On a la météo qu’on mérite, si je puis dire. Le pays connaît depuis quelques semaines un temps pourri. Bizarre, car cela correspond au départ d’Hélène Iekawe de la météo, depuis le ciel nous tombe sur la tête. Blague à part, cet épisode pluvieux que personne n’a vu venir, a été un véritable désastre pour l’agriculture calédonienne et en particulier pour les exploitants agricoles de la Province Sud, où c’est un vrai cataclysme qui s’est abattu sur les récoltes de tomates ou de squash. Les inondations ont provoqué de gros dégâts dans les habitations. Vient se poser le problème des constructions en zones inondables où les autorités n’ont pas respecté les règles élémentaires d’urbanisme en vigueur.
Les habitants et les agriculteurs de ces zones ont du être surpris de voir la présidente fantoche de la Province Sud et le vice président Tuyénon, ils sont descendus dans la boue et avec leurs petits tours en hélicoptère, ils pourront nous faire un « vue du ciel » à la Yann Arthus Bertrand. Le vice président du gouvernement a fait sa petite inspection, puisque le président du gouvernement n’était pas là. Dire que tout le monde le qualifiait de monsieur Brousse, mais il n’a pas envi de quitter son 4ème étage sauf pour aller à Tontouta, il connaît mieux les aéroports et la business class.
Depuis le 1er juillet 2013, la Nouvelle-Calédonie a une nouvelle compétence, celle du droit civil et du droit commercial. Ce transfert préparé de longue date marque une étape de plus dans l’émancipation calédonienne, mais nos petites têtes pensantes ne savent pas ce qu’il faut en faire, et certains disent que ces nouvelles compétences ne seraient applicables qu’aux citoyens calédoniens mais pas aux autres ! Lors du conseil des ministres du 3 juillet dernier, le ministre de l’Outre-Mer, Victor Lurel, a présenté un projet de loi organique portant sur l’actualisation de la loi organique du 19 mars 1999 relative à la Nouvelle-Calédonie. Le pays pourra se doter d’autorités administratives indépendantes, j’espère que celles-ci seront vraiment indépendantes. La Nouvelle-Calédonie pourra donc créer via une loi de pays des AAI qui exerceront des missions de régulation dans les domaines de compétences du pays. L’Etat sera aux côtés du pays pour l’accompagner dans ces nouveaux champs de compétences.
La semaine fut très dense pour l’UMP. Avec une participation médiocre de 28 %, le nouveau président de l’UMP n’en sort pas vraiment grandi malgré 92 % des votes en sa faveur, un résultat sans ambiguïté. Cette élection légitime Copé qui était jusqu’à alors un président contesté. On peut faire confiance à son activité qui est incontestable. Il lui reste à reconstruire son image qui est dévastée par l’épisode de l’hiver dernier, sa situation politique est objectivement plutôt favorable. Dans le cas où Sarkozy revient, il sera son bras droit, sinon il est libre d’agir à sa guise, en se présentant en 2017 ou en devenant le faiseur de roi si son image n’est pas restaurée. François Fillon a conservé un souvenir cauchemardesque des élections à la primaire, dans laquelle il n’avait pas brillé donc maintenant, il les évite.
Il voulait des statuts équilibrés, il les a obtenus. Il faudra que la maison neuve corresponde aux textes et qu’il soit présent et surtout plus actif que Jean François Copé, ce qui n’est pas gagné d’avance pour l’ex premier ministre. Il a un an devant lui, c’est un boulevard qu’il doit prendre, un privilège, pour préciser sa propre image, pour apparaître moins pessimiste et plus offensif, moins distingué, plus désinvolte et plus impliqué, mais surtout définir son idéologie qui a varié selon les décennies, un peu comme notre sénateur Frogier. Mais si Sarkozy revient, je souhaite bon courage à ceux qui l’affronteront aux primaires.
Pour l’UMP et Sarkozy, cette semaine fut très rude, avec la décision du conseil constitutionnel, rejetant les comptes de campagnes de Nicolas Sarkozy de 2012. Si Sarkozy avait été réélu président de la république, cette décision aurai-t’elle été la même ? Rien n’est moins sûr. En 1995, il y eut les mêmes faits avec les comptes de campagne du candidat Balladur, mais le conseil constitutionnel de l’époque, pour des raisons politiques, avait validé les comptes de campagne et comme par hasard c’était un homme de gauche qui fut à l’origine de cette validation.
Les choses ont changé depuis le XXème siècles, fini le temps où des lobbies pouvaient venir remettre des mallettes de billets. Le conseil constitutionnel ne va que dans le sens de la commission nationale des comptes de campagne, mais certains disent que cette décision n’est que purement politique. Jean Louis Debré un pur chiraquien et ennemi de Sarkozy depuis 1995 a encore une fois montré sa vindicte pour l’ancien maire de Neuilly sur Seine, les débats furent houleux, ils ont porté principalement sur le meeting de Villepinte le 3 mars 2012. Mais il y a deux poids deux mesures dans cette décision, depuis la loi organique d’avril 2006, le conseil constitutionnel aurait pu juste faire payer la moitié, mais là il fait payer plein pot l’UMP et Sarkozy. La sarkozie crie au règlement de comptes, que tous les pouvoirs s’acharnent sur le retour de Nicolas Sarkozy. L’appel au don lancé jeudi soir par l’UMP. D’après les dires, les dons avoisineraient déjà les 1 millions d’euros, chacun des 315000 adhérents de l’UMP selon la trésorière de l’UMP doit participer à l’effort en donnant environ 35 euros. Suite à la décision des sages, l’ex président membre de droit du conseil constitutionnel a décidé de claquer la porte, pour selon lui « retrouver sa liberté de parole ».
La chambre basse est passée cette semaine à un projet de loi phare de la campagne de François Hollande, le cumul des mandats. Ce n’était pas une exclusivité française, mais c’était une singularité française, qui a toutes les chances de disparaître. Tout d’abord parce que le président Hollande s’y est engagé, les militants socialistes ont voté en faveur de cette disparition, que 75% des français sont pour et que par dessus le marché la plupart des parlementaires socialistes s’était individuellement engagée en faveur de ce projet de loi. C’est absurde d’être député ou sénateur à temps partiel, comme on l’est lorsque on cumule les mandats. Politiquement chose compliqué et surtout les parlementaires trouvent qu’ils n’ont pas assez de pouvoir, il y a alors une contradiction, un conflit d’intérêt entre le national et le local. C’est vrai qu’on demande à un député ou à un sénateur de légiférer sur des sujets qui ont des conséquences sur la collectivité locale qu’ils représentent. C’était une question qui devait être posée. Ceux qui s’y opposent ont des arguments d’ordre pratique, presque prosaïque.
C’est de dire que pour une circonscription, être représentée par un député ou par un sénateur lui donne beaucoup plus de poids à Paris, pour obtenir ce dont elle a besoin, des subventions, des exceptions, des interventions. Le maire de Marseille ou de Lyon sera toujours reçu, alors que le maire d’une ville comme Caen par exemple ne le sera peut-être pas. L’autre argument des contres le cumul des mandats, c’est évidemment d’être aux contacts des électeurs, cela crée des comportements différents de ceux qu’on ne voit qu’au niveau national. On cherche toujours à édifier des cathédrales législatives, au lieu de prendre des mesures progressives et de bon sens. On veut toujours faire tout d’un coup au lieu de faire par étapes. Normalement, ce projet de loi devrait passer à l’Assemblée Nationale, mais au Sénat cela risque d’être plus délicat, où les élus sont une émanation directe de ces collectivités territoriales. Nos sénateurs calédoniens sont-ils pour le non cumul des mandats ? On sait déjà qu’à Calédonie Ensemble la devise sur ce sujet est : « un élu, un siège ».
Cette semaine Batho a fait plouff !!! Pour l’ancienne ministre, cette sortie médiatique fut mal calculée. Elle a tenté un coup de bluff, elle considère qu’elle avait un mauvais budget, c’est vrai, 7 % de baisse sur le budget du ministère de l’écologie, c’est un mauvais budget, même si elle devait récupérer ¾ avec la taxe éco sur les poids lourds à la rentrée. Il n’empêche qu’à l’affichage c’était un mauvais budget, elle a pensé pouvoir lancer un pavé dans la marre et obtenir, probablement la semaine prochaine par exemple, l’investissement nouveau supplémentaire relevant de son ministère et que ça allait rehausser son prestige. François Hollande a expliqué au mois de mai que c’était fini et qu’il ne voulait plus de dissonances. Il s’agit du budget, l’acte gouvernemental principal chaque année. L’ancienne ministre Delphine Batho n’était pas soutenue par le parti à la rose, elle n’a pas d’assise, ni de courant et surtout elle avait de très mauvaises relations avec les écologistes et avec les grands patrons du CAC40, elle a donc surévalué ses forces. On peut trouver ce « limogeage » injuste, mais pour pouvoir dissoné, il faut être soit fort, soit habile, ce qui a manqué à Batho.
Ce n’est pas non plus le drame du siècle, les députés socialistes sont un peu émus, parce qu’ils se disent que c’est compliqué cette vie, les ministres se disent qu’il y a un exemple maintenant et se tiennent donc à carreaux. Les écologistes n’ont cette fois-ci rien dit, préférant rester au sein du gouvernement Ayrault et attendant l’automne pour voir leurs poids réels notamment en vue des prochaines échéances municipales de 2014.
“….Il répondait ainsi à Pierre Frogier qui répète – il l’a déjà dit – que depuis 1998, les indépendantistes ont renoncé à l’indépendance.
C’est vrai, tout le monde le sait. Et eux les premiers !
Mais, en principe, il ne faut pas le dire…..”
Mais quel monument de condescendance envers les independantistes.
Etre aussi hautain et arrogant, ca depasse l’entendement.
C’est sur que le mieux est de les mettre au Tribunal pour diffamation lorsqu’ils dénoncent des manœuvres électorales sur NC 1° … pas vrai Floyd ?
http://koodji.com/media/gomez-tas-paye-combien
(Rire)
J’aime bien Ligeard = la Yann Arthus Bertrand des pastèques…
[Mais le cas de Batho est différent. Son remplaçant est beaucoup plus docile avec les lobbies. Voir les sites… bla bla]