” Moi, j’aime l’entreprise”, a déclaré Manuel Valls à l’ouverture de l’université d’été du Medef. Un rendez-vous qui a marqué les débuts du gouvernement Valls 2. Lune de miel.
Standing ovation de la part des chefs d’entreprises ce 28 aout pour Manuel Valls qui avait accepté de longue date l’invitation du Medef à sa traditionnelle université d’été. Sur le campus d’HEC, quelques jours avant le tout récent remaniement, l’homme qui murmurait à l’oreille du candidat Hollande a démontré une orientation clairement sociale-libérale. Réussissant à exfiltrer les ministres qui ne partageaient pas le dogme économique présidentiel, ce réajustement a permis d’introniser à Bercy le déjà controversé Emmanuel Macron, un ancien banquier d’affaire. De quoi mettre du baume au cœur de Pierre Gattaz, président de la principale organisation patronale française.
Déclaration d’amour
“La France a besoin de ses entreprises, de toutes ses entreprises” a ainsi déclaré le Premier ministre. Le chef du gouvernement a voulu démontrer tout au long de son intervention qu’il n’était pas dans son intention “d’opposer la gauche et le monde de l’entreprise”. Justifiant le choix, contesté à gauche de la politique de l’offre fait par l’exécutif, il a souligné : “le retour de la croissance passera d’abord par le soutien aux entreprises” Succès assuré sur les bancs du patronat. Tout juste-a-t-on entendu quelques sifflets lorsqu’il ajouté que François Hollande aussi avait “toujours eu cette conviction”. Le Premier ministre a ensuite égrené les efforts déjà consentis par l’Etat en faveur des entreprises et ceux à venir (la baisse de l’impôt sur les sociétés notamment)
“40 milliards ce n’est pas rien” Tout le long de son discours, Manuel Valls a développé les principales mesures du pacte de responsabilité et n’a fait aucune allusion aux velléités de la gauche de son parti. Les médias ayant tôt fait de stigmatiser des propos et une rencontre qui ne sont pas près d’apaiser la majorité.
Critiques à gauche
Le député PS frondeur Laurent Baumel a ainsi qualifié de “copié-collé” des discours de Tony Blair celui de Manuel Valls. Pourtant, le locataire de Matignon a déclaré qu’il “ne doutait pas du soutien de la majorité” à l’Assemblée Nationale lors d’un prochain vote de confiance. Les « députés frondeurs » représentant une minorité pour l’instant sans leader et sans ligne commune au sein du parti socialiste, les observateurs du monde politique estiment déjà qu’ils ne pourront pas voter contre le gouvernement. La menace d’une dissolution de l’assemblée nationale et la perte, prévisible, de dizaines de circonscriptions au profit de la droite n’encourageant pas les parlementaires à se lancer dans une bataille perdue d’avance.
Mauvais jeu de mot, car Gattaz n’a jamais valsé, lui…et surtout que Valls, il danse plutôt le tango : un pas en avant, deux pas en arrière…ou réciproquement !!