La dernière séance de la commission d’enquête sur Prony-Pernod aura duré quatre heures. Elle a permis de mettre en lumière les incohérences des responsables du dossier et de confirmer le secret entourant la rédaction du M.O.U signé avec les industriels. Attention, ça enfume.
Il était attendu. Après avoir “claqué la porte” de la précédente réunion de la commission d’enquête, Alban Tremblier y est finalement revenu. Entre temps, maître Burignat, l’huissier de justice mandaté par la Province Sud, aura démontré dans son constat que le Mémorandum Of Understanding diffusé en septembre par l’institution était bien la copie « au mot près » de celui qui avait été signé en toute discrétion avec Vale et Eramet juste avant les élections provinciales. Les différences de typographie et de mise en page entre les deux documents – l’original et celui communiqué aux élus – avaient la semaine dernière été utilisées par Alban Tremblier pour crier à la « falsification » et ainsi éviter les questions de la commission d’enquête. Mais cette stratégie de l’évitement aura finalement fait Plouf : Philippe Michel ayant porté plainte pour diffamation à son encontre et, fort du constat d’huissier réalisé, il entend bien régler cette affaire-là devant les tribunaux. C’est pourtant un ex-conseiller mine à la mine souvent hautaine qui a répondu cette fois-ci aux membres de la commission présidée par Philippe Blaise.
« C’est la faute aux directions »
Ce que Philippe Michel entendait démontrer dans cette affaire, c’est que l’attribution des gisements de Prony et Pernod à Eramet et Vale, serait entachée d’irrégularités, voire serait carrément illégale. Défaut de consultation obligatoire du conseil des mines et du comité consultatif des mines, détournement de procédures imposées par le code minier, clause d’arbitrage illicite, sous-évaluation manifeste des gisements concernés et défaut d’information des élus sont les cinq éléments qui l’ont conduit à décider le retrait de la délibération accordant les gisements. Et sur chacun de ces points, le conseiller de Cynthia Ligeard a été interrogé puisqu’on le présente comme « le principal artisan de cet accord ». Ainsi, questionné sur la non-implication des services juridiques de la province et l’utilisation d’un cabinet d’avocats parisien sorti de nulle part, Alban Tremblier a expliqué :
Nous n’avons pas eu de réponse de leur part (des services juridiques) à certaines questions (…) c’était un dossier très technique (Alban Tremblier)
De façon sibylline, les déclarations de l’ex-banquier d’affaire semblent démontrer qu’il jugeait les services de la province trop « incompétents » pour ce genre de dossier. Raison pour laquelle il a, avec Cynthia Ligeard, placé sa confiance dans un cabinet d’affaire… sans que la procédure légale n’ait d’ailleurs été respectée alors que les différentes prestations auraient couté à la province près de 30 millions de francs. Jugeons qu’à ce stade, ce n’était plus de la confiance, c’était carrément de l’amour fou.
« C’est la faute aux élus »
Concernant la non-information des élus, Alban Tremblier a reconnu que lors des réunions de commissions précédant l’assemblée de province Sud du 30 avril (au cours de laquelle la province sud a attribué les gisements) : « Aucune communication n’avait été faite » Et lorsqu’un élu lui a demandé pour quelle raison les conseillers provinciaux étaient restés dans l’ignorance sur les dessous de l’affaire, il a répondu :
Les élus n’ont pas posé de question (Alban Tremblier)
Or cette affirmation est totalement inexacte. Ainsi, selon les Nouvelles Calédoniennes du 3 avril, en pleine séance de l’assemblée de province, en sus des élus de Calédonie Ensemble et de Sylvain Pabouty, Pierre Bretegnier s’était plaint et avait trouvé « particulièrement choquant » l’absence de débat préalable sur l’attribution des gisements de Prony-Pernod. Une information que n’avait pas oubliée Louis Mapou qui à plusieurs reprises a argué vendredi de son statut d’ancien président de la STCPI, pour faire comprendre qu’il n’était pas dupe de ce qui était avancé par l’actuel conseiller de la présidente du gouvernement.
« C’était pas occulte… par contre c’était confidentiel… »
Le secret entourant la rédaction et la signature du M.O.U avait fait couler beaucoup d’encre lors de l’annulation du PGA (Protocole Général d’Accord) par Philippe Michel. Attaqué nommément, Cynthia Ligeard avait expliqué dans une conférence de presse en aout dernier qu’il n’était “pas du tout secret” :
En affirmant l’existence d’un « accord occulte » : soit Philippe MICHEL ment et vous manipule, soit il ne maitrise pas ses dossiers. Dans les deux cas, c’est grave et encore plus grave quand cela porte à calomnie (Cynthia Ligeard)
Le ton était dur, les mots étaient graves. Les faits en revanche tendent à démontrer que ce n’était rien de moins qu’un coup d’esbroufe de la part de la présidente du gouvernement. Ainsi, interrogé quant au caractère « occulte » du M.O.U, Alban Tremblier a répondu (selon les Nouvelles Calédoniennes du 8 novembre) :
Ce M.O.U est un accord de restructuration d’une dette globale (…) Cette restructuration s’est faite dans un cadre de confidentialité (Alban Tremblier)
Le RUMP semble donc avoir du mal à comprendre que « occulte et confidentiel » ont dans ce dossier le même sens à savoir que les élus, les autorités compétentes et les Calédoniens ont été tenus dans le secret le plus absolu. Or, celui-ci concernait ce que le pays a de plus précieux : ses plus importantes réserves de nickel et de cobalt encore non-exploitées. Mais peut-être que les responsables du parti de Pierre Frogier font mine de ne pas comprendre ?
Hop, changement de stratégie
C’est bien cet aspect des choses qui aura marqué la réunion de la commission d’enquête. Ça n’est un secret pour personne que cette affaire embarrasse sérieusement le RUMP, dont la plupart des élus, à l’exception sans doute des principaux, était dans l’ignorance des conditions d’attribution des gisements. Le RUMP qui a réclamé la constitution d’une commission d’enquête cherche maintenant à se sortir le moins mal possible des auditions. Pour ce qui concerne Alban Tremblier, sa stratégie aura d’abord été de prouver que le M.O.U rendu public par le nouvel exécutif de la province était un faux, mais on a vu que cette affaire à fait long feu. Du coup, et c’est ce que Grégoire Bernut et Thierry Santa, ont cherché à développer lors de la dernière réunion, il leur faut dénoncer :
La vision marxiste et collectiviste de Calédonie Ensemble et de Philippe Gomes en matière de politique nickel qui est en opposition avec notre vision libérale de l’économie (Grégoire Bernut)
L’option choisie par le RUMP est donc de déplacer l’affaire Prony-Pernod sur un autre terrain, à savoir le terrain politique. Ce qui ne change rien au fonds du dossier et aux illégalités qui y sont liées.
« Tout ça finira au pénal »
Les auditions vont donc se poursuivre la semaine prochaine à un rythme beaucoup plus accéléré. La commission d’enquête va en effet entendre le Secrétaire Général de la province, les responsables d’Eramet et de Vale ainsi que l’ancien président de la SPMSC et peut-être même Cynthia Ligeard (si elle accepte de s’y rendre ce qui n’est pas établi). Quant à Alban Tremblier il sera encore une fois convoqué, ses explications n’ayant pour le moins pas convaincu grand monde. Dans les couloirs de l’assemblée, un collaborateur de l’UCF a même résumé ses interventions d’une manière bien sarcastique. Tout proche des journalistes, il a assené ses impressions un sourire aux lèvres lors des explications de M. Tremblier :
Arrête de ramer Alban, t’attaques la falaise !
Il est clair que depuis le début des auditions, le RUMP ne parvient pas à convaincre que tout était normal ou légal dans ce dossier géré par Cynthia Ligeard. Dès lors, de plus en plus d’observateurs perçoivent que cette affaire finira bel et bien au pénal et se réglera devant les tribunaux. D’autant plus que de nombreux élus et responsables se demandent ouvertement qui a profité directement de ce dossier d’attribution et dans quelle proportion, car force est de constater que l’étau se resserre autour des coupables. Reste à savoir s’ils sauveront tous leur tête et lesquelles vont tomber en premier…
on cache les dossiers aux fonctionnaires et aux élus, et ensuite on les accuse de pas s’être tenus au courant. Technique classique de forfaiture. En taule.
Ils vont nous refaire le coup du de l’ancienne Présidence du Congrès?
Alban Templier n’y est pour rien , il a été commandité ! Point barre…Arrête de ramer Alban, t’attaques la falaise ! Et oui il défend ses supérieurs qui l’on mis dans une merde bleue….mais jusqu’à quand ??????Met toi à table Alban car tu as le rôle de fusible et c’est toi qui va tout ramasser…..
(Ce n’est pas occulte mais secret ) mais on pourrait dire que c’est aussi de l’obscurantisme .
Rien à voir ! Mais ce site est pareil que celui du RUMP ( à quelques
points divergents ) mais avec toujours les mêmes mentalités qu’on
transplante dans un soit-disant “destin-commun” ou “Bêtise-commune” .On
retrouve belle et bien cette mentalité de protéger les privilèges acquis
sur le dos des autres ! L’histoire nous le rappelle avec la prise de la
bastille et encore aujourd’hui dans l’état Burkinabé !Et ça ils ne le
comprennent que lorsque les plus “faibles” ou “exploités” se révoltent !
Bon courage à vous les privilégiés !Va falloir vite déplacer l’argent !
La vision libérale de l’économie pour “certains” ? c’est protéger la liberté du renard lorsqu’il s’aventure dans le poulailler!Quant à la considération de “certains” pour les électeurs et pour les élus !(incapables de comprendre les subtilités de la “stratégie Nickel” mise en place et donc inexperts, incompétents, en somme des enfants) C’est à pleurer de colère …. ou de rage (choix possible)
Pauvre Nabilla être comparée à Cynthia Liegeard !ça c’est vache …
(Bof, pourquoi pas ?)
Si Gomès est gauchiss’,
alors Bernut, c’est Coluche,
Cynthia c’est Nabilla
H. Martin, c’est B. Tapie…
[… et moi, j’ch’ui Lady Gaga!]