La question se pose sérieusement aujourd’hui. Hormis son mandat de Sénateur, dont les Calédoniens n’ont pas grand-chose à faire (ils n’ont pas été consultés pour cela) il n’est plus rien sur la scène politique des institutions calédoniennes. Il n’est plus président de la Province Sud, il n’est plus député de la Nouvelle-Calédonie (élu directement). Il n’est qu’à la tête (pour combien de temps encore ?) d’un parti politique désavoué, décrédibilisé, vaincu dans les urnes, dont les candidats ont perdu la confiance des citoyens le 17 juin, rendez-vous républicain entre les électeurs et leurs représentants, que Pierre Frogier a habilement esquivé, laissant à d’autres le soin de se faire battre à sa place. Ce pied-de-nez fait aux Calédoniens, après leur avoir imposé le drapeau du FLNKS, a été bien vu, bien compris.
Depuis des semaines, il n’est plus convaincant. Son “j’assume”, fin juin, n’était que des paroles de circonstance, un semblant, un geste obligé envers ceux qu’il a envoyés aux urnes à sa place. Et il n’a assumé qu’à moitié, en démissionnant de son siège à la province, pas de la présidence du parti à qui il a fait perdre des élections. Puis son autisme, sa persistance à dire que les Calédoniens n’ont pas compris, etc, ont lassé ces derniers, qui se sont sentis pris pour des veaux incapables de réfléchir. Il a finalement, et à moitié assumé, oui, deux mois plus tard, en démissionnant. Certainement plus par la force des choses que par la volonté de faire un grand geste à sa propre gloire. Mais tout ceci laisse des traces pesantes et persistantes. Et l’éjection de son poulain Rock Wamytan (dont l’élection à la présidence du Congrès avait laissé aux Calédoniens l’image d’un Pierre Frogier votant des deux mains avec un grand sourire) est le point final d’une perte de terrain catastrophique.
Depuis 2010, et comme disait Paul Néaoutyine, et sa ‘fanfaronnade” du drapeau, l’homme agaçait les Calédoniens qui se sentaient trahis, méprisés. Sans oublier les levers de drapeau au lever du soleil en catimini par ses lieutenants. La gronde était perceptible, le nier serait malhonnête. Et les Calédoniens ont attendu deux ans et ce dimanche 17 juin pour lui présenter la facture, à lui et au Rump. Le Rump que Pierre Frogier a emporté dans sa chute, chute dont le parti ne se relèvera s’il reste indissociable de Pierre Frogier. L’homme voulait entrer dans l’histoire, il en est déjà ressorti par la petite porte, et surtout il est sorti du coeur d’une majorité de Calédoniens. Et son parti devra sans doute le sortir, où du moins l’écarter, s’il veut présenter aux Calédoniens une refonte crédible pour les élections de 2014. La survie du parti se paiera sans doute au prix de la mort politique de l’homme. A eux de voir…
Aujourd’hui, seul un ressaisissement, un retour à une attitude moins “copain comme cochon” avec des individus comme LKU ou Rock Wamytan, pourrait peut-être le sortir de cette impasse. Mais après l’affaire des drapeaux et des squats à aménager, ce changement radical, seul choix qu’il a, a un défaut majeur: il montrerait l’inconstance, le manque de ligne politique droite, réfléchie, et durable de l’homme. Avec les traces laissées, avec son déficit de crédibilité, toute agitation de sa part risquerait d’être reprise à sa défaveur, de se retourner contre lui. L’homme s’est enfermé dans son propre piège, celui de sa propre inconstance motivée par ses ambitions de grandeur, celui de son manque de hauteur de vue, celui de la surestimation de lui même et la sous estimation des autres, y compris ses concitoyens. Bref, c’est son statut d’homme politique visionnaire, réfléchi, durable, qui, par ses erreurs, a été mis à mal pendant deux ans, jusqu’à ce que ceci soit sanctionné par le résultat des urnes.
Tout homme a droit à une deuxième chance, pour rattraper ses erreurs et se racheter une place. Mais les Calédoniens sont-ils prêts à lui redonner leur confiance ? Rien n’est moins sûr. Son parti le maintiendra-t-il, ou l’écartera-t-il ? De plus, quelle option, quelle manoeuvre, quelle proposition politique pourrait-il faire, qui lui redonnerait de la vigueur, une image positive ? Car le choix est restreint. A moins qu’il nous prépare un coup d’en-dessous la table, une manoeuvre politique “politicienne” destinée uniquement à tenter de reprendre la main. Mais avec ses manoeuvres passées, on ne peut pas se reprocher d’être suspicieux à son égard. Et il ferait quelque chose de politiquement risqué, c’est sûr, plus pour la Calédonie que pour lui. Les perspectives semblent donc bien réduites à une peau de chagrin. Et les Calédoniens, vaccinés, se laisseront-ils encore avoir par un tour de passe-passe? Tout ceci sont les grandes inconnues, elles appartiennent à l’avenir, l’avenir nous le dira.
Lemec Dici
en 35 ans de vie politique Pierre Frogier n’a jamais eu affaire avec la justice et n’a pas changé de parti ce n’est pas le cas du gomeze!!
test test et re-test
@ le mec d’ici
bon j’aurai bien voulu lire les commenatires avant de répondre mais bon y a u nos quelquepart les commentaires ne sont pas visibles
Bon texte amigo
je ne peux plus voir les commentaires! Franck!
J’étais perdu, (perdu, sola, abandonnata !!!)
Test
test
Excellent aussi ! Décidément les pseudos antiques, Prométhée, Diogène, inspirent et sont inspirés.
Est-ce que le talent, l’humour, la réflexion et la critique percent et attaquent l’inoxidable armure de bêtise, de peur et de mauvaise foi et le front buté des dictateurs, du totalitarisme de l’argent et de l’idéologie fantasmatique raciale, au pays des congratulations autistes, des borgorigmes et des jérémiades ?
Pas sûr…
Merci Francky pour la nouvelle fonctionnalité d’inscription avec le mot de passe.
A noter que je me connecte désormais avec le pseudo Pebe et non plus Pébé. Tu peux donc shooter les messages qui t’arriveraient avec l’ancien pseudo.
Comme dit ma voisine :
“Bof ! Rester 35 ans avec les mêmes aux mêmes postes,
(et souvent cumulés)
ça attire la grosse tête, les gosses illégitimes & la corruption
comme le Nutella attire les kilos…”