peur alors que le processus que nous voulons mettre en œuvre est précieux, fragile et qu’il a besoin de temps. Leur attitude est d’autant plus irresponsable, qu’ils n’ont pas de solution de rechange à proposer aux Calédoniens.

Je regrette également le comportement des responsables indépendantistes. J’étais en droit d’attendre, de leur part, moins de frilosité vis-à-vis de leur base, plus de détermination et plus de courage. Je comprends qu’il leur est difficile d’assumer publiquement un certain nombre de positions, mais leur passivité a lourdement pénalisé notre projet politique en laissant croire, aux Calédoniens, que nous faisions des concessions unilatérales.

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Pour conclure, je réaffirme avec sincérité et gravité que notre seul projet est d’inscrire durablement la Calédonie dans la France et que nous sommes les seuls à proposer un vrai projet d’avenir courageux et innovant aux Calédoniens.

Je suis intimement persuadé que nous y arriverons en respectant la volonté de la grande majorité des Calédoniens, tout en engageant véritablement le dialogue avec nos adversaires indépendantistes, en toute transparence, sans précipitation, mais sans attendre la fin de l’Accord de Nouméa.

Le Rassemblement-UMP est un grand parti, qui a une longue histoire. Il a notamment été signataire des accords de Matignon et de Nouméa. Demain, au-delà de cet accident électoral, il sera de nouveau l’acteur de la solution qui offrira à la Nouvelle-Calédonie, un avenir de paix dans la France.

PIERRE FROGIER