Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je signe

De toute évidence, le Rump a un problème avec sa signature.
Je lis la tribune de Bretegnier dans les Nouvelles et je me dis que ces types ne manquent pas d’air. Pour la énième fois, le monsieur économie du Rump, nous explique tout le mal qu’il pense des Accords Économiques et Sociaux signés en 2012 et du protocole d’accord de fin de conflit signé au haut-commissariat en mai dernier ! Que lui et les membres de son parti jugent que ces accords sont idiots et dangereux pour la Nouvelle-Calédonie, c’est leur droit le plus total et nul ne leur conteste. Mais bon sang de bois, pourquoi les ont-ils signés ?

Parce qu’il fallait mettre fin à une grève qui paralysait le pays, nous explique doctement Pierre Bretegnier. L’argutie est limitée, n’est-ce pas ? « Il faut savoir terminer une grève », déclarait Thorez qui n’ajoutait pas pour autant : « y compris en signant un accord que l’on n’a pas l’intention de respecter » ! La réalité du dossier dirait un avocat, c’est que le Rump n’a aucun courage. Il n’a pas eu celui de dire au haussariat devant toutes les forces économico-politiques du pays réunies, qu’il ne signerait pas l’accord parce qu’il le jugeait mauvais. Et il ne l’a pas fait parce que c’était avouer à la face du monde que sa « philosophie » économique (j’ai conscience de mon emphase), n’est autre que celle du MEDEF et des patrons des grands groupes !

De quelle valeur doit-on créditer un accord signé par le Rump ? Parce qu’il en est de ces accords sociaux comme de bien d’autres textes à la portée différente, qu’il s’agisse par exemple du rapport d’enquête de l’affaire Boiteux comme de l’accord de Nouméa. À propos de cette feuille de route majeure pour le pays et son avenir, que n’avons-nous entendu de la part de Pierre Frogier ? Lui qui se pique d’être « historique » s’attache depuis des années à détricoter un accord que dans le fond il n’a jamais accepté, sinon contraint par Jacques Lafleur qui certainement ne lui a même pas demandé son avis ! Ce qui explique bien des comportements, à commencer par le drapeau et ses adjuvants que sont l’indépendance-association ou Wamytan au congrès !

Voilà où nous en sommes, mais au moins ça a le mérite d’être clair. C’est de la psychologie inversée basique : j’ai signé un accord, donc je ne respecterais pas ma signature. C’est une attitude politique comme une autre à condition ensuite d’en accepter les conséquences. Car il arrivera bien un jour où tous ceux qui pensent qu’une signature sur un traité engage au moins celui qui l’appose, finiront par se lasser et demanderont des comptes.

Captain Cap