Et pendant ce temps-là, Backes avance

A quelques jours du discours de politique général et de la grande conférence économique et sociale, le gouvernement est sur la défensive. En charge de l’agriculture, Sonia Backes, elle, avance ses pions. Conquête.

C’est presque une bizarrerie au sein de l’exécutif. Avec une présidente empêtrée dans l’affaire « Prony-Pernod », l’absence de vice-présidence, des membres du gouvernement qui se cherchent encore, le conflit sur l’octroi du secteur des mines et l’impossible recherche d’un consensus sur les grandes réformes économiques et sociales, Sonia Backes fait figure d’exception. Alors que le monde agricole calédonien se prépare pour le grand raout de la foire de Bourail, la « ministre » en charge de l’agriculture marque son territoire et affiche clairement ses objectifs dans un entretien paru aujourd’hui dans les Nouvelles.

Une stratégie de conquête

Avec l’indéboulonnable Dewe Gorodey, et malgré son jeune âge, elle est celle qui a le plus d’expérience dans le fonctionnement du gouvernement calédonien. « Ministre » sans discontinuité de 2009 à aujourd’hui, Sonia Backes a, en quelques semaines, pris en main son nouveau secteur et placer ses hommes. Pascal Vittori tout d’abord, qu’elle a recruté dans son staff puis placé à la tête de l’OCEF, organisme central dans la gestion des denrées agricoles. Gil Brial ensuite qui a, grâce à son soutien, pris la présidence de l’ERPA. L’élue aurait ensuite tenté de placer Lionel Brinon au poste de directeur de l’APICAN mais, selon un observateur du secteur, Calédonie ensemble s’y serait fermement opposé comprenant la stratégie de conquête de l’une de ses principales adversaires.

Multipliant les visites et les entretiens avec les éleveurs et les professionnels du monde agricole, celle qui était selon ses détracteurs il y a peu « encore inconnue au delà des péages » a compris qu’une ambition politique calédonienne passait par une connaissance approfondie du monde rural. À l’instar des Gomes, Michel et Martin qui ont su en leur temps quadriller la brousse et s’y implanter, Sonia Backes compte bien profiter de ses nouvelles responsabilités pour améliorer l’image de son mouvement politique. En effet, lors des provinciales, si le MPC a obtenu de bons résultats dans l’agglomération, il n’en a pas été de même sur le reste du territoire.

Nul doute que la « ministre » de l’agriculture s’évertuera dans les mois qui viennent à apparaître comme la meilleure alliée d’un monde rural qui, quoi qu’on en dise, a été le grand oublié des dernières mandatures.