Eric Gay, l’anti-Républicain ?

Hier, malgré la commémoration du 11 novembre et contrairement à l’usage républicain, le maire du Mont-Dore Eric Gay a refusé que la gerbe du député Philippe Gomès soit déposée avec celles des autres personnalités politiques du territoire.

« C’est moi qui décide et le député Gomès ne dépose pas au Mont-Dore ! »

Les témoins présents n’en sont toujours pas revenus. Traditionnellement, lors d’une cérémonie ô combien républicaine telle que celle de la commémoration de l’armistice du 11 novembre, les différentes personnalités politiques de Nouvelle-Calédonie déposent dans l’ordre protocolaire une gerbe aux pieds du monument, en honneur aux morts pour la France. Ayant choisi de commémorer le 11 novembre à Pouembout, Philippe Gomès s’était fait représenter par Léonard Sam, élu au congrès et habitant du Mont-Dore. Mais cette fois-ci, la gerbe fleurie du député Philippe Gomès a été refusée.

Il était en effet 17h30 quand Léonard Sam s’est présenté à l’agent de la mairie en charge du protocole. Visiblement gênée celle-ci est allée s’entretenir avec le maire de la commune. Eric Gay s’est alors avancé au-devant de Léonard Sam pour lui dire sèchement: « C’est moi qui décide et le député Gomès ne dépose pas au Mont-Dore ! ». A l’instar des autres, la gerbe du député de la seconde circonscription est donc restée à l’écart lorsque celles des parlementaires et des présidents d’institution ont été placées devant le monument, face aux représentants institutionnels.

Une défaite qui a laissé des traces

Candidat malheureux aux dernières élections, Eric Gay ne se serait jamais vraiment remis de son éviction dès le premier tour des législatives, notamment dans sa commune où il a largement été battu par son adversaire de toujours Philippe Gomès. Il vouerait depuis une haine inexpugnable à l’encontre de celui qui n’en reste pas moins un député de la République. Habitué aux écarts rocambolesques, le maire du Mont-Dore avait déjà l’année dernière fait polémique pendant sa campagne en déclarant que « les problèmes des femmes étaient moins compliqués que ceux des hommes », ce qui avait naturellement heurté les femmes de Yaté réunies autour de lui.

Le maire du Mont-Dore, candidat à sa propre succession, semble donc vouloir marquer son territoire même si c’est pour cela il doit faire fi de la tradition républicaine qui veut qu’en pareil occasion les hommes politiques mettent leur égo ou leur différence de côté. Le Président du Congrès Roch Wamytan a lui eu plus de chance : n’étant pas présent à la cérémonie, sa gerbe a eu l’autorisation d’y être déposée quand même.