Oui à la jeunesse mais attention tout de même…

La classe politique calédonienne, on la voit volontiers âgée, bedonnante, et somnolant sur les bancs de nos institutions. Alors que les calédoniens (toutes couleurs confondues) demandent majoritairement la fin du cumul des mandats et un renouvellement de ses politiques, certains dinosaures s’accrochent à leur poste comme une moule à son rocher c’est indéniable. Ce que j’affirme ci-dessus est conforté par la réflexion des jeunes que j’ai pu visionner. Vous savez cette interview réalisée par Koodji qui mettait 3 jeunes en avant, ces derniers défendant les couleurs de leur parti politique.

Et bien j’me dis que la relève est bien là. Ils sont jeunes, diplômés, ambitieux et engagés depuis de nombreuses années. De droite ou de gauche, ils cherchent à se faire une place dans la jungle politique, et à incarner un renouveau. Seulement, auront-ils les reins assez solide pour traverser sur la pirogue Calédonie, les tumultes d’une solution consensuelle tumultueuse ? J’ai de sérieux doutes à ce sujet et je ne pense pas qu’un Tom Varennes pour ne citer que lui me contredira a propos de cette réflexion.

Souvent poulain d’un élu, cette nouvelle génération est en train de s’émanciper et de s’imposer. C’est le cas de Nicolas Metzdorf, Christopher Gyges ou encore Sabrina Rosa Azik. Je n’oublie pas Stéphane Hénocque dans cet écrin de jeunesse car il est tout de même le seul à partir sans affiliation aucune à un quelconque parti politique du caillou… un défi à la hauteur des ambitions de Convergence Pays.

Ce qui rapproche cette jeunesse qui milite quand d’autres se bourrent la gueule (bien que l’un n’empêche pas l’autre), c’est surtout une maîtrise parfaite des nouvelles technologies. Tous très présent sur Twitter et Facebook, ils jouent sur la proximité, mais avec beaucoup plus de talent que leurs aînés. Et c’est peut-être la vraie rupture entre ces deux générations, bien que la langue de bois ne soit jamais très loin. Mais n’allons-nous vers toujours plus de com’ ? Une chose est sure, nous verrons bien dans 8 mois si ce pari sur la jeunesse reveillera l’autre jeunesse electorale qui continue de bouder les urnes. La question d’une éventuelle obligation du vote devrait être débattue. Elle existe d’ailleurs dans certains pays, tels que la Belgique, la Suisse ou la Grèce. Néanmoins, elle n’a jamais été envisagée sérieusement en France. En revanche, le droit de vote est moralement un devoir pour les citoyens, comme le rappelle l’inscription figurant sur les cartes électorales : ” Voter est un droit, c’est aussi un devoir civique “. Les enjeux des élections qui nous attendent sont capitaux pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, toutes les voix compteront, il sera important de s’impliquer car c’est bien de votre avenir dont il s’agira.

Une chose flagrante par contre en Calédonie, on se rend vite compte que même si les jeunes boudent les urnes ils sont nombreux à rejoindre diverses associations. Ils prennent juste conscience qu’ils peuvent être acteurs de nos sociétés, qu’ils peuvent organiser des choses et que dans l’absolu tout est possible. Si nous pouvons tous devenir acteurs de nos sociétés, ce n’est cependant pas un sentiment universellement partagé : l’école ne nous le dit jamais clairement et nous fournit encore moins souvent les outils. Que ce soit en organisant un tournoi de pétanque ou en montant une action de solidarité internationale, on s’empare de la société dans laquelle on vit, on exerce notre citoyenneté, bien plus fréquemment, sinon activement, qu’avec une carte d’électeur. L’associatif est une sorte de vulgarisation de l’engagement: on peut y être bénévole sans trop de responsabilités. Adhérer à un parti ou à un syndicat a en revanche une dimension partisane explicite. L’associatif est globalement perçu comme un lieu d’échange et de divertissement, qui fait peut être moins peur aux étudiants qu’un parti ou un syndicat, qui ont par nature une dimension de défense active d’idées, de valeurs partagées au sein de la structure. Y’a donc peut-être à gratter dans cette réflexion pour occuper notre jeunesse bien trop souvent livrée à elle même et bien trop souvent dans le désarroi.

Tout ca pour dire que j’apporte toute ma confiance à la jeunesse, qu’elle soit politique ou électorale, c’est de toute manière le poumon du Pays les jeunes. J’émets juste quelques doutes sur la proximité des échéances et leur inexpérience des grandes institutions, une équation pas simple à résoudre car les enjeux sont bien trop important pour confier les rennes du Pays à une jeunesse fougueuse. J’espère juste qu’ils ne serviront pas de pions aux autres pièces maitresses de l’échiquier politique calédonien.

Que vous soyez jeunes et sympas ou vieux et cons, vous avez le droit de participer à cette discussion dédiée à la jeunesse de Nouvelle-Calédonie

A BIENTOT