Les deux plus importants mouvements indépendantistes ont tenu ce week-end leurs congrès respectifs. L’occasion pour l’Union Calédonienne de renouveler ses propositions et pour le Palika de lui répondre par des fins de non-recevoir. Rupture totale ?
Le dialogue entre indépendantistes serait-il devenu un dialogue de sourds ? C’est ce qu’il semble en tout cas ressortir des conclusions des deux congrès de l’UC et du Palika. Entre les deux mouvements indépendantistes rien ne va plus comme en témoigne le peu de cas que fait le parti de Paul Néaoutyine des propositions ou des annonces de son adversaire Daniel Goa.
La Présidence du FLNKS pour l’UC ? Pour le Palika, c’est niet.
Réélu à la tête du plus vieux parti du pays, Daniel Goa a proposé ce week-end que le FLNKS retrouve un chef pour lui assurer une meilleure « crédibilité » notamment sur la scène nationale et internationale. A Koné, lors du 45e congrès de son parti, il a mis en avant le rôle central que l’UC devait occuper au sein du « futur » FLNKS :
Le FLNKS, tant qu’il n’est pas en mouvement, c’est une coquille (…) je propose qu’il y ait un congrès FLNKS au mois de février 2015, dans lequel nous allons pouvoir désigner un président du FLNKS. Pourquoi je proposais quelqu’un de l’UC ? C’est parce que l’histoire nous montre que l’évolution du FLNKS, c’est quand l’UC, il tire, que le FLNKS, il avance (Daniel Goa)
La réponse du Palika lui a été donnée par le porte-parole du mouvement… et ce par média interposé. C’est ainsi que, selon le Vice-président de la province des Iles, le Palika ne souhaite pas modifier en l’état le fonctionnement actuel du FLNKS :
Nous, pour le moment, on continue à travailler dans le cadre de ce qu’est le FLNKS aujourd’hui (Charles Washetine)
Selon le porte-parole du Palika – et c’est le moins que l’on puisse dire – la confiance ne régnerait plus du tout entre les deux partenaires indépendantistes. Mettant en cause « l’honnêteté », « l’incohérence » mais aussi les « pratiques » de l’UC qui ne respecteraient pas l’Accord de Nouméa, Charles Washetine a expliqué sur RNC 1ère :
Nous souhaitons qu’il y ait une cohérence dans ce qu’on fait (…) la mise en œuvre, il faut qu’elle soit faite de façon honnête, qui respecte, non seulement les engagements, qui respecte surtout les engagements pris par les uns et par les autres (…) On a vu que s’agissant du comité des signataires, (…) l’UC a préféré boycotter. Ce sont des pratiques que nous ne concevons pas (…) Il ne s’agit pas, pour nous, de faire alliance ou de créer une unité de façade (Charles Washetine)
Sur le Nickel, rien ne va plus.
Rien ne semble non plus réunir l’UC et le Palika quant à la politique métallurgique et minière. Ainsi, André Dang a évoqué hier lors de son passage au journal télévisé le blocage de l’exploitation d’une mine de Canala par le maire UC de la commune : Gilbert Tyuienon. Ce serait selon lui pour « mettre à genoux » la SMSP qui a dorénavant besoin de ces ressources de nickel.
Sur Canala, ça fait 7 ans qu’on demande les autorisations d’ouverture de ces mines. Ça a été bloqué au départ car ces gens qui sont là-bas…, enfin une personne qui est responsable de cela bloque ces mines, pensant que la SMSP sera à genoux si nous n’avons pas Bouaken (André Dang)
S’opposant à la stratégie de la SMSP, l’UC a d’ailleurs adopté ce week-end une motion concernant l’arrêt des exportations minières sans contreparties sur la rente métallurgique. Un positionnement en totale contradiction avec celui de l’alliance SMSP-Posco chargée de l’exploitation de l’usine de traitement de ferronickel sur le site industriel de Gwangyang. De son côté, pour la Palika, Charles Washetine a sévèrement condamné la cession de titres miniers à des sociétés étrangères, avec dans le viseur le projet MKM d’usine au Vanuatu soutenu, lui, par les leaders de l’Union Calédonienne…
Il faut arrêter de brader le minerai et nous nous opposons évidemment à la cession des titres miniers à des étrangers (Charles Washetine)
Ils ne sont plus d’accord sur rien…
Quant à l’avenir institutionnel, là-aussi deux visions s’opposent. L’UC veut désormais soumettre un « projet d’indépendance » aux Calédoniens en 2018, lequel serait issu de la constitution de la « République de Kanaky » déposée en 1987 à l’ONU par Jean-Marie Tjibaou. Quant au Palika, il s’en tient à l’accord de Nouméa et aux trois référendums prévus, alors que l’UC ne souhaite plus participer aux scrutins si le non à l’indépendance l’emportait dès 2018.
C’est également sur le message adressé aux électeurs Calédoniens que les différences flagrantes des deux sensibilités indépendantistes apparaissent. Paul Néaoutyine avait en effet déclaré durant l’ancienne mandature « Pour nous, l’indépendance, ce n’est pas marcher à pied ni avoir le ventre vide » La stratégie du Palika étant de convaincre les électeurs « indécis » en privilégiant la mise en œuvre de l’accord, la citoyenneté et surtout le développement économique de la province Nord. Pour l’UC, il s’agit plutôt de préparer une indépendance plus « dure » dans laquelle les ressources financières des populations et du pays diminueraient drastiquement :
Notre souci, c’est de permettre à dépasser les peurs et les craintes des gens qui ne sont pas indépendantistes aujourd’hui, et il faut leur dire la vérité sur ce que devra être le pays de demain. Il y a des gens qui n’auront peut-être plus le même pouvoir d’achat qu’ils ont aujourd’hui, parce qu’aujourd’hui, il y a des abus, il y a une fracture sociale qu’il nous faut combler, et donc, meilleure répartition des richesses. Ça, il faut que les populations, en général, le comprennent (Gérard Régnier)
Si on ignore pour l’heure si des Calédoniens « comprendront » que leur pouvoir d’achat baisse, on sait déjà que ces deux visions – de l’UC et du Palika – ne risquent pas de se rejoindre durant cette dernière mandature, alors que la date du référendum d’autodétermination approche à grands pas. Quant au Parti Travailliste de Louis Kotra Uregei il s’est ce week-end prononcé pour une quasi-alliance avec l’Union Calédonienne en soutenant Daniel Goa et sa démarche. Un positionnement qui n’a pas du échapper à Paul Néaoutyine qui déclarait dès 2012 : « Ceux qui disent “En 2014, on devient indépendants !” racontent des histoires aux gens ! ». LKU appréciera.
Daniel Goa à réagit façon “lapins crétins”… Ecoutez-le bien : goa, goa-goa… Goa goa goa ? GOA-GOA ! Goa goa goa… Il n’a pas les mêmes couleurs mais il a le même Q.I.
Pour l’UC l’indépendance sera “socialiste” (en fait marxiste). Et sera très certainement une dictature! Mais dans le pays, les habitants ne veulent pas être citoyens d’un pays marxiste, et de plus ne veulent pas d’indépendance, seulement rester un territoire français au sein de la France.
l’UC est en perte de vitesse car les jeunes mélanésiens scolarisés et connectés ne veulent pas d’une indépendance marxisto-déconnectée des réalités de la mondialisation, aboutissant d’ici une génération à la faillite et au rachat direct par une multinationale sino-australienne.
surpris que personnes de l’UC réagissent 😉
“Il y a des gens qui n’auront peut-être plus le même pouvoir d’achat qu’ils ont aujourd’hui”. Ouais, ben t’inquiète pas, dès 2015, avec le serrage de ceinture annoncé, le nouvel emprunt qu’à du faire la NC et avec tous les nouveaux impôts qui vont suivre, on va en avoir un avant goût…… Allez, en mise en bouche, on commence par la CCS au 1er Jan et on verra après pour l’entrée……
La proposition de l’UC est de bloquer d’ici 5 ans les exports de nickel brut hors sociétés appartenant au Pays. Donc pas de soucis pour Posco.Pour Boakaine, Dang fait semblant de ne pas comprendre que depuis 7 ans les tribus veulent ré-ouvrir la mine, mais pas avec lui. Il y a un dossier et des preuves écrites des échanges qu’il a fait avec les coutumiers depuis 7 ans. Sauf qu’il répond à côté à chaque fois. Il va fâcher les coutumiers encore ?
Ils ont raison dans le nord…