Que nous réserve le prochain 24 septembre ?

A chaque 24 septembre sa polémique, celle de l’année dernière (histoire des cases) fut le point d’orgue de cette manifestation qui devrait pourtant avoir du sens à l’époque charnière dans laquelle nous vivons. Historiquement, le 24 septembre est une fête civile locale chômée en Nouvelle-Calédonie pour commémorer la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France le 24 septembre 1853. Cette signification étant une source de réjouissance plus pour les non-indépendantistes que pour les partisans de l’accès à une pleine souveraineté, les autorités et certaines associations (tout particulièrement le « Comité 150 ans après ») ont tenté après l’accord de Nouméa d’en faire une célébration plus consensuelle sous le nom de « Fête de la Citoyenneté ». Il parait clair de constater que depuis 3 ans, les indépendantistes se sont largement emparés de cette fête pourtant dédiée à tous les citoyens du Pays quelque soit leur couleur, leur religion ou leur orientation politique. Personnellement, cela ne me dérange pas, surtout si les non-indépendantistes ne s’intéressent pas plus à cette date symbolique. Mais n’y a-t-il pas quelque chose de mieux à faire pour fédérer un public plus large ?

Rassurez-vous, peu importe le programme de cette année, nous aurons le droit aux discours fleuves des principaux représentants de la classe politique actuelle. Vous savez,ce type de discours ou on se jette des fleurs à tout va et ou le destin commun raisonne régulièrement comme un métronome dans chaque timbre de voix. Juste une question au hasard ! Est-ce qu’il ne serait pas temps pour Dewé Gorodey de tirer sa révérence au sein du Gouvernement. Je n’ai absolument rien contre cette charmante dame, je sais aussi qu’un poste au Gouvernement est plus que confortable mais quand même. Entre l’échec absolu du dossier sur les signes identitaires et cette hyper longévité qui n’a pas montré ses preuves en terme de culture, je pense qu’il est temps de réfléchir à cette problématique. Pour appuyer mes propos, je reprendrai cette première phrase tirée de Wikipédia: “Déwé Gorodey est une femme politique indépendantiste et écrivain kanak de Nouvelle-Calédonie, née dans la tribu de l’Embouchure à Ponérihouen (Nouvelle-Calédonie) le 1er juin 1949. Elle est à ce jour la seule personne à avoir fait partie de tous les gouvernements néo-calédoniens depuis la création de cette institution en 1999.”

Sinon au delà de Mme Gorodey, que faire pour redynamiser cette journée citoyenne. On dit bien souvent que les blogs et forums sont faits pour que nous puissions confronter nos idées mais aussi apporter une pierre à l’édifice de nos réflexions communes. A vous de jouer pour apporter des idées. Nous savons tous que les idées miracles n’existent pas mais je pense qu’il est important de préserver cette date pour le bien de la citoyenneté, c’est donc pour ceci que je vous demande de faire marcher vos neurones 🙂 Pour donner l’exemple voici quelques propositions que je soumets aux organisateurs de cette manifestation.

– Un concert unique avec la venue d’une star internationale engagée dans les belles idées, reconnaissante de l’effort et du chemin parcouru depuis les “évènements”. Bon OK, je vois plus un type comme Johnny Clegg que Pierpoljak par exemple

– Une chaine humaine qui encerclerait tout Nouméa, pour être ensuite filmée par hélicoptère

– Des ateliers “Troc de Culture” (Ex: tu m’apprends à sculpter ou à monter une case, je t’apprends à cuisiner un plat précis ou à tourner de l’acier). Fonctionne aussi avec; je t’apprends à te battre, tu m’apprends à conduire

– Organiser un championnat du monde de Feu d’artifice en une soirée avec 5 feux d’artifice tirés tous les quarts d’heures. (j’ai vécu ça cet été sur une plage bretonne, j’ai été bluffé par le spectacle)

Bref, ce ne sont ici que quelques idées parmi tant d’autres. Reste un aspect à aborder pour être complet dans ce billet: les ravages de l’alcool ou autres substances qui provoquent des dégâts irréparables lors d’événements phares car malheureusement, en Nouvelle-Calédonie, on ne connait pas vraiment ses limites et le sens du mot modération. Toutes ces saloperies sont pourtant bonnes à consommer tant qu’on en abuse pas avant de franchir ce seuil qui nous fait parfois basculer dans le cauchemar. Je sais qu’il faut faire avec et que ca prendra du temps pour que les mentalités changent, je sais aussi qu’on oublie les bons moments aux détriments d’un seul incident… que voulez-vous, on ne changera pas le monde. En fait, y’a même pas à réfléchir, y’aura toujours un con ou une conne pour nous gâcher la fête !

Espérons juste que nous serons un jour assez intelligents pour préserver notre liberté de circuler et de penser, Fête de la Citoyenneté ou pas.

Franck

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