Ouvéa : la réconciliation

L’île a connu ce dimanche une journée particulière riche en souvenirs, en symboles et en émotion. La population a commémoré la mort des 19 d’Ouvéa, le 5 mai 1988, mais également celle de Jean-Marie Tjibaou, Yéweiné Yéweiné et Djubelly Wéa.

« Ils sont tous aujourd’hui les morts du pays », a déclaré le député Philippe Gomès, évoquant dans son discours autant les gendarmes de Fayaoué, que les 19 d’Ouvéa ou les leaders du FLNKS, tués en 1989 lors de la cérémonie de levée de deuil. Ce 25ème anniversaire a débuté par une cérémonie oecuménique célébrée par le père Apikawa et le pasteur Boucko. « Il est important que nous soyons tous là aujourd’hui, a déclaré le vicaire du diocèse, cela montre que les hommes peuvent aussi faire preuve de sagesse ». Et parce que les délégations étaient tellement nombreuses et variées, il a fallu regrouper toues les communes en une seule.

Au mémorial

La foule s’est ensuite dirigée vers le mémorial où sont inhumées les 19 d’Ouvéa. Un mémorial qui aujourd’hui a pris une nouvelle allure grâce au travail de 19 artistes qui ont chacun réalisé une sculpture à la mémoire des hommes du 5 mai 88. La foule, les familles des preneurs d’otage et celles des gendarmes, ainsi que les personnalités politiques invitées se sont retrouvées autour du mémorial, pour rendre hommage aux morts des Évènements. « Il nous faut maintenant atteindre le temps de la réconciliation, a déclaré Mathias Wanneux, responsable de l’UC à Ouvéa, nous devons construire une société ouverte et diverse ». Présent également, le haut-commissaire a souligné l’importance de « construire une société qui conjugue les puissances fondamentales kanak et les exigences les plus élevées de la morale républicaine ». Pour sa part, le député Philippe Gomès a souligné la nécessité de recoudre les liens, « c’est sur cette mémoire rassemblée, a-t-il déclaré, que nous serons susceptibles de construire ensemble un destin commun, de constituer le peuple en devenir auquel nous aspirons ».