Le 18 septembre prochain les Écossais devront répondre à la question : « L’Écosse devrait-elle être un pays indépendant ? » Le scrutin est indécis et les dilemmes sont légions. Le cœur ou la raison.
Prochainement, tous les citoyens Britanniques, du Commonwealth, de l’Union Européenne (âgés de 16 ans et plus) et même les soldats des forces armées britanniques stationnées en Ecosse pourront décider de l’avenir de leur pays et de sa place au sein du Royaume – Uni. Même si les derniers sondages donnent encore le “non” vainqueur, la politique d’austérité menée par David Cameron, le Premier Ministre britannique, profite semble-t-il au camp du «oui». Celui-ci ne cesse de gagner du terrain. Aujourd’hui, près de 42% de la population serait prête à s’affranchir de Londres.
L’Ecosse indépendante ?
Le 15 octobre 2012, les Premiers Ministres Anglais et Écossais ont signé les accords d’Édimbourg qui autorisent le pays de William Wallace a organisé un référendum sur son indépendance. Disposant d’une totale autonomie (son propre gouvernement, son parlement…) il peut désormais aspirer à une totale souveraineté. En cas de victoire du «oui», un nouvel état serait créé, qui déciderait de sa monnaie, de son hymne, de sa langue… et de sa place au sein de l’Union Européenne.
Les indépendantistes sont d’ores et déjà majoritaires au parlement écossais, mais jamais aucun sondage ne les a encore placés en tête. Pour Mark Bailoni :
Les Ecossais sont majoritairement favorables à l’Union, peu sont profondément indépendantistes.
Afin de conforter leur position et leur attachement à l’Union, les « unionistes » mettent principalement en avant la faiblesse des réserves d’hydrocarbures, trop faibles selon eux pour assurer la pérennité économique du pays.
L’économie au cœur de la balance
Répété en boucle sur toutes les chaînes, le principal argument d’Alex Salmond, le chef du parti national écossais est d’ordre économique. L’indépendance placerait l’Ecosse parmi les pays les plus riches du monde (14ème rang) notamment grâce à ses réserves d’hydrocarbure (97% des réserves du Royaume-Uni) et le niveau de vie de la population serait fortement amélioré. La manne pétrolière écossaise qui rentre dans les caisses britannique représente, en effet, 7 à 11 milliards d’euros par an. Mais Londres menace l’Ecosse de rétorsions en cas de victoire du «oui». Pour amadouer les écossais indécis, le leader indépendantiste prône lui la rupture dans la douceur. Il souhaite pour cela conserver dans un premier temps la Livre Sterling ce que Londres a fermement refusé. David Cameron met également en avant la gestion de la dette (aujourd’hui à la charge du Royaume-Uni) immanquablement créée par l’accès de l’Ecosse à son indépendance. Si l’Ecosse devenait pleinement souveraine, sa dette, artificielle mais immédiate pourrait atteindre les 85% de son futur PIB. Immanquablement, la Grande-Bretagne essaiera également de se décharger au maximum sur les écossais. Ainsi, l’Ecosse accueillant de nombreux chantiers navals, le cabinet du Premier ministre a déjà fait savoir qu’une indépendance entraînerait la perte de tous ces contrats, portant ainsi un coup dur aux employeurs locaux.
2014, année des référendums d’indépendance ?
À deux semaines du scrutin, les sondages donnent encore les indépendantistes perdants avec 13 points de retard. Pour l’instant, la raison semble donc l’emporter sur le cœur. Si certains des arguments avancés par les unionistes ont des points de similitude avec ceux des non-indépendantistes calédoniens, les similitudes entre les deux dossiers s’arrêtent là. Les deux pays européens étant culturellement, économiquement et traditionnellement bien plus proches que la Nouvelle-Calédonie et la métropole. La « partition » entre les deux nations celtiques Ecosse/Angleterre n’avait été engendrée qu’artificiellement par la colonisation romaine ; Rome n’ayant jamais conquis le nord de l’île et se retranchant derrière le « mur d’Hadrien », au-delà de celui-ci était née l’Ecosse. Déjà en 1603, Jacques VI l’écossais régnait sur les deux royaumes. En revanche, ce scrutin sera observé de près par Bruxelles et surtout du côté de la Catalogne. Car les indépendantistes catalans réclament eux-aussi l’organisation.
même analyse en NC concernant l’indépendance économique grâce au nickel, délire d’idéologues utopistes dangereux.
Autre similitude entre les deux dossiers, le nom romain de l’Ecosse est …….Caledonia. Ce qui fait que des Calédoniens habitant aux antipodes se posent les mêmes questions.
Finalement, quelque part, on se sent proche des “Scotties”