Indépendance, référendums … et listes électorales !

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Les Accords de Matignon et Nouméa ont mis fin aux Evènements et ont permis de satisfaire une légitime aspiration des « indépendantistes » : que tous les Calédoniens puissent être consultés sur leur désir de rester ou non dans la France. Cette autodétermination est un droit reconnu internationalement et, accompagnée de mesures de décentralisation(1) , marque la fin d’un processus de décolonisation(2). Elle conduira à une forme d’« émancipation » puisque les citoyens auront choisi librement de partager ou non leur souveraineté avec la France.

L’Accord de Nouméa est donc pour nous un processus d’apaisement, qui doit conduire les Calédoniens qui s’étaient affrontés à réapprendre à vivre ensemble, refermer les plaies communes et participer à la réussite d’un « destin commun ».

Mais ce « destin commun » que nous appelons de nos vœux aurait mérité d’être construit ces 20 dernières années par des élus responsables et sincères : résorption des inégalités, du racisme, création de signes identitaires consensuels, meilleure connaissance des cultures de chacun, … et surtout disparition de cette stérile dualité « pour/contre » !

Au contraire, nos élus (de tous bords) ont été décevants (3), privilégiant leurs intérêts financiers et/ou électoraux à la résorption des clivages.

Pourquoi l’ont-ils fait ? L’histoire nous le dira un jour, mais il est évident que le maintien des clivages a permis aux « signataires historiques » de se maintenir au pouvoir plus longtemps que leurs seules compétences techniques le leur auraient permis. Ce n’est pas l’objet de ce message. Nous préférons analyser la situation présente et les enjeux prochains, et surtout attirer l’attention de nos concitoyens sur deux faits très importants :

A. Ces élections doivent être abordées sereinement !

Vous ne devez pas écouter les populistes qui jouent sur les peurs pour créer des tensions dont ils n’espèrent retirer que des avantages électifs. Certains discours ou brochures sont sur ce point édifiants, qui promettent que les référendums seront des « guillotines » qui susciteront des troubles, des tensions, … C’est une vieille technique de manipulation des foules : on suscite une peur, on en appelle à l’émotion plus qu’à l’intellect et on propose une solution (« consensuelle », « éclairée », « cinquantenaire », …) censée séduire et rassurer les électeurs.

Ne vous laissez pas non plus émouvoir par l’aplomb de certains nationalistes qui affirment sans sourciller que même si les citoyens veulent rester français, l’ONU ou l’Etat nous restitueront tout de même les compétences régaliennes. C’est du bluff ! Notre avenir nous appartient à nous seuls et à personne d’autre.

Les membres de Convergence-Pays s’engagent à respecter les résultats des scrutins et référendums à venir. Si les Calédoniens veulent récupérer les compétences régaliennes(4), nous nous attellerons à cette tâche, bien que nous pensions que notre Pays n’est pas prêt. Si les Calédoniens veulent que la France continue de les gérer, notre pays en restera alors paisiblement au stade de la large autonomie qu’il aura alors acquise. Nous proposerons alors des ajustements administratifs sur notre fonctionnement institutionnel : synergie entre les provinces, territorialisation de certaines compétences, …

B. Leurs résultats ne doivent être entachés d’aucun doute ni aucune contestation !

Nous pensons notamment là aux listes électorales qui font l’objet actuellement de basses manœuvres politiciennes.

Nous avons dénoncé en début d’année l’approche « ethnique » de certains nationalistes qui ont demandé la radiation de jeunes électeurs, sélectionnés selon la consonance de leur patronyme.

Nous constatons aujourd’hui qu’un leader indépendantiste, lucide sur les résultats à venir pour les prochains référendums et cherchant visiblement une raison pour tenter de passer outre, invoque l’insincérité des listes électorales, notamment à Nouméa, où seraient inscrits indûment 3000 électeurs.

Et le 1er adjoint de la capitale, lui-même en campagne, de réagir via un énième procès en diffamation.

Nous pensons que pour que les résultats des élections de 2014 et les référendums qui suivront soient respectés de tous, les listes électorales doivent préalablement être acceptées par tous !

Aussi, en complément des actions déjà entreprises(5), nous demandons à l’Etat de créer une commission dont la probité ne souffrirait d’aucun soupçon (magistrats, ligue des droits de l’homme nationale, …) pour analyser ces listes et faire taire toutes velléités de contestation.

Cette proposition est conforme à notre désir général de transparence, et à celui de voir notre pays s’épanouir dans la paix civile et le respect des principes démocratiques.

Car enfin, en guise de conclusion, nous tenons à rappeler que quel que soit notre statut futur,
nous nous battrons pour que notre pays soit toujours un état de droit(6) !

Citoyennement vôtre,
Les membres de Convergence-Pays.

1 – La décentralisation en Nouvelle-Calédonie se traduit par les « transferts de compétences ».

2 – Nous rappelons à nouveau que « décolonisation » est une notion totalement déconnectée de celle d’ « indépendance » : si les Calédoniens acceptent bientôt, via les référendums, de rester dans la France (c’est le choix défendu par Convergence-Pays), ils l’auront choisi librement, ce qui fera de nous un pays décolonisé, mais rattaché à la France. C’est d’ailleurs (toutes proportions gardées) le choix que la France elle-même a fait vis-à-vis de l’Europe à qui elle a confié plusieurs de ses prérogatives.

3 – Voir sur ce point l’interview du Président de la Commission des Lois à l’Assemblée, qui a inspiré notre dernier communiqué, visible sur www.convergence-pays.nc

4 – La justice, l’armée, la sécurité intérieure, la monnaie et la représentation internationale

5 – On se rappellera que les listes électorales spéciales sont déjà révisées, chaque année et dans chaque commune par une commission spécifique, présidée par un magistrat extérieur et indépendant (désigné par le Premier Président de la Cour de Cassation), et associant le maire et des observateurs locaux désignés et volontaires, dont certains nationalistes qui contestent pourtant aujourd’hui ces listes, mettant en doute le travail qu’ils ont fait et validé en temps opportun.

De plus, l’article 189 de la loi organique du 19 mars 1999 prévoit que : « La commission peut consulter un ou plusieurs représentants de la coutume désignés selon les usages reconnus, ayant leur domicile dans la commune et jouissant de leurs droits électoraux. » et que : « La commission est habilitée à procéder ou à faire procéder, par tout officier ou agent de police judiciaire, à toutes investigations utiles. »

6 – Notre pays doit rester un état de droit et sa gouvernance doit être détachée des questions ethniques, culturelles et religieuses !

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l'union fait la force

Va falloir être forts et déterminés les gars, parce que les mecs en place commencent déjà à se foutre de notre gueule : les indépendantistes sont en train de construire leur excuse à l’échec, pour eux, du Referendum (on entend plus le refrain “Kanaky 2014.”..?) avec les liste électorales “truquées” / Gomez est tellement démago et menteur qu’il pourrait bientôt faire de la politique en France / quand à Frogier, il se sent tellement intelligent qu’il mène des actions importantes sans concertation, sans remise en cause, sans démocratie interne et finit par exclure la moitié de ses adhérents…

Floyd

Créer une commission pour analyser les listes, c’est donner du poids aux élucubrations de Wamy et les autres Turlupins. Il n’en est pas question, suffit de respecter la LOI.

Rigoberto

Rigo : comment dire tout et son contraire :

Convergences : “Mais ce « destin commun » que nous appelons de nos vœux aurait mérité d’être construit ces 20 dernières années par des élus responsables et sincères : surtout disparition de cette stérile dualité « pour/contre » l’indépendance”

Rigo : puis un peu plus loin :

Convergences : “Si les Calédoniens veulent récupérer les compétences régaliennes(4), nous nous attellerons à cette tâche, bien que nous pensions que notre Pays n’est pas prêt.”

Vous vous affichez contre l’indépendance tout en déplorant que d’autres le fassent, étonnant non ?

Mlle S.

Je vois pas en quoi ils déplorent quoique ce soit. Ils disent qu’ils sont contre, mais qu’il faut arreter de résumer la politique du pays à ça.

Ils disent aussi que bien que contre, ils accepteront le verdict des urnes si les calédoniens veulent de l’indépendance.

J’ai bien compris ?

l'union fait la force

J’ai compris la même chose…

Rigoberto

Qui a dit qu’il n’accepterait pas le verdict des urnes du coté non indépendantiste ?
Vous dites la même chose que les autres partis non indépendantistes, Faut trouver autre chose pour vous distinguer.

RAF

“…de rester dans la France (c’est le choix défendu par Convergence-Pays)”

Tu pourrais nous expliquer en quoi tu te différencies de cette stérile dualité « pour/contre » !

l'union fait la force

“Rester dans la France” est à mon avis une très mauvaise image, malheureusement reprise par bcp. On est déjà hors de France. la question est, veut on être complètement indépendant, ou pouvons nous nous appuyer encore sur la France pour des compétences/enjeux qui dépassent les calédoniens (armée, surveillance de l’espace maritime, etc.). je pense que posé comme ça, le débat serait moins polémique, mais tout le monde n’y a pas intérêt…

Alex

Les accords prévoient que des non Kanak décident de l’avenir du pays.

Le peuple premier n’est plus le seul a avoir un droit légitime de regard sur l’avenir du Pays.

L’indépendance ne signifie pas Kanaky, mais bien pays des Citoyens qui le composent.

Le problème à mon sens et que lors des votes, si l’indépendance est rejetée, les plus radicaux seront toujours là pour dire qu’ils se sont fait avoir, ce qui ne sera jamais le cas du côté des loyalistes.

nam
Bonjour, je pense que vous avez voulu écrire que les non kanak décident aussi de l’avenir du pays, mais à mon sens, je dirais que les non kanak participent aussi à l’avenir du pays….Dans le destin commun. C’est cette notion d’avenir, de projets en commun (citoyenneté par ex) qui fait la différence. Le point 4 du préambule des accords: “La décolonisation est le moyen de refonder un lien social durable entre les communautés qui vivent aujourd’hui en Nouvelle-Calédonie, en permettant au peuple kanak d’établir avec la France des relations nouvelles correspondant aux réalités de notre temps….” ( seul le peuple,… Read more »
RAF

Mais bien entendu, du côté “loyaliste”, nous n’avons que des démocrates confirmés.
Et si le peuple premier a laissé de la place au destin commun, c’est bien parce qu’ils l’ont voulu.

l'union fait la force

je comprends pas ta remarque (1er degré). Quand aux loyalistes les plus en vues, le fait que même leurs partisans reconnaissent leurs magouilles, ne donne que plus de poids à la volonté de garder un état de droit, quelque soit le résultat de Referendum. Volonté qui ne pourra être réalisée, selon moi, qu’ à la condition que la justice ne soit pas entièrement transférée à la NC.

RAF

Ben en fait l’union fait la force, l’union fait la force… non je rigole

Ben en fait, si même dans un état de droit, leurs magouilles sont connues, reconnues et continuelles… Où est cet état de droit ?

Donc je ne vois pas ce qui nous empêcherait de l’affiner.

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