La palme du mauvais perdant pour Henocque

Candidat malheureux aux élections provinciales, la tête de liste de Convergence-Pays est revenue sur les raisons de son échec sur les réseaux sociaux. Stéphane Henocque y fustige les médias, les autres partis politiques et surtout « l’esprit d’analyse » de ses concitoyens qu’il juge « pas très développé »… Retour sur un mauvais perdant.

Si les hommes politiques s’affirment dans l’exercice du pouvoir c’est certainement dans la défaite qu’ils se révèlent au grand jour. Après avoir obtenu 4,6% des suffrages aux législatives et 2,2% aux municipales de Nouméa, le leader de Convergence-pays estimait faire, lors de ces élections provinciales, bien plus que les 5% nécessaires pour obtenir un siège à l’assemblée. Et lorsque les internautes mettaient en doute sa capacité à rassembler et la déperdition de voix qu’entrainerait sa candidature face à la liste unique des indépendantistes, Stéphane Henocque répondait le 5 mai dernier :

Vu qu’on fera en réalité entre 8 et 12 % des votants, la question ne se posera pas

Or, avec 2,26% des suffrages, la liste menée par Stéphane Henocque obtient quasiment le même résultat que la liste « Calédonie Mon Pays » conduite en 2004 par Jean-Raymond Postic (2,2%). Ainsi en est-il en Nouvelle-Calédonie des mouvements dits « apolitique » au positionnement souvent poujadiste et cherchant à s’affranchir du clivage Loyalistes/indépendantistes.

C’est la faute aux autres !

Refusant l’autocritique, le responsable de Convergence-Pays (autrefois une association citoyenne très investie dans la vie publique) estime que ses idées ont été volées par ses concurrents.

Nous avions de belles idées dont on peut être fiers également de voir qu’elles ont été allégrement pillées par nos adversaires

A l’instar du discours habituel de certains politiciens, il déclare avoir été victime :

D’une campagne de dénigrements systématiques, appuyé [par les partis politiques] par leur puissance médiatique (dont des médias de propagande créés spécialement pour cela)

Plus grave, Stéphane Henocque, arrivé bon dernier de ces élections provinciales, exprime un jugement de valeur sur l’incapacité des Calédoniens à comprendre son message et un manque d’intelligence de leur part :

“Ils ne passeront pas les 5%” Martelée 100 fois, cette phrase a réussi à imprégner le cerveau de nos concitoyens, dont il faut reconnaître que l’esprit d’analyse et le jugement ne sont pas très développés.

Finalement dans ce qui ressemble fortement à une manifestation d’aigreur, le président de Convergence-Pays indique aux Calédoniens n’ayant pas voté pour lui et qui auraient l’audace d’émettre une opinion à l’avenir :

Pour ceux qui ont voté pour les filiales du RPCR, vous venez de perdre le droit de vous plaindre de la vie chère, du drapeau, des inégalités sociales, de la délinquance, de la mauvaise prise en compte du handicap, … Désolé.

Convergence-maudit ?