FLNKS : la rupture ?

A-t-on vraiment pris la mesure du fossé qui se creuse entre l’UNI et l’UC ? Jamais sans doute dans l’histoire, parfois mouvementée, du FLNKS, les risques de rupture n’avaient été aussi grands.

Les indépendantistes ont coutume de dire que malgré leurs divergences, ils parviennent toujours à se retrouver sur l’essentiel. Il n’est pas certain que cette fois, ils y parviennent. Lors de sa dernière Assemblée générale extraordinaire à Thio, le Palika a pris le contrepoint de toutes les récentes prises de position de l’UC, s’opposant de manière explicite à la fermeture de l’usine du Sud, à la stratégie minière développée par Wamytan et à l’obtention par l’Union Calédonienne du secteur de la mine au gouvernement ! Ces « divergences fortes » pour reprendre l’expression de Charles Washetine trouvent leur illustration dans la décision de Paul Néaoutyine d’écarter l’UC de l’exécutif de la province Nord et celle du Palika d’interdire à Gilbert Tyuienon l’accès à la vice-présidence du gouvernement.

Une ligne dure face à l’UC

À l’aube de cette dernière mandature de l’accord de Nouméa, le Palika entend profiter de la faiblesse de l’UC pour reprendre le leadership du camp indépendantiste, que le parti de Daniel Goa lui avait ravi dans l’aventure de la coalition avec le Rump. La conjoncture s’y prête. Les évènements de Saint-Louis et ceux de la baie de l’Orphelinat confortent le parti de Paul Néaoutyine à adopter une ligne dure vis-à-vis de son partenaire qui semble désormais tomber en déliquescence. Cette stratégie permet au président de la province Nord d’apparaître, si ce n’était déjà fait, comme le seul interlocuteur indépendantiste valable et sérieux de l’État et des loyalistes, en vue des discussions sur l’avenir.